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L’inconnu du Nord-Express, Patricia Highsmith

Par Maliae

L’inconnu du Nord-Express, Patricia HighsmithRésumé : Deux hommes se rencontrent par hasard, dans un train. Chacun aimerait se débarrasser d’une personne de son entourage. Et si l’un tuait pour le compte de l’autre, il serait impossible d’établir le lien entre la victime et son meurtrier. Bruno est un jeune homme riche qui déteste son père, nourrit des idées morbides et fomente des crimes parfaits. Cette fois, il a imaginé un chef-d’oeuvre du genre. Mais son interlocuteur, Guy Haines, architecte promis à un brillant avenir, est un homme intègre. Il sera entraîné malgré lui dans une spirale cauchemardesque.

Avis : J’ai eu très envie de lire du Patricia Highsmith après avoir vu une vidéo qui en parlait. Je me suis donc lancé avec celui-ci, qui est son premier roman. Un roman assez noir et sombre.

Guy va faire la rencontre de Bruno dans un train, Bruno qui est un jeune homme assez fou et très porté sur l’alcool, et qui va lui proposer d’échanger leurs meurtres. Guy refuse et pense que l’histoire s’arrêtera là. C’est sans compter sur Bruno, Bruno nourrit une obsession pour Guy depuis leur rencontre et est bien décidé à mettre son plan à exécution.

Le livre a un côté étouffant, je ne m’en rendais pas compte au cours de ma lecture, mais c’est en le refermant pour dormir, qu’il a beaucoup tourné dans ma tête et que je me suis retrouvée un peu prise au piège de l’histoire. On se sent comme pris dans une toile d’araignée avec cette histoire, et on sent bien que les liens se resserrent autour des personnages au fur et à mesure.

Plus qu’une envie de tuer, je pense que c’est l’obsession de Bruno pour Guy qui le conduit au meurtre, son envie de le revoir, d’avoir quelque chose à partager avec lui, de vouloir lui rendre service. Oui, Bruno est un personnage horrible, il voit les autres un peu comme des objets, il s’ennuie, il est fou, et alcoolique, mais en même temps, je me suis attachée à lui d’une certaine façon. Il éprouve un attachement pour Guy qui le conduit un peu plus dans la folie, et parce qu’il ne peut pas avoir Guy, il cherche un moyen de les lier définitivement, d’une certaine façon. Du moins j’ai vécu l’histoire comme ça. Bruno est très changeant, ses pensées tournent dans tous les sens, un jour il pense blanc, le lendemain il pense noir, et l’alcool ne l’aide pas à avoir les idées claires. La seule chose qui est sûre c’est sa fixation sur Guy qui ne vacillera jamais.

De son côté Guy est un personnage très porté sur la mélancolie, et qui a tendance à laisser les choses se faire, à ne pas se battre. La façon dont sa femme se sert de lui, l’utilise, et comment il se défend à peine, en est un bon exemple. C’est un personnage assez doux, amoureux d’Anne, et qui rêve de construire de grande chose, de se faire un nom comme architecte, et en plus il a du talent. Piégé par Bruno pourtant, sa vie va devenir un véritable enfer. Il va chercher à fuir, à l’éviter, mais ce n’est pas si facile, parce que lui-même éprouve une certaine fascination pour Bruno (en même temps que du rejet).
J’avais parfois envie que Guy se secoue, bouge, essaie de changer les choses, mais il se laisse écraser par les événements, et accuse la destinée. Je n’ai pas tant aimé ce personnage finalement.

J’ai trouvé que l’histoire perdait un peu de rythme après un certain événement, mais l’écriture est très prenante et on continue à lire jusqu’au bout. Jusqu’au dénouement final. Un dénouement que je ne suis pas tout à fait sûre d’aimer, mais qui reste en accord avec l’histoire et qui est quand même très bien.

Un livre que j’ai donc beaucoup aimé, et qui, malgré son côté sombre, m’a beaucoup fait rire par moment, car j’ai trouvé certaines situations plutôt cocasse au vu de la personnalité de Bruno et de sa façon de penser. Je suis très contente de cette découverte.

Phrases post-istées : 
« C’est une de mes théories qu’on doit faire tout ce qui est possible avant de mourir, et peut-être mourir en essayant de faire quelque chose de vraiment impossible. »

« Il avait toujours abhorré les histoires judiciaires. C’était comme un jeu pervers dont l’objectif n’était pas de découvrir la vérité mais de permettre à un avocat de lancer des piques à l’autre et de le désarçonner sur un point de procédure. »

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