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Les codeurs, nouveaux ouvriers du 21ème siècle ?

Publié le 30 mars 2017 par Edelit @TransacEDHEC

Mark Zuckerberg, Guido van Rossum, Ken Thompson, Brian Kernighan, Tim Berners-Lee. Qu’ont-ils en commun ? Ce sont tous des nerds à lunettes, plus ou moins millionnaires, qui ont contribué à l’avancement de l’informatique et de l’utilisation des outils informatiques de notre monde. L’économie de l’informatique est depuis des années en large expansion et les positions de cadres en entreprise exigent de plus en plus souvent des connaissances en langage informatique, à l’instar du VBA pour la quasi-totalité des métiers en finance. Comment se porte le marché des codeurs, des développeurs, des nerds ? Sont-ils les domaines de l’avenir ou les ouvriers de demain ?

Les codeurs, nouveaux ouvriers du 21ème siècle ?

Les codeurs, développeurs, etc., à quoi servent-ils ?

Les codeurs sont des sortes d’architectes 2.0 et ont une importance croissante dans l’accompagnement des évolutions technologiques de nos sociétés. Ils conçoivent selon le cahier des charges qui leur est imposé des applications, des logiciels ou encore des systèmes de fonctionnement des ordinateurs. Ce sont des professionnels des langages informatiques (Java, C++, html, etc.), chargés de donner des instructions à un ordinateur. Il y a une base technique à posséder, « mais le talent d’un bon développeur est avant tout de savoir fabriquer des outils innovants et d’apporter des solutions à un cahier des charges », explique Nicolas Sadirac, directeur de l’école 42, récemment classée comme la meilleure école de codage.

Dans un contexte où les applications et objets connectés s’implantent dans nos habitudes de vie, ils sont donc le noyau dur de la révolution numérique. Leur utilité sur le marché du travail se fait particulièrement ressentir lorsqu’on se penche sur les statistiques de LinkedIn. Les développeurs de logiciels, les codeurs et autres développeurs web comptent désormais parmi les métiers les plus recherchés sur le réseau social d’emploi.

En témoignent Mark Zuckerberg, via Facebook, et les développeurs appelés par Uber ou Heetch qui permettent l’amélioration de la plateforme et nous permettent à tous de rentrer tranquillement de soirée, frais comme des gardons.

Des objets de plus en plus insolites

Dans l’ère du numérique, ils sont les chefs d’orchestre de nombreux objets connectés : en passant par l’iWatch qui fut un énorme flop pour la stratégie marketing d’Apple aux aspirateurs intelligents qui aident les femmes à faire les tâches ménagères. Car oui, même dans l’ère du numérique, les habitudes ménagères n’ont pas évolué ! Selon une étude de l’institut GfK, chaque foyer comptera environ 30 objets connectés, totalisant une vente de 2 milliards d’objets connectés chez les ménages français. A l’heure actuelle, quelques objets connectés valent le détour par leur… singularité.

La palme du e-Délit est attribuée au Svakom Gaga Camera Vibrator. Si vous étiez lassés de recevoir des duckfaces de vos amis, ne vous inquiétez pas, vous aurez droit à pire. Ce sextoy connecté fait également office de caméra et permet de prendre des selfies de votre… vagin. Si certains se demandent s’il ne « va pas faire tout noir », il semblerait qu’il soit équipé d’une petite lumière au bout pour éclairer l’antre de votre douce.

Les codeurs, nouveaux ouvriers du 21ème siècle ?

On notera également la panoplie d’objets connectés pour chiens & chats : niches connectées ; le collier Catsacam qui permet à votre chat d’avoir sa story sur Insta – oui oui, la vie d’un chat est intéressante ; etc. Enfin, vous pourrez trouver des couches culottes pour bébé connectées qui vous permettent de dire quand votre progéniture a fait ses besoins, car apparemment l’odeur ne suffisait pas. C’était pour ne citer que ceux-là…

A cette vitesse, on ne sait pas ce qu’on préfère. Le progrès pour le progrès se devrait peut-être d’être – parfois – banni.

