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Il y a 100 ans, fraulein Zelle alias Mata Hari était arrêtée pour espionnage

Par Lebon Ecu @lebonecu

Le 13 février 1917, la danseuse orientale Mata Hari est arrêtée à Paris, accusée d’intelligence avec l’ennemi en temps de guerre. L’étonnement est général.

Danseuse exotique, courtisane, agent de pacotille. L’arrestation pour espionnage de Mata Hari, une Hollandaise qui se prénomme en réalité Margaretha Geertruida Zelle, se fait à l’Élysée-Palace-Hôtel, à Paris le mardi 13 février 1917. À la surprise générale. Égérie de la Belle Époque, elle est surtout connue pour ses danses orientales et érotiques. Voici comment est évoquée «la délicieuse danseuse indienne» dans l’édition du Figaro du 20 août 1905: «Mata-Hari nous est apparue si peu costumée par Landolff, troublante, captivante, ensorcelante, dans des pas et des attitudes d’extase. Et cela s’appelle très justement le Rêve, car il semble en effet que ce décor exquis, c’est un songe délicieux, une extase mystique et d’un charme enivrant. En vérité si l’Inde possède de si imprévues merveilles, tous les Français vont émigrer sur les bords du Gange. À moins que Mata-Hari ne soit unique pour la grâce voluptueuse dans un art vraiment suggestif». Et le critique de poursuivre: «Mata-Hari a obtenu un succès prodigieux que la vogue va prolonger indéniablement».

Une espionne célèbre mais peu dangereuse

Courtisane, affabulatrice et mythomane, elle se crée un personnage -Mata-Hari- qu’elle entoure de légendes, comme ses pseudo-origines indiennes. Mais la trentaine passée, sa carrière périclite et elle décide de rentrer aux Pays-Bas. En 1916 elle y rencontre le consul d’Allemagne, qui la recrute comme espionne: intelligente, polyglotte, cette courtisane, qui aime les militaires, a ses entrées dans tous les milieux de pouvoir. Elle devient donc l’agent H. 21 et retourne à Paris. Elle se révèlera de peu de valeur pour l’Allemagne car elle ne transmettra pas de documents importants. Recrutée également par les Français, elle tombe lorsque ceux-ci découvrent qu’elle est un agent double. Accusée d’intelligence avec l’ennemi en temps de guerre, elle est condamnée à mort par un tribunal militaire, après un court procès à huis clos en juillet 1917. Mata Hari est fusillée au polygone de tir de Vincennes quelques mois plus tard.

Louis Latzarus dans les colonnes du Figaro à l’été 1917 relève la difficulté de démasquer un espion et précise à propos de Mata Hari: «Qui s’en serait méfié? Pas moi, assurément, ni vous non plus».

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