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Nouvelle-Zélande: Rêve de bout du monde

Publié le 26 mars 2017 par Pascal Boutreau

Voilà, après 41h30 de voyage entre le décollage de mon premier avion à Queenstown et l'arrivée à Saint-Germain-en-Laye, de retour de mon périple néo-zélandais. Quatre semaines au bout du monde avec un Ironman certes, mais surtout la découverte d'un formidable pays. Voici quelques réflexions sur cette aventure et quelques remarques qui pourront peut-être orienter d'autres candidats au voyage que M. Google amènerait sur ce blog. 

La philosophie

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Ce voyage, cela fait des années que je l’avais imaginé. Des années que je me disais qu’un jour, j’irai là-bas au bout du monde, découvrir la Nouvelle-Zélande. Une envie, un désir, un rêve même oseront certains, ancré quelque part en moi. Une petite graine plantée il y a des années sans doute en regardant dans un magazine ou à la télé des images d’une course aventure du type Raid Gauloises. Avec ces paysages fascinants où cohabitent en quelques pas seulement des plages sublimes, des forêts primaires, des montagnes abruptes ou encore des volcans en sommeil... prêts à faire rejaillir le feu, comme aurait dit Brel.

La vie est remplie de ces envies, de ces « j’aimerais un jour ». Parce que souvent cette vie nous impose des contraintes, ou du moins ce que l’on considère comme tel, ces « j’aimerais un jour » restent à cet état de rêve. La petite graine plantée un jour reste graine. Bien sûr, elle grandit, elle grossit au fil des ans, au fil des images et des récits de ceux qui l’ont laissé s’épanouir. Mais le temps file et souvent emporte ces rêves et ces envies.
Cette fois, le temps n’aura pas eu raison de mon rêve de bout du monde. La graine a éclos et je suis allé cueillir sa fleur. Et quelle fleur ! Au cours de ce périple, en croisant tous ces jeunes venus de France, d'Allemagne et d'un peu partout dans le monde, je les ai enviés. Je me suis dit que si je revenais trente ans en arrière, comme eux, sac sur le dos, en mode "backpackers", je partirais à la découverte de la planète.  

Comme pour le récit de l’Ironman dans la news précédente, je serai très heureux si la réalisation de ce périple pouvait donner des idées à d’autres, d'inciter certains à partir eux aussi cueillir leur fleur, de concrétiser eux aussi leur « j’aimerais un jour ». Alors, oui cela demande du temps, de l’argent aussi. J’ai la chance d’avoir pu m’offrir ce bout du monde (en même temps je bosse pour…). Mais sans aller dans cet extrême géographique, je suis certain que nous avons tous quelque part ancré en nous des rêves et des désirs que le temps a fini par enfouir. Alors creusez, faites-les revivre, réanimez-les, donnez-leur une chance.   

Temps forts

. D’une façon générale, l’île du sud que j’ai trouvée bien plus intéressante que le nord. Ce jugement vient sans doute du fait que je venais avant tout pour la recherche de grands paysages. Certes le nord en propose mais bien moins que le sud.

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Le « fonds de commerce » touristique du nord est davantage orienté vers la culture des Maoris. On trouve un peu partout des musées, des villages etc. qui mettent en avant ceux qui, les premiers, ont débarqué sur cet endroit de la planète vers le 9e siècle. On trouve aussi beaucoup d’espaces touristiques consacrés à l’activité géothermique et volcanique de la région (à Rotorua notamment). Cela vaut le coup d’aller en voir un ou deux mais à partir de trois, on commence à avoir une impression de « déjà-vu ». Je n’ai pas non plus aidé par la météo lors de mon passage dans cette île du nord. Si elle fut clémente et même très agréable en début de séjour jusqu’à l’Ironman, ça s’est ensuite gâté. J’ai quand même réussi à effectuer la renommée randonnée Tongariro Alpine Crossing (le sentier avait été fermé la veille pour une météo trop difficile), mais le brouillard au sommet m’a privé du paysage. Frustrant. Les deux derniers jours près de Wellington ont également été très arrosés cassant le supposé charme de la région.

