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[critique] Fences : ambitieuse adaptation

Par Vance @Great_Wenceslas
[critique] Fences : ambitieuse adaptation Avec Fences, Denzel Washington continue de prouver qu'il est un acteur extraordinaire, mais ne parvient pas à convaincre en tant que réalisateur. Son long-métrage, adapté d'une pièce de théâtre, navigue entre coups de génie et maladresses, et ne trouve jamais le ton juste, du moins à la hauteur de ses nobles intentions. Résultat mitigé, mais interprétation absolument remarquable et récit captivant. Encourageant. [critique] Fences : ambitieuse adaptation

Ce n'est pas étonnant que Denzel Washington ait voulu réaliser l'adaptation de Fences, puisqu'il avait lui-même joué dans la pièce d' August Wilson en 2010. Il s'agit d'une œuvre forte dressant le portrait d'une famille afro-américaine dans un pays en pleine ébullition, principalement centrée autour du père, un ancien grand sportif ayant dû renoncer à son rêve pour pouvoir subvenir aux besoins de sa femme et ses fils. Grand amateur de théâtre et surtout du matériau de base, Denzel Washington a donc souhaité en toute logique porter cette histoire au cinéma afin d'en faire bénéficier un large public, tout en s'assurant d'être extrêmement fidèle à l'écriture de son auteur, devenu scénariste pour l'occasion.

Si les intentions sont nobles, et l'ambition d'un tel projet évidente, le résultat est cependant mitigé. Le film navigue continuellement entre coups de génies et maladresses, la faute à une mise en scène manquant d'inspiration, n'arrivant jamais à dépasser le simple cadre d'une pièce de théâtre banalement filmée. On ne remettra pas en cause la pertinence de l'adaptation, ni la qualité des dialogues et la caractérisation des personnages, mais Fences semble engoncé dans les codes inhérents à la scène. Entre deux monologues brillants déclamés par des acteurs qui le sont autant, on se retrouve avec des échanges qui sonnent de manière factice dont le but est de faire comprendre aux spectateurs le background des protagonistes (notamment tout ce qui touche au frère du personnage de Denzel Washington, dont l'historique nous est narré en long et en large au cours d'un simple dialogue d'exposition qui en temps normal serait arrivé comme un cheveu sur la soupe). Et parce que l'action reste cloisonnée la plupart du temps, on pourra trouver le film un peu longuet car monotone.

[critique] Fences : ambitieuse adaptation

Il faut dire que la réalisation de Denzel Washington n'a rien d'exceptionnelle, la plupart du temps uniquement fonctionnelle avec des raccords contestables et des effets de style un peu désuets. Toutefois, malgré ces quelques réserves, Fences est un long-métrage subtil, tout en nuances, qu'il faudra digérer avant de pouvoir s'en faire un avis. Il s'agit d'un film dense, qui multiplie les ruptures de tons, au risque de ne pas engendrer les effets escomptés auprès du public, lequel sera souvent décontenancé par son cynisme : les fameuses barrières du titre apparaissent ainsi comme une métaphore montrant qu'en les construisant, les personnages semblent certes se protéger mais surtout s'isoler.

Bien entendu, et ce n'est pas pour rien s'ils sont tous deux nommés dans

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la catégorie Meilleur Acteur (second et principal rôle) aux Oscars, Viola Davis et Denzel Washington sont extraordinaires. L'on a envie d'encourager les spectateurs à se faire leur propre avis sur Fences car l'interprétation et le récit compensent très largement la mise en scène. Un pari à moitié réussi, mais réussi quand même, pour Denzel Washington, et ce qui est certain c'est que l'ambition de l'entreprise est à féliciter.

L'histoire bouleversante d'une famille où chacun lutte pour exister et être fidèle à ses rêves, dans une Amérique en pleine évolution. Troy Maxson aspirait à devenir sportif professionnel mais il a dû renoncer et se résigner à devenir employé municipal pour faire vivre sa femme et son fils. Son rêve déchu continue à le ronger de l'intérieur et l'équilibre fragile de sa famille va être mis en péril par un choix lourd de conséquences...

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