Magazine Bien-être

La fin du régime

Publié le 20 février 2017 par Jemesensbien

C’est reparti ! L’hiver n’a pas encore tourné les talons que les bons conseils pour retrouver la ligne pointent déjà le bout de leur nez ici et là, toujours à l’affut des nouvelles méthodes qui nous vendent le rêve de devenir la créature svelte et mince qu’on n’a jamais vraiment voulu être. Les pubs pour les régimes n’ont plus de saison, comme les soldes. D’autres approches voient le jour sur la toile, tendance coaching global axées sur l’anti « fast manger ».

Maki-Methodco

Constatant la lassitude qui nous envahit d’avoir enchainé les régimes de tout poil qui, aussitôt abandonnés, font illico regrimper l’aiguille de notre pèse-personne, les marchands du temple de la beauté s’évertuent à trouver de nouveaux biais pour nous refiler leurs salades. Après les poudres de perlimpinpin brûleur de graisse-détox-contrôle de gout-drainage-élimination, le dernier avatar repéré est : le stretching cellulaire pour raffermir la peau… ! Si le stretching, comme tout sport pratiqué régulièrement, a des effets bénéfiques, le stretching cellulaire, faute de muscler notre visage ou nos cellules, a au moins la vertu de nous détendre les zygomatiques. Un peu comme le yoga facial. Une, deux, les petites cellules, on se raffermit ! Un point commun pour ces méthodes, c’est le raffermissement du compte en banque, qui ne risque pas de faire du gras avec tout ça.

L’autre tendance beauté/minceur, c’est le coaching. C’est bien connu, les petites abeilles stressées ne savent plus bien retrouver leur ruche et à force de jongler entre toutes les corvées, leur cerveau encombré (le mythe du multitâches) a besoin d’un superviseur pour établir un programme de remise en forme. S’il faut se faire accompagner pour perdre un peu de poids et retrouver le chemin de la salle de sport (ou de la forêt vierge) avec des objectifs réalistes, basés sur le bien-être et la santé plutôt que sur une image idéalisée, pourquoi pas tenter l’aventure ?

Le problème avec nos vies de maboul, c’est que notre temps est compté. Non pas que nous serions incapables de concocter nous-mêmes des menus équilibrés et quelques séances de sport par semaine (on sait lire et on a nos deux jambes), c’est bien pire : nous ne nous autorisons même pas à prendre le temps d’y penser. Et puis la fast-food et le micro-ondes n’ont-ils pas libéré les ménagères ? L’hydre à deux têtes féministe risque-t-elle de nous dézinguer si on aime passer du temps en cuisine (ainsi qu’allaiter ou être favorable au revenu universel, pauvre rétrograde !)… Entre penser et peser, il n’y a qu’un N, la haine de soi. Alors, qu’attendons-nous pour nous aimer ?

L’hydre à deux têtes féministe risque-t-elle de nous dézinguer si on aime passer du temps en cuisine ?

Forts de ces constations, de nombreux sites de suivi nutritionnel et / ou sportif fleurissent sur le net, car le nec plus ultra c’est le coaching online, qui nous fait gagner un peu de ce précieux temps après lequel nous ne cessons de courir (sans dépense calorique, hélas). Tic tac…

Horloge ! dieu effrayant, impassible

Dont le doigt nous menace et nous dit :  Souviens-toi !

Les vibrantes douleurs dans ton cœur plein d’effroi

Se planteront bientôt comme dans une cible.

(Merci Charles Baudelaire pour ce moment de spleen)

Le hic avec ces approches de coaching, c’est que bien souvent elles privilégient l’un ou l’autre volet (alimentation ou sport), ou s’adressent à des personnes hyper motivées avec des objectifs élevés. Le quidam moyen ne s’y retrouve pas, et retourne à son pot de Nutella et à sa boite de Xanax. Alors que faire ?

L’autre jour, j’étais invitée à suivre un cours de cuisine chez un chef étoilé. Il participe à un projet de coaching intégrant diététique et sport, basé sur la transmission des savoirs culinaires, le plaisir de préparer soi-même ses repas et de bien manger, tout en mettant en place une activité physique adaptée. Lors de cette soirée démo, je rencontre le Dr Vianna Costil, gastro-entérologue et partie prenante du projet. Elle reçoit en consultation pré-op des patients souffrant d’un surpoids modéré à sévère, avant une intervention de type gastroplastie ou bypass gastrique. Son constat de longue date est double : « Les patients manquent des connaissances de base sur ce qu’est une alimentation saine et n’ont pas de culture sportive leur permettant facilement d’enfiler des baskets pour aller courir. Se mettre en maillot de bain n’est pas facile pour tout le monde. » D’où leur difficulté à mettre en œuvre les recommandations diététiques et les activités sportives préconisées après l’opération. C’est ainsi que le site MethoCo a vu le jour.

Qu’on me pende par les adipocytes si les initiateurs de ce projet n’ont pas l’envie de transmettre les clés d’un mieux manger équilibrant, basé sur l’amour des bons produits et le partage. Le site propose un suivi nutritionnel, sportif et mental avec trois consultations mensuelles par visioconférence et un programme adapté à chaque cas qui tient compte de votre emploi du temps. Le plus est certainement dans les ateliers de rééquilibrage alimentaire qui seront proposés aux personnes inscrites sur le site, en option prochainement via les réseaux sociaux. Le temps d’une soirée, on découvre (ou retrouve) le plaisir de préparer, de détailler, de sentir, de goûter, de présenter des assiettes, de déguster ensemble et d’échanger sur ce qui est dans l’assiette. Rien de compliqué en soi, pas de matériel professionnel requis, il suffit de prendre le temps nécessaire à la préparation, qui n’est pas démesuré. Le soir de la démo, au menu : maki de tourteau mayonnaise à la mangue, pavé de lieu aux poireaux brulés et ananas rôti. Les participants sont repartis calés, papilles et pupilles émerveillées. Une belle initiative. Bon appétit !
#KissYouEat


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