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. Le match de rugby de la Ligue « Super Rugby » entre les Crusaders de Christchurch et les Blues d’Auckland. Huit essais avec une belle remontée des locaux vainqueurs 33-24 après avoir été menés 5-24, du beau jeu très ouvert, du spectacle également avant avec plusieurs animations (dont des « chevaliers » à cheval sur la pelouse) et une belle ambiance.


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. Wanaka. Je tenais absolument à faire un passage par cette ville qu’aimait beaucoup le regretté Laurent Vidal (pour les non initiés au triathlon, Laurent était un triathlète de l’équipe de France, 5e aux JO de Londres en 2012, décédé d’une crise cardiaque il y a quelques mois. Un mec top que j’ai eu la chance de connaître et qui passait régulièrement à Wanaka). Je m’étais promis d’aller y faire un footing autour du lac. Au-delà de ce passage symbolique, j’ai découvert une petite ville bien sympa avec une belle ambiance. J’ai d’ailleurs regretté de n’y avoir programmé qu’une seule journée.

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. Queenstown. Dernière étape de mon périple, Queenstown se situe comme Wanaka au bord d’un lac (Lake Wakatipu) et se veut assurément un endroit très branché et dynamique. De nombreuses activités nautiques y sont proposées. On peut y sauter à l'élastique, s'envoyer en l'air en parapente etc. 

. Les plaines du Canterbury. Le passage de l’ouest à l’est de l’île sud offre des paysages grandioses dès que l’on pénètre dans la région du Canterbury (après Arthur Pass). Le mélange du jaune de l’herbe séchée et du noir de la roche des montagnes propose un superbe mélange. J'ai adoré. 

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. Akaroa dans la Banks Peninsula, à environ 80 kilomètres de Christchurch. A faire absolument en prenant la Summit Road, indiquée comme la route touristique. Elle permet de contourner toute la baie et offre des panoramas exceptionnels avec le Pacifique à l'horizon. Attention, la route est quelque peu raide par endroits et le plus souvent très très tortueuse. La ville fut par le passé un bastion français. On y trouve donc pas mal de rues au nom français, ou encore une "Place de la poste". 

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. Abel Tasman National Park. Si vous cherchez des plages de carte postale, vous ne serez pas déçus à Abel Tasman, au nord ouest de l'île du sud. L'avantage des plages néo-zélandaises, c'est en plus que vous n'êtes pas gênés par les voisins. Pratiquement personne, le calme absolu. Il faut dire qu'à de très rares exceptions, aucune de ces plages n'est accessible facilement en voiture. Il faut d'abord marcher pas mal de temps pour découvrir ces merveilles. La Nouvelle-Zélande a su préserver ces lieux parfois magiques. Je n'ai effectué qu'une partie du sentier de randonnée mais suffisant pour apprécier ce parc que Pierre Baude, un des Français présents à l'Ironman, m'avait conseillé. Merci à lui pour ce bon plan. 

Et si c’était à refaire ?

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Avoir géré le voyage au jour le jour (avec quand même deux ou trois jours d’avance programmés) m’a amené à faire des choix que je ne referai pas forcément. Je resterai par exemple trois ou quatre jours de moins sur l’île du nord pour davantage profiter du sud. J’ajouterais également une journée (voire deux) à Wanaka et en retirerais une à Te Anau. Je ne prendrais pas à l’avance mon billet pour le bateau à Milford Sound. A cette période de l’année, on peut acheter une place le jour même sur place et c’est donc plus facile de s’adapter aux conditions météos.

