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Charles Edward Anderson Berry (1926-2017)

Publié le 20 mars 2017 par Hunterjones
Charles Edward Anderson Berry (1926-2017) Né à St-Louis, Missouri, Berry fût le 4ème enfant d'une famille qui en comptait six.
Très tôt, tout les enfants Berry sont inclus dans la chorale de l'Église Baptiste où y a travaillé son père (il est contracteur et a bâti l'église).
Dès 15 ans, il fait un premier concert. Bien qu'il gratte la guitare acoustique empruntée à l'église, il chante principalement des gospels religieux.
Pour ses 18 ans, Berry et quelques amis se paient trois vols à mains armées de magasins à Kansas City, volent aussi une voiture et quand cette voiture tombe en panne, en volent une autre sur la route en pointant leur fusil sur l'occupant pour qu'il lui rende les clés. Berry sera coincé et envoyé dans un centre de réforme pour jeunes garçons. Il y forme un quatuor de chant et y apprend à boxer.
Charles Edward Anderson Berry (1926-2017)
Il est libéré le jour de ses 21 ans en 1947 et se marie à une femme qui lui donnera une fille un an plus tard. Pour les faire vivre, il travaille dans une usine, comme concierge là où ils habitent et travaille aussi chez deux concessionnaires automobiles. Il réussit si bien qu'il peut se payer un cours d'esthétique et s'acheter un local pour en faire un salon de beauté avec un bain en 1950.
Pour faire un peu plus de sous et libérer "le diable qui l'habite" Berry joue de la guitare dans des groupes dans les bars le soir. Il suit des cours et emprunte la technique de T-Bone Walker pour jouer du blues.
Charles Edward Anderson Berry (1926-2017)
En 1953, Berry accompagne Johnnie Johnson dans le Johnnie Johnson Trio. Le public noir leur est gagné, même si le groupe joue majoritairement du blues et des ballades, ce sont leurs chansons country qui trouvent le plus d'écho chez le public blanc. Berry couche donc de plus en plus de chansons country, ce qui attire l'attention des riches blancs du Sud. C'est avec Johhnie Johnson qu'il écrira tous ses hits ne lui rendant pas le crédit auquel Johnson, plus docile, aurait pu avoir droit.
Le jour où il quittera Johnson d'ailleurs, Berry n'aura jamais complètement le même attrait. Mais pour l'instant, en 1955, Berry est parti pour la gloire.
Charles Edward Anderson Berry (1926-2017)
On le met en contact avec Muddy Waters qui lui le réfère à sa maison de disques, Chess Records. Il y enregistre un seul titre en 1955 qui devient un énorme hit. Fin juin 1956, il enregistre un autre titre qui devient un énoooooorme hit. Chuck Berry et Carl Perkins deviennent amis en apprenant qu'ils connaissent, savent jouer et adorent tous les deux Jimmie Rodgers. Fin 1957, Berry prend part à une tournée de stars qui comprend les Everly Brothers et Buddy Holly. Les hits se succèdent jusqu'en 1959. Il est aussi vedette en jouant ses propres morceaux dans quelques films.
Charles Edward Anderson Berry (1926-2017) Berry est une sensation. On l'appelle le Hillbilly noir chez les blancs et le diable chez les noirs car il chante le rock'n roll et grimace comme un ange du diable. Il brisait les barrières raciales dans ses tournées mais provoquaient aussi quelques fois des échafourées dans les bars racistes du Sud avec le croisement des races dans le public.
Chose certaine, ses tournées lui sont extrêmement payantes et il s'achète un bar. Toutefois Berry n'est pas un ange. Il fait travailler une jeune apache de 14 ans à son bar et a des relations sexuelles avec. Il est condamné à payer 5000$  et faire 5 ans de prison en 1960. Sa condamnation est révisée pour des raisons de propos racistes tenus pas le juge en chef et il doit faire 3 ans en tôle.
Il sort en 1963, avait continué à écrire de la musique mais sa popularité a terni. Johnson n'est plus son pianiste. Le public est ailleurs.
Charles Edward Anderson Berry (1926-2017)
Les Beatles, les Stones, les Yardbirds, les Animals, les anglais sont maintenant au sommet des palmarès. Même aux États-Unis de nouveaux groupes prennent le plancher. Toutefois Berry poursuit l'un de ceux-ci pour plagiat et empoche une autre petite fortune. Il enregistre 5 autres disques entre 1966 et 1969 dont le dernier avec le Steve Miller Band comme groupe de soutien.
Charles Edward Anderson Berry (1926-2017)
Il est toutefois difficile à vivre. Les gens qui le tiennent pour idoles (Keith Richards, John Lennon, Bruce Springsteen) sont déçus lorsqu'ils le rencontrent et il refusent de pratiquer avec les groupes qui le soutiennent ce qui donne comme résultat des performances en spectacle incohérentes dans le son.
Il multiplie les tournées dans les années 70, jouant principalement ses vieux hits. Il exige d'être payé comptant ce qui au bout du compte le rend coupable de travail au noir(sans jeu de mots) et d'évasion fiscale. Il devra faire 1000 heures de travaux communautaires et 4 mois de prison.
Charles Edward Anderson Berry (1926-2017) Dans les années 80, il fait de 70 à 100 concerts par année. Il devient de plus en plus jaloux des artistes qui ont fait fortune en s'inspirant de ses riffs. Pourtant Berry est riche. Il s'achète un restaurant à Wentzville au Missouri, le Sourthern Air. 
59 femmes poursuivent Chuck Berry pour avoir mis des caméras vidéos dans les toilettes des femmes de son restaurant. Bien que Berry s'en tire une première fois en prétextant qu'il tentait de coincer une employée soupçonnée de voler le restaurant, on trouve chez lui des cassettes vidéos de ses femmes dont une mineure. Ceci lui coûte 1,2 millions et les 62 grammes de marijuana trouvés chez lui ne l'aident pas davantage. Il passe 6 mois en prison, est sous surveillance pendant 2 ans et doit donner 5000 dollars à un hôpital local.
Charles Edward Anderson Berry (1926-2017)
Il continue de monter sur scène,  en mode nostalgie, offrant ses vieux hits de St-Louis à l'Europe en passant par la Suède, la Norvège, la Finlande, les Royaumes-Unis, la Hollande, l'Irlande, la Suisse, la Pologne et l'Espagne.
Il s'effondre sur scène le premier de l'an 2010 en plein spectacle, mais restera très actif jusqu'à la fin, l'album Chuck, devant être lancé cette année et mettait en vedette ses deux enfants (légitimes et reconnus) et voulant rendre hommage à sa femme des 38 dernières années.
Mais à 90 ans, il ne réveille plus, samedi soir dernier, ayant inspiré des dizaines et des dizaines d'artistes musicaux.
Et fait danser bien des gens.
Roll Over Beethoven, Up there, Chuck.

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