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Choisir de ne pas choisir !

Publié le 21 janvier 2017 par Le Journal De Personne
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La couleur qu'on a sous les yeux est étroitement liée à la couleur qu'on a dans les yeux. Notre subjectivité est essentielle. L'objectivité, une vieille ritournelle.
La part de lumière distribuée métaphysiquement aux êtres n'est pas la même que la part attribuée physiquement aux choses.
On peut avoir les yeux bleus et une âme grise, des yeux noirs et voir la vie en rose, des yeux verts et ne pas voir clair.
Les yeux sont le miroir de l'âme, je dirais même plus, que les yeux sont les dieux de l'âme.
De leur vision dépend la division du monde.
La nature devient une peinture, une littérature.
Je dirais même plus : une posture politique.
Avec toute une série de correspondances qui varient avec le temps et ne correspondent plus qu'au tempérament.
Le rouge communiste vire au brun chez les plus vilains.
Le rose socialise, le noir anarchise, le blanc royalise ou angélise,
Le bleu éloigne du ciel ceux qui sont trop attachés au réel...
Le gris aime les doux extrêmes : l'être ou le néant, perçus dans un verre de blanc.
Du vin pour ceux qui ont la veine de boire et de croire que tout n'est pas vain.
Je crois qu'on l'a compris, en politique, il n'y a qu'une vanité pour l'emporter sur la vanité... qu'une croyance pour triompher de la croyance... qu'une couleur pour indiquer la valeur.
Comme s'il y avait un lien substantiel entre couleur et valeur. Alors que même le moins sincère sait que c'est toujours un lien arbitraire.

Nous ne voulons pas voir l'équivalence. Nous préférons croire à la différence. À la préférence, qui devient peu à peu, LA référence. Et on divise et on hiérarchise pour avoir sur les êtres et les choses une prise, une main mise.

On est tous obligés de choisir une couleur pour se définir. Se distinguer. Se situer sur l'échiquier.
L'indifférence est mal vue, quand elle n'est pas lourdement sanctionnée.
Il faut choisir. Que choisir ? Quand on sait qu'on n'a pas le choix ?
Mais on nous dit qu'on l'a, même quand on ne l'a pas.
Choisir de ne pas choisir, c'est encore choisir... toujours choisir... autrement dit, nul ne peut s'en sortir sans annoncer la couleur... de son désir.
En vertu d'un principe selon lequel toute existence n'est que l'expression d'une préférence. C'est la folle exigence de notre matière grise !


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