Un métier d’avenir …  

Pour le journal Capital, c’est un métier d’avenir. Chiffres à l’appui, des études montrent qu’il existe une pénurie de 60 000 à 100 000 développeurs sur le marché du travail. Ces derniers permettent notamment aux start-ups de se digitaliser, de créer des processus de retail plus efficaces et des logiciels traitements de l’information plus puissant, pour que ces entreprises puissent se développer. Cette pénurie conduit donc à freiner les start-ups. Et pour cause, selon le cabinet de recrutement Hays, les codeurs senior touchent en moyenne 60 000 € brut par an. De quoi se payer quelques iWatch et autres gadgets informatiques. Ou encore, un aspirateur connecté.

Le métier du développeur évolue d’ailleurs en permanence tout comme ses domaines d’expertise, intégrant de nouvelles compétences plus ou moins transdisciplinaires. Par exemple, les codeurs avec des aptitudes en finance sont très recherchés afin de pouvoir créer des algorithmes puissants pour le trading à haute fréquence. La pénurie précédemment citée tendrait à s’aggraver. Selon l’organisme d’étude et de recherche du gouvernement France Stratégie, les ingénieurs en informatiques devraient représenter 220 000 emplois d’ici à 2022, soit un taux de création d’emplois supplémentaires d’en moyenne 2% par an.

Investir dans les formations d’informatique fournit un retour sur investissement fulgurant. Les jeunes diplômés hors secteur informatique qui se forment à l’informatique trouvent plus facilement un CDI ou des postes en tant que consultant. Dans les compétences appréciées et valorisées des recruteurs, l’adaptabilité est souvent mise en avant. Les développeurs se caractérisent comme des personnes généralement polyvalente, autodidactes et capables de travailler dans une pluralité de secteurs. Aussi, car ils aiment se former à de nouvelles technologies, les développeurs sont souvent perçus comme des candidats très curieux avec une véritable soif d’apprendre. Enfin, comme une partie des ouvrages de codage n’est pas traduite et souvent en anglais, un bon codeur est souvent une personne à l’aise dans cette langue.

Les codeurs, nouveaux ouvriers du 21ème siècle ?

… ou les ouvriers du 21ème siècle ?

Si ce secteur est en pleine croissance c’est que jusqu’à récemment les écoles ou universités ne formaient pas ou peu d’étudiants. Les cracks de l’informatique avaient la réputation d’être des autodidactes à l’instar de Mark Zuckerberg. Mais qu’à cela ne tienne.

Si la plupart des gens s’imaginent encore que les codeurs sont des Eliot dans Mr Robot, sweat noir à capuche voulant changer le monde, ou des Mark Zuckerberg qui créent des applis révolutionnant notre usage d’internet, la réalité est bien différente. Pour un journaliste de la Wired, les codeurs sont l’équivalent de nos précédents ouvriers qualifiés dans l’industrie. De surcroit, pour l’auteur, l’enseignement devrait se porter sur les compétences techniques qui aident à la digitalisation des entreprises pour leur permettent de survivre plutôt que de former des ingénieurs à des activités de trading haute fréquence ou de réseaux neuronaux virtuels utilisés par l’intelligence artificielle.

Dernière anecdote, vous pourrez bientôt recruter des codeurs ex-prisonniers. Depuis peu, la prison de San Quentin, en Californie, organise des cours de code informatique pour certains détenus. Une fois la formation effectuée, ces détenus seront rapprochés de groupes de la Silicon Valley pour une réinsertion professionnelle. Ils toucheront entre 15 et 20 dollars par heure de travail, un salaire similaire à un stagiaire dans ce corps de métier. Une initiative prometteuse qui permet de réellement sortir les prisonniers de leur environnement classique en leur enseignant non pas le code civil, mais plutôt informatique.


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