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[critique] Silence, de Martin Scorsese

Par Vance @Great_Wenceslas
[critique] Silence, de Martin Scorsese Martin Scorsese livre avec Silence une œuvre d'une densité rare sur la foi et les convictions, extrêmement difficile à digérer tant elle impose à ses spectateurs un rythme et des scènes pouvant leur paraître éprouvants, dans une démarche de représentation fidèle de ce qu'ont enduré les protagonistes du film. Probablement l'un des plus grands films du réalisateur - dans une filmographie comportant nombre de chefs d'œuvres - dont le titre est paradoxalement très parlant.

Lorsque l'on sort de la projection du nouveau film de Martin Scorsese, l'on a conscience d'avoir vu l'une des plus grandes réussites de son auteur, quand bien même celle-ci n'est pas la plus évidente à interpréter. Œuvre extrêmement difficile à digérer, Silence impose à ses spectateurs un rythme et des scènes pouvant leur paraître éprouvants, ne cherchant jamais à séduire ou à paraître faciles mais au contraire à représenter fidèlement ce qu'ont enduré les protagonistes du film. Lequel, rappelons-le, est adapté d'un roman de l'auteur Shusaku Endo, lui-même inspiré de faits véridiques.

[critique] Silence, de Martin Scorsese

Il est assez surprenant, et d'autant plus après l'enragé Loup De Wall Street, de voir un film aussi austère et lent, quasi sans musique (sachant que l'on sait tous à quel point Martin Scorsese est un fou de musique, qu'il adore le rock et qu'il en met autant que possible dans chacun de ses films). Mais ce serait oublier que le maître est également l'auteur de La Dernière Tentation Du Christ ou de Kundun, qu'il est passionné par la religion, et qu'il a porté le projet de réaliser cette seconde adaptation de Silence au cinéma - après la version de Masahiro Shinoda - depuis plus de vingt ans. Autrement dit, Silence est probablement l'un des longs-métrages les plus soignés de son réalisateur, une œuvre réfléchie depuis des lustres, une pièce majeure dans une filmographie comportant déjà nombre de classiques.

Cependant, il s'agit d'un film qui nécessite un certain investissement, qui est également exigeant, et qui interpelle, questionne. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Silence est d'une densité rare.

[critique] Silence, de Martin Scorsese

Martin Scorsese se sert de cette histoire de prêtres jésuites à la recherche de leur mentor dans un Japon où les Chrétiens pratiquent leur religion dans l'illégalité pour s'interroger sur sa foi et sur ses convictions, pour mettre en évidence les contradictions et les paradoxes inhérents à chaque croyance, et appeler à l'estime autant de soi que de celle des autres et à la tolérance. Martin Scorsese, en dénonçant l'absurdité de certains dogmes dans une culture fonctionnant avec des codes et des règles différents (symbolisé par le personnage interprété par Yôsuke Kubozuka qui passe son temps à trahir les siens avant de se confesser de suite après pour soulager sa conscience, se servant littéralement d'une religion dans un but que l'on peut associer à de l'égoïsme ou à un mélange relativement paradoxal entre discernement et ignorance), permet à chacun de se faire son propre avis sur ce qui caractérise la spiritualité, et tend à démontrer que la religion est avant tout une affaire personnelle. Ainsi, libre à chacun de donner un sens à Silence, dont le titre est beaucoup plus évocateur qu'escompté, et paradoxalement très parlant. Le silence, c'est la réponse de Dieu entendue par les croyants, c'est aussi celui du croyant lui-même lorsqu'il met à l'épreuve sa foi, c'est celui du réalisateur laissant à ses spectateurs la liberté d'interpréter le film à leur manière, de trouver les réponses à leurs propres questions.

Martin Scorsese joue sur la sobriété pour illustrer l'introspection et le doute, mais

[critique] Silence, de Martin Scorsese
n'en demeure pas moins un impressionnant metteur en scène dont chaque plan fait sens, le film étant de plus esthétiquement très réussi. S'il n'est pas forcément simple d'accès, Silence est probablement l'un des meilleurs films de Martin Scorsese. Et pour vous convaincre d'aller le voir, on peut ajouter qu' Andrew Garfield prouve une nouvelle fois après Tu Ne Tueras Point qu'il est un immense acteur.

On vous le recommande vivement !

[critique] Silence, de Martin Scorsese

XVIIème siècle, deux prêtres jésuites se rendent au Japon pour retrouver leur mentor, le père Ferreira, disparu alors qu'il tentait de répandre les enseignements du catholicisme. Au terme d'un dangereux voyage, ils découvrent un pays où le christianisme est décrété illégal et ses fidèles persécutés. Ils devront mener dans la clandestinité cette quête périlleuse qui confrontera leur foi aux pires épreuves.

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