L’Ironman

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J’ai déjà beaucoup écrit sur le sujet dans la news précédente. Avec un peu de recul (j’ai l’impression que c’était il y a déjà super longtemps), je n’ai pas l’impression d’avoir souffert. Le fait de ne rechercher aucune performance et de ne chercher qu’à terminer m’a permis d’aborder la course sans la moindre pression. L’objectif premier à savoir « me remettre en état de terminer un Ironman » a donc été 100% atteint. Ce serait bien désormais d’essayer (re)devenir un poil plus performant. Les fondations sont à nouveau là. Il faut maintenant les consolider (en évitant par exemple de retomber dans certains travers alimentaires…) mais aussi bâtir dessus et travailler un peu sur la vitesse et la force… dans les trois disciplines. Cela passe bien évidemment par du fractionné pour essayer de sauver le peu de fibres musculaires « rapides » qu’il me reste. Je vais devoir pour cela me retrouver quelques objectifs… un gros si possible et quelques autres moins « spectaculaires » mais qui permettront d’avoir toujours une coursette en vue. Pas la peine de me demander à quoi je pense… je ne pense à rien. Vraiment. Je ne sais déjà pas si je vais partir sur du triathlon, de la course, du trail… ou peut-être même du swimrun. Pour l’instant, il y a juste au programme  le Marathon de Paris le 9 avril (si mon ischio droit veut bien coopérer). A suivre donc.

A savoir

. En arrivant à Auckland, le bon plan est d’acheter une carte SIM locale. Avec 3 gigas pour 49 dollars (35 euros), en alternant avec les wifis rencontrés pendant le voyage, on tient un mois sans trop se rationner sur les connexions. Et en plus ça évite de recevoir des messages et des appels sur son numéro français…

. A l’exception de quelques nuits dont celles passées à Taupo avant l’Ironman où j’avais essayé d'assurer un minimum de confort, je me suis servi du réseau YHA (merci Pierre pour le tuyau). Des auberges de jeunesse ouvertes à tous pour un confort tout à fait honnête (chambres individuelles disponibles, serviette de toilette fournie, douche sur le pallier le plus souvent mais rien à dire sur la propreté) et un prix raisonnable (entre 50 et 70 euros). Et puis c’est sympa de partager la cuisine avec des gens venus du monde entier. On peut encore faire moins cher (à peine 30 euros) en prenant un lit dans les dortoirs de ces auberges, mais bon, j'ai passé l'âge... 

Sans titre
. Attention, les routes néo-zélandaises sont souvent pour le moins tortueuses. Si vous voyagez avec des personnes sujettes au mal de voiture, prévoyez un gros budget sacs à vomi… Je crois que j’ai pris autant de virages en un mois que dans le restant de ma vie… Il n’y a pas d’autoroute, la vitesse est limitée à 100 km/h mais les nombreux travaux font vite baisser la moyenne. Oubliez donc les calculs français pour estimer la durée de vos trajets et voyez large.

. Le coût de la vie est sensiblement le même que celui de la région parisienne… donc pas donné. Il serait même parfois supérieur encore dans l’île du sud, en particulier dans certaines villes comme Queenstown.

. Même si la Nouvelle-Zélande est une terre isolée et relativement loin de tout, le tourisme y est bien développé. En plus des anglo-saxons, on entend ainsi beaucoup parler français, allemand et chinois. Parmi les Asiatiques, très nombreux sur tous les « pôles » touristiques (mais beaucoup moins sur les sentiers de montagne), les Chinois, sont faciles à reconnaître, ce sont ceux qui parlent fort (les Français passeraient presque pour des gens très discrets), bousculent tout le monde, ne respectent rien et prennent tout et n’importe quoi en photo (souvent n’importe quoi d’ailleurs).

. Tout est fait pour le bonheur du randonneur. Partout dans le pays, des sentiers permettent de partir à la découverte des merveilles de cette île. Tout est parfaitement balisé.

Et quel que soit votre « niveau » de randonneur
Sur le chemin vous trouverez votre bonheur.
Au début et tout au long des larges sentiers
Des estimations de temps vous seront données.

(oui oui ce sont bien des alexandrins…).

