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ACCOUPLEMENT : Attrape-moi si tu peux ! – Scientific Reports

Publié le 22 avril 2017 par Santelog @santelog

Lorsque les mouches " se font la cour " , leur comportement n'est finalement pas si éloigné de celui des humains : les hommes déclarent leurs intentions, les femmes acceptent ou non, s'enfuient ou pas. Chez l'animal, la décision de la femelle d'accepter ou non le mâle est un élément déterminant de la sélection sexuelle et joue donc un rôle clé dans l'évolution d'une espèce donnée. Cette étude sur la mouche à fruits décrypte, à travers l'étude d'un comportement de la femelle directement associé à sa réponse au mâle, le processus par lequel le cerveau "féminin" traite les indices et finalement décide de sa réceptivité. Des travaux présentés dans les Scientific Reports qui en fin de compte identifient " les neurones de l'accouplement " .

ACCOUPLEMENT : Attrape-moi si tu peux ! – Scientific Reports
Le comportement en question qui finalement chez la mouche femelle traduit sa réceptivité à l'approche du mâle est tout simple : il s'agit de sa vitesse de marche ou de déplacement : le mâle se dirige vers la femelle, la suit, étend ses ailes et les fait vibrer. Parmi les comportements en réponse de la femelle, il en est un qui traduit particulièrement sa réceptivité, cette vitesse de déplacement. Après de longues observations, c'est la mesure la plus fiable associée à la réceptivité de la femelle, expliquent les chercheurs du Centre Champalimaud for the Unknown (Lisbonne).

Ici, l'équipe de scientifiques utilise des outils d'analyse génétique et comportementale avancés pour établir que la vitesse de marche est bien l'indicateur clé de la réceptivité féminine : " Dans la plupart des espèces, y compris les mouches des fruits, c'est la femelle qui décide de s'accoupler ou non avec un mâle mais jusqu'à maintenant, la façon dont elle exprime son intérêt et les circuits du cerveau sous-tendent sa réceptivité étaient inconnus " . Pour savoir comment le cerveau contrôle cette réceptivité chez les femelles, les chercheurs ont étudié de nombreux types de neurones dans le cerveau et ont finalement identifié un candidat, des neurones particuliers ( apterous Brain Neurons ) qui conditionnent la réceptivité des femelles envers les mâles.

La manipulation de cet ensemble spécifique de neurones arrête toute démarche d'accouplement. Alors, les chercheurs ont regardé quels comportements précis avaient été modifiés avec cette manipulation : une seule caractéristique comportementale se trouve affectée : la femelle ne ralentit plus sa vitesse de déplacement pour répondre positivement à l'approche du mâle. La modulation de la vitesse de déplacement de la femme peut donc être considérée comme un signe d'expression de la réceptivité ou non.

Des neurones de la réceptivité féminine ? Les chercheurs ont souhaité s'assurer que le silence ou l'inhibition des neurones identifiés comme neurones de l'accouplement n'entraînait pas de déficits moteurs ou sensoriels qui modifierait d'autres facteurs comportementaux de la mouche. Mais ils constatent que la capacité motrice est intacte et que le silence des neurones n'affecte que la vitesse de déplacement de la mouche pendant " la parade " . Enfin, les capacités sensorielles sont également intactes. Bref, l'équipe avait bien découvert un ensemble de neurones dans le cerveau qui contrôle une caractéristique comportementale clé de la réceptivité féminine.

Des circuits neuronaux spécifiques aussi : Une fois les neurones identifiés, les connexions qu'ils utilisent sont également identifiées par les chercheurs qui suggèrent leur implication dans l'intégration des différents types de données sur le mâle. Un réseau qui permet ainsi à la femelle de faire son évaluation évaluation globale et, le cas échéant...de ralentir le pas.

12 April 2017 doi:10.1038/srep46242 apterous Brain Neurons Control Receptivity to Male Courtship in Drosophila Melanogaster Females (Illustration@Gil Costa)

ACCOUPLEMENT : Attrape-moi si tu peux ! – Scientific Reports
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