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[Critique] Fences

Par Wolvy128 @Wolvy128

3-étoiles

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Retour aujourd’hui sur Fences, troisième film en tant que réalisateur de Denzel Washington, dans lequel il partage l’affiche avec Viola Davis. Il y incarne Troy Maxson, un père de famille qui aspirait, étant jeune, à devenir sportif professionnel mais qui a dû renoncer, et se résigner à devenir employé municipal pour faire vivre sa femme et son fils. Son rêve déchu continue à le ronger de l’intérieur et l’équilibre fragile de sa famille va être mis en péril par un choix lourd de conséquences…

Adapté de la pièce éponyme d’August Wilson, Fences est un drame qui vaut surtout pour les performances magistrales de son casting, Denzel Washington et Viola Davis en tête. Les deux acteurs délivrent effectivement des interprétations complètement habitées, qui prennent aux tripes dès les premières minutes pour ne plus nous lâcher. Si le premier se révèle touchant par ses frustrations et ses sentiments contradictoires, c’est surtout la seconde qui impressionne ici par son immense loyauté. Éblouissante dans la peau de cette épouse, et mère, au destin contrarié, elle a toute ses chances de remporter une statuette aux prochains Oscars. Bien que moins présents, tous les comédiens qui gravitent autour du duo marquent également les esprits. On retiendra ainsi, notamment, les prestations convaincantes de Stephen Henderson, Russell Hornsby, Mykelti Williamson et Jovan Adepo. Malheureusement, au-delà de cette formidable dimension d’acting, le film peine véritablement à convaincre. Beaucoup trop long, le long-métrage semble, en effet, rapidement tourner en rond, répétant inlassablement son propos dans un récit qui aurait gagné à être plus resserré.

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On regrettera aussi l’adaptation sans saveur de la pièce de théâtre. S’apparentant davantage à une simple transposition cinématographique qu’à une véritable adaptation, le film souffre rapidement de la sobriété de ses décors. L’action se déroulant tout du long dans une rue, une maison et une arrière-cour, et se révélant de surcroît extrêmement bavard, les longueurs sont nombreuses et l’ennui jamais très loin. Certes, la prestation des acteurs maintient l’intérêt, et l’utilisation de plans serrés renforce l’émotion, mais on ne peut toutefois se défaire de l’impression persistante d’assister à du théâtre filmé. Du théâtre filmé qui constitue certainement une excellente transposition, mais pas un excellent film. D’autant plus que les dialogues s’avèrent aussi assez inégaux, se révélant tantôt percutants, tantôt profondément barbants. Heureusement, les sujets traités en toile de fond sont, eux, plutôt intéressants, voire même passionnants lorsqu’ils abordent l’éducation ou la réussite, démontrant de ce fait la puissance du matériau d’origine. Fallait-il pour autant le porter à l’écran ? C’est une bonne question.

En conclusion, Fences est donc un drame qui vaut surtout pour les performances habitées de Denzel Washington et Viola Davis. Au-delà de cette superbe dimension d’acting, le film peine néanmoins à convaincre, plombé par une durée franchement excessive et un récit incroyablement redondant.



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