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Making History/Trial and Error (2017): à peine pour passer le temps

Publié le 25 mars 2017 par Jfcd @enseriestv

Making History est une nouvelle comédie de neuf épisodes diffusée depuis le début mars sur les ondes de Fox aux États-Unis. On y retrouve le personnage principal Dan (Adam Pally) qui a réussi à façonner sa propre machine à voyager dans le temps et qui ne cesse de faire des aller-retour entre aujourd’hui et la veille de la Guerre d’Indépendance des États-Unis, que ce soit pour des raisons politiques ou amoureuses. De son côté, Trial & Error est une nouveauté composée de treize épisodes et est diffusée depuis la mi-mars sur NBC et CTV au Canada. À la suite d’un meurtre commis dans la petite ville fictive d’East Peck, Josh Segal (Nicholas D’Agosto), un avocat de New York est dépêché sur le terrain afin de défendre l’accusé : Larry Henderson (John Lithgow), un être simplet, mais pas bien méchant. En fait c’est ainsi que l’on pourrait qualifier la majorité du personnel recruté sur place pour innocenter le client de Josh qui ne cesse d’accumuler les bévues. Autant la première de Fox ne sait manifestement pas où elle s’en va, autant la seconde de NBC se veut originale, mais manque un peu de gaz en cours de route.

Making History : plutôt ne pas savoir quoi en faire

Dan passe plutôt inaperçu à l’université où il travaille, lui qui s’occupe de la maintenance. Pourtant, depuis quelque temps il a trouvé le moyen de voyager en 1775 alors qu’il est tombé amoureux de Deborah (Leighton Meester), qui est nulle autre que la fille de Paul Revere (Brett Gelman). Ce dernier a joué un rôle important dans les débuts de la guerre, mais la distraction entourant celle-ci et le nouvel élu de son cœur semble avoir légèrement changé le cours du temps. C’est pourquoi Dan décide d’inviter Chris (Yassir Lester), un réputé professeur d’histoire dans un autre voyage afin qu’il rectifie le passé. Dans les deux premiers épisodes, après s’être acclimaté à ce nouvel univers, l’on réussit finalement à ramener à la normale le cours des événements. Dans le troisième, le groupe est de retour dans le présent avec Deborah cette fois qui déchante quelque peu après avoir découvert que Dan n’était pas l’inventeur génial qu’il prétendait être.

Dernière dans la lignée de série mettant en scène les voyages dans le temps depuis le succès d’Outlander en 2014, Making History est probablement la pire de toutes.  Alors qu’on cherchait à éviter l’assassinat de Kennedy dans 11.22.63 ou que l’on voulait tout simplement empêcher la destruction de l’Amérique dans Timeless, dans la nouveauté de Fox, c’est une insignifiante histoire d’amour qui est la cause de tous les tracas des protagonistes. Certes, il s’agit d’une comédie, mais en mettant davantage l’accent sur des éléments puérils destinés à nous faire rire comme Chirs qui boit sans s’en apercevoir l’urine de son héros ou des villageois qui vomissent à tout bout de champ, difficile d’y trouver un quelconque intérêt dit « historique ». C’est bien simple, même Time Travelling Bong diffusée au printemps 2016 sur MTV (une chaîne destinée aux adolescents) avait plus de profondeur!

Making History/Trial and Error (2017): à peine pour passer le temps

Sinon, pour une série issue d’un des grands networks, on est assez sidéré par le manque de budget qui accompagne Making History. Vers la fin de l’épisode, nos héros assistent à la première bataille entre les insurgés et les soldats anglais. Ensemble, ces deux armées ne doivent pas représenter plus d’une trentaine de figurants et le combat est assez pathétique, même pour une série qui ne se prend pas au sérieux.

Pire encore, l’amateurisme va jusqu’à gangrener le scénario puisqu’en troisième semaine, on change complètement d’approche. Dans avait prétendu être à l’origine de toutes sortes d’invention et lorsque Deborah l’accompagne dans son monde, il fait tout pour qu’elle ne voie pas le pot aux roses. Dès lors, on met de côté la spécificité que représentaient les voyages interépoques au profit d’une intrigue insipide à souhait et moult fois exploitée.

Trial & Error : à nous de juger

C’est le frère de la victime, Jeremiah (Bob Gunton) qui dans un premier temps décide de faire appel aux services de la firme qui envoie Josh sur place. Et pour cause, c’est son beau-frère Larry qui est le principal suspect. Sa fille adoptive Summer (Krysta Rodriguez) n’en croit pas un mot, mais force est d’admettre que pour le moment, l’accusé se retrouve dans l’eau chaude. Le meurtre a d’abord eu lieu dans la maison familiale et par la suite, les médias découvrent que Larry avait un amant. De plus, sa seconde femme est morte de la même manière que la première et des traces de sang issues répandues par les patins à roulettes de Larry ont été trouvées partout. Convaincu de son innocence, Josh fait appel à Dwayne (Steven Boyer), un ex-policier et Anne (Sherri Shepherd), une assistante. Le problème est qu’ils sont tous les deux aussi incompétents que gaffeurs, ce qui facilite la tâche de la vindicative procureure Carol Anne (Jayma Mays). Au troisième épisode par contre, le vent semble changer de direction puisque l’on découvre que le policier chargé de l’enquête était son amant et pire encore, il est retrouvé mort peu de temps après.

Making History/Trial and Error (2017): à peine pour passer le temps

On l’a vu récemment avec Making a Murderer sur Netflix, The Jinx sur HBO ou The Case of : JonBenét Ramsey sur CBS, il y a un manifeste appétit pour ces documentaires impliquant de réels criminels. Et c’est quand le genre a droit à sa parodie que l’on mesure son ampleur. C’est donc chose faite avec Trial & Error qui en reprend les codes, mais qui les tourne en dérision. On s’amuse dans un premier temps du degré d’incompétence de l’équipe de Josh, comme lorsque Dwayne met accidentellement le feu à la dépouille de la première femme de Larry qui devait être autopsiée ou de Larry lui-même qui naïvement, dit tout ce qui lui passe par la tête, souvent en présence de journalistes.

C’est sur ce point par contre que Trial & Error nous laisse sceptique. Dès que la série commence, le nom des intervenants s’affiche à l’écran comme s’il s’agissait d’un reportage destiné aux nouvelles télévisées. Puis, tout au long des épisodes la caméra chambranle nous donnant l’impression que l’on regarde des images croquées sur le vif par des intrus. Pourtant, tous incluant Josh remarquent la présence de l’objectif et s’adressent directement à elle, exposant même leurs arguments avant d’aller en cour. À la longue, cette technique est plus ou moins justifiée et on semble pris avec ce concept dont on n’ose se défaire. Pour un projet plus abouti, il faudrait (encore) se tourner vers l’Angleterre avec Sexy Murder de BBC Three : une websérie franchement drôle mise en ligne il y a quelques mois.

Mais pour le moment, les téléspectateurs semblent convaincus puisqu’ils étaient 5,92 millions à avoir regardé le premier épisode avec un taux de 1,38 chez les 18-49 ans. Après quatre épisodes, la série était toujours dans le coup avec une moyenne d’auditoire de 5 millions (taux de 1,18). De son côté, Making History a des cotes d’écoute à l’image de son produit : assez nulles. De 2,17 millions de téléspectateurs présents pour le pilote à 1,59 au troisième épisode, c’est davantage le taux 18-49 qui fait mal puisqu’en trois semaines, il est passé de 0,93 à 0,70.

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