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« Si l’on n’apprend pas à échouer, on échoue à apprendre » (T. Ben-Shahar)

Publié le 03 mars 2017 par Julieboutard

Dans ma pratique, je rencontre beaucoup de jeunes que leur perfectionnisme rend malheureux ... et mène à l'échec. Certains sont - ou ont été - d'excellents élèves, d'autres rencontrent des difficultés scolaires. Mais tous ont une estime de soi en berne. Pourquoi ? Et comment lutter contre ce perfectionnisme ?

Les méfaits du perfectionnisme

On pourrait penser que le perfectionnisme permet de réaliser de grandes choses, d'atteindre le maximum de ses possibilités. Pourtant, c'est rarement le cas. Pourquoi ?

D'abord, parce que le perfectionniste tend à avoir une vision relativement binaire de la réussite : soit on réussit parfaitement, soit on est médiocre, définitivement médiocre. Or, toute vie comporte des échecs, et le perfectionniste a beaucoup de mal à les gérer, puisqu'il ne considère pas que ses actions sont un échec, mais qu'il est lui-même un échec. Les premiers échecs peuvent donc être vécus comme le signal que l'on n'arrivera jamais à rien. Et alors, à quoi bon s'acharner ?

Ensuite, parce que les perfectionnistes refusent la réalité : réalité des circonstances, réalité des émotions, réalité de leurs capacités et de celles des autres ... ils pensent dans un monde virtuellement parfait, théorique, ... mais vivent dans un monde bien plus complexe et très imparfait. La dissonance cognitive (confrontation à des faits, des pensées ... incompatibles entre eux) est forte, et logiquement très inconfortable. Or, ils refusent aussi souvent les émotions désagréables. Ce qui ne fait qu'amplifier leur mal-être, car une .

Enfin, parce que même quand il est en réussite, il a l'impression que son titre de meilleur est remis en jeu à chaque instant. La réussite n'est jamais suffisante : il faut rester " au top " en permanence, et la peur de la chute est omniprésente. Quelle pression !

Comment aider un jeune qui souffre de perfectionnisme ?

Du côté des parents et des adultes qui l'entourent, il va falloir lui donner le droit à l'erreur. Et ce n'est pas simple ! Souvent, un perfectionniste est perfectionniste parce que ses parents le sont eux-mêmes et ont transmis ce fardeau ...

Donc, dans un premier temps, les parents gagneront à s'interroger sur leur propre rapport à la réussite.

Il faudra donc soi-même changer de logiciel, et apprendre d'une part à accepter la réalité, d'autre part à valoriser l'erreur et l'échec. Votre enfant n'a pas appris à marcher sans tomber ! C'est en acceptant de se tromper et d'apprendre de ses erreurs qu'on peut aller de l'avant et mener une vie enrichissante !

Certains parlent de " perfectionnisme positif ". Comme Tal Ben-Shahar dans L'Apprentissage de l'imperfectionl’on n’apprend échouer, échoue apprendre Ben-Shahar), je préfère parler d' optimalisme : plutôt que chercher à être parfait, mieux vaut chercher à tirer au mieux profit de ses capacités et de son travail, dans les circonstances dans lesquelles on se trouve.

Vos enfants apprendront de votre exemple. Mieux vaut valoriser leurs efforts que leurs seules réussites, et les accompagner quand ils vivent un échec, en leur apprenant à en tirer le positif, et à remettre l'ouvrage sur le métier, avec intelligence, en s'adaptant aux leçons de l'expérience.

Telle a été la voie d'hommes tout à fait admirables, comme Nelson Mandela, qui déclarait : " Je n'échoue jamais, soit je réussis, soit j'apprends. " Ou celle de Thomas Edison, qui de son côté affirmait, au sujet de son invention de l'ampoule électrique : " Je n'ai pas échoué. J'ai simplement trouvé 10 000 solutions qui ne fonctionnent pas ".

Quand l'échec est accepté et bien utilisé, c'est sans doute la meilleure voie vers le succès !


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