Ces estimations sont très larges. Si vous êtes un « bon » randonneur, vous pouvez retirer au moins 30% du temps donné. Deux exemples : la Tongariro Alpine Crossing est donnée entre 6 et 8 heures. J’ai mis 5h30, quatre jours après l’Ironman. Même si j’ai peu trainé au sommet en raison de la météo et du brouillard, j’étais large. Idem pour la première étape de la Kepler Track à Te Anau. Les panneaux indiquent un minimum de 6 heures pour atteindre le premier refuge à 14 km avec pas mal de dénivelé. C’est ce qu’il m’a fallu pour faire l’aller… et le retour.
Attention si vous souhaitez faire les circuits en entier avec parfois plusieurs étapes, il faut réserver à l’avance (parfois plusieurs mois à l'avance) pour avoir une place dans les refuges. Je ne suis pas très branché sur les oiseaux, les animaux et les arbres mais les amateurs seront comblés avec nombre d'espèces endémiques. 

Le budget

Evidemment, le rêve a un prix. Avec toutes les miles accumulées au cours de ces dernières années lors de mes voyages, j’avais suffisamment de crédit sur ma carte Fréquence Plus d’Air France pour ne pas payer le billet d’avion (50 000 miles pour l’aller et autant pour le retour) à l’exception des taxes d’aéroport soit 287 euros au total. Côté avion, il faut ajouter les 190 euros pour le vol Queenstown – Auckland (ayant un billet Primes, j’étais obligé de repartir d’Auckland) et les 47 euros du ferry entre le nord et le sud.

La voiture et l’hébergement sont les deux gros postes du budget. La location de voiture (j’avais pris toutes les assurances au cas où la conduite à gauche me réserve quelques tracas… ce qui ne fut pas le cas mais on ne sait jamais) est revenue à 2238 euros. Avec près de 5000 km en un mois au compteur, le budget essence n’est pas anodin (en moyenne sur le séjour 2 dollars le litre mais plus cher au sud qu’au nord, et au total j’estime un surplus de 250 euros par rapport à ma conso mensuelle parisienne).
Du côté de l’hébergement, on arrive à un total de 1917 euros pour 25 nuits (moyenne de 76 euros) avec une seule nuit dans un « vrai » hôtel (Wellington), 8 nuits en « bed and Breakfast (Auckland et Taupo), 12 nuits en auberge et 2 nuits en « AirB&B » (Takaka). 
Côté Ironman, 636 euros pour l’inscription à la course, 315 euros pour la location du vélo. Ne cherchant pas une perf', très satisfait de ce choix de location qui m'a permis de pouvoir poursuivre mon voyage sans avoir à gérer le vélo dans le coffre, dans le ferry ou encore dans l'avion. D'autre part, économiquement, c'est avantageux par rapport au coût de transport d'un bagage volumineux. Bien évidemment je ne compte pas les frais inhérents à l’entraînement.
Je ne compte pas au budget les repas car je mange aussi quand je suis chez moi et j’ai même eu tendance je pense à moins dépenser à ce niveau-là.
On ajoute enfin quelques frais touristiques (entrées musées, stade, croisière à Milford, etc.) et les souvenirs pour un total d’environ 500 euros.
Cela nous fait donc en gros un budget global qui se situe autour de 6000 euros.  

On tour

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24 février : Départ Roissy. 26-27 février : Auckland. 27 février-6 mars : Taupo (4 mars : Ironman). 6 mars : retour vélo à Auckland puis Rotorua. 7 mars : Rotorua. 8 mars : National Park. 9 mars : Rangataua (Tongariro Alpine Crossing). 10 mars : Featherston. 11 mars : Wellington.

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12 mars : Ferry (Wellington – Picton). 13-14 mars : Takaka (Abel Tasman National Park). 15 mars : Westport. 16 mars : Hokitika (passage par Franz Joseph Glacier). 17 mars : Christchurch, match de rugby. 18 mars : Wanaka. 19-20-21 mars : Te Anau camp de base (20 mars : Milford Sound – 21 mars : rando Kepler Track). 22 mars : Queenstown. 23 mars : Départ de Queenstown pour Auckland puis Shanghai puis Paris (arrivée vendredi 24).

J'ai créé un album photos sur le blog (colonne de gauche). Mais pas encore eu le temps de le légender... ça va venir


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