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Une Carmencita de feu à l'Opéra Bastille

Publié le 06 mars 2017 par Popov

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Pour réussir la Carmen de Bizet  l'Opéra de Paris a mis tous les atouts d'une vraie modernité. D'abord une Carmen de choc Varduhi Abrahamyan (tout en sensualité orientale)une Micaela (Alexandra Kurzak) époustouflante, un Escamillo doux au timbre délicat et qui s'il manque un peu de coffre ne monte pas sur ses ergots de toréador... Bryan Hemel  qui alternera avec  Alagna est émouvant ,  classique et tient son rôle de Don José, militaire classe moyenne, amoureux et perdu.

Mais surtout , le spectacle est porté par une mise en scène formidable qui donne quasiment un relief underground au texte alambiqué du livret de Meilhac et Halévy. Calixto Bieto  (metteur en scène d'un Lear à Garnier) a transposé les choses dans un contexte quasi brechtien . Les Zingara y ont des manières de putes d'aujourd'hui, ôtent leur culotte sur scène et les bohémiens de l'époque sont transformés en gitans des faubourgs, truands tout droit sortis de Mahagonny. La parade des quadrilles s'effectue dans un cercle tracé avec la craie d'un terrain de foot et les campements de forains sont des parking de Mercèdes (ça sonne espagnol). Au moins dix véhicules de la marque sur le grand espace de Bastille. La bonne surprise vient du chef remplaçant Bertand de Billy qui dirige avec passion l'oeuvre et en éclaire tous la diversité et l'aspect kaléidoscopique. Le rythme est enlevé porté par des choeurs puissants. L'avant-première pour les jeunes a lieu demain. De quoi les rendre moins rétifs à l'Opéra !

     

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