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Plan B... comme Bernique !

Par Pseudo

élection présidentielle 2017,françois fillon,alain juppéAcculé, François Fillon accuse « la gauche » d'avoir fomenté un « coup d'Etat institutionnel » contre sa candidature à l'élection présidentielle 2017. L'emphase ridicule que prend sa défense annonce la fin prochaine de la partie. 

D'où que vienne le coup – car il s'agit bien à l'évidence d'un coup monté – Fillon ne peut s'en prendre qu'à lui-même si son ambition trébuche aussi piteusement dans le caniveau : c'est bien lui qui s'est constitué, lui seul, et de longue date donc, ce chemin de cailloux anguleux qui lui brisent le pas. Et qu'il ne croie pas se couvrir d'un linge de pureté en excipant de sa bonne foi. On ne demande pas à un homme d'Etat d'être « franc » ; outre le caractère, vertu première, ce qu'on lui demande c'est d'être cohérent.

Mitterrand était-il franc, dans sa vie familiale, sa vie politique ? Et Chirac, le sobriquet « super-menteur » collé aux basques ? Même De Gaulle ne l'était pas, et savait masquer ses intentions, ou renier ses engagements quand il le jugeait indispensable à l'intérêt du pays – se rappeler la déconvenue des Pieds-noirs et des partisans de l'Algérie française.

Quant à Hollande ou Sarkozy, ces faiseurs de cocus, leur parole a-t-elle eu, un jour, quelque valeur ?...

On ne demande pas à un homme d'Etat d'être « franc » ; on ne lui demande même pas d'être « propre » – Mitterrand, Chirac, Sarkozy l'étaient-ils ? On lui demande d'être cohérent. De ne pas être devenu soi-même un ploutocrate arrosé par l'argent public, quand on prétend imposer une sévère cure d'austérité à la population ordinaire. De ne pas s'être abandonné sans vergogne aux facilités du népotisme, quand on s'apprête à exiger rigueur et sacrifices aux ménages du commun.

Quand on porte de grandes exigences pour son pays – ce qui n'est pas illégitime en soi, loin de là –, la cohérence porte aussi ce nom tout simple : la décence.

Ce qu'on demandait à François Fillon, parce qu'il paraissait avoir ces vertus cardinales d'homme d'Etat, c'était la cohérence et le caractère. Au milieu des nains danseurs de gigue que le fauteuil élyséen attirait, il était l'un des très rares, avec Juppé et peut-être Valls, à pouvoir remplir l'habit présidentiel. Il avait éliminé ses concurrents, à droite, en dépit d'un programme social bien peu digeste, parce qu'on l'avait considéré comme une incarnation de l'honnêteté, de la rigueur – celle qu'on s'applique d'abord à soi-même –, de la détermination à faire passer, quoi qu'il en coûte, l'intérêt général du pays avant ceux des féodalités. La marque de la véritable autorité, en somme, celle dont ce quinquennat agonisant avait tant manqué.

Sa responsabilité est énorme, totale, dans ce gâchis, aussi misérables que puissent avoir été les instigateurs de l'affaire – surtout s'ils viennent du camp de la droite. Il n'y aura qu'à abandonner la direction de ce pays à un Hamon, un Mélenchon, une Le Pen ? A droite, la relève serait assurée par un Baroin, un Wauquiez, un Bertrand ? – ces ambitieux qui réitèrent leur hommage lige à Fillon en même temps qu'ils déposent leurs noms de domaine ? Pourquoi pas Copé tant qu'on y est, ou Michèle Alliot-Marie...

Fillon s'est démonétisé, il est devenu inaudible. Le seul candidat de droite crédible reste Juppé. L'un et l'autre l'entendront-ils pendant qu'il en est encore temps ?

Sinon, il ne restera que l'illusionniste Macron. Pobre Francia...

(Illustration : Jérôme Savonarole, par Fra Bartolomeo, détail)

         


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