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L'Hunterian Museum de Glasgow : collections des mers du Sud

Publié le 25 mars 2017 par Detoursdesmondes
Hunterian-museum


Une escapade récente en Ecosse m'a fait découvrir le Hunterian Museum, un de ces « vieux » et rares musées anglais qui ont échappé à la destruction au fil des siècles ou à la dispersion de leurs collections comme l’ont connu les célèbres Leverian Museum et Bullock Museum.
Il s’inscrit ainsi dans la lignée du British Museum et de l’Ashmolean Museum d’Oxford, de ces fils de cabinets de curiosités hérités des Lumières.
La ville de Glasgow est connue depuis 1451 pour son université réputée. Son musée abrite des collections anciennes telles des vestiges du mur d'Antonin parvenus à Glasgow à la fin du XVIIème siècle et de nombreux kayaks à la fin du XVIIIème siècle. Quant aux collections ethnographiques, elles comportent d’après F. Willett, environ quatre mille objets dont mille huit cents sont africains et mille cinq cent en provenance d’Océanie.

William-hunter


Mais revenons au Glasgow du dix-huitième siècle, une personne singulière y réside ; il s’agit de William Hunter, un médecin qui allait devenir rapidement célèbre pour sa connaissance aiguë de l’anatomie et son savoir-faire d’obstétricien. Il fut l'un des premiers en Grande- Bretagne à pratiquer la dissection sur des cadavres pour ses cours d'anatomie. En 1767, il devint membre de la Royal Society et en 1768, il fut nommé professeur d'anatomie à la Royal Academy. Sa fortune grandit à la fois grâce à sa carrière exceptionnelle mais aussi semble-t-il par une certaine chance à la loterie !
C'est à cette époque qu'il débute une incroyable collection de spécimens d'anatomie à des fins pédagogiques ; mais il ne s'en tient pas là et accumule des spécimens d’histoire naturelle de toutes sortes, des livres, des pièces de monnaies et des curiosités provenant des mers du Sud.
À sa mort en 1783, il laissa sa collection à ses associés et à l'université de Glasgow où elle fut transférée dans un musée dédié en 1807

Tonga


Les collections océaniennes possèdent des objets anciens, ainsi on compte probablement une centaine d'objets collectés lors des expéditions de James Cook malgré des doutes qui plannent sur la provenance de certaine pièces. William Hunter devait acheter principalement dans les ventes aux enchères de la fin du XVIIIème siècle. D'autres pièces sont issues de dons, on remarquera celles du Capitaine James King qui était à bord de la Resolution pour le second voyage et qui prit le commandement de la Discovery à la mort de Charles Clerke à la fin de la troisième expédition, en août 1779. Il offrit entre autres ce très beau couteau maori orné de dents de requin et de coquilles d’haliotis.

Couteau-maori


Il y a encore une petite palette de danse de l'île de Pâques qui est un objet rare du dix-huitième siècle dans les collections. Etrange est cette sculpture (ci-dessous) dont on a dû mal à la situer géographiquement. Elle figure déjà dans un inventaire de 1813 et on peut songer à un style d’influence maorie. Une mention indique « William Hunter from Captain Cook » mais aucune preuve n’est donnée.

Figure-polynesia-glasgow


Mais la collection océanienne ne se cantonne pas aux rares et précieux apports du XVIIIème siècle ; en 1870, s’ajouta une centaine d'artefacts polynésiens et mélanésiens donnés par George Turner qui fut étudiant à l’université de Glasgow. Ce dernier fit partie de la London Missionary Society et, après un court séjour au Vanuatu, séjourna pendant une vingtaine d'années aux Samoa. Un personnage intéressant et méconnu qui pourtant publia la première étude approfondie sur les habitants des Samoa.
Photos de l'auteure, mars 2017.
Photo 2 : Dr William Hunter, émail sur cuivre peint par George Michael Moser (1706-183).


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