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Wild Beasts - Limbo, Panto (2008)

Publié le 26 juin 2008 par Oreilles

Attention génies! Et le titre étant tellement galvaudé de nos jours, croyez moi, j'y ai réfléchi à deux fois. Je vous invite à découvrir ce qui risque fort en ce milieu d'année de devenir la next big thing, le prochain buzz inter médias après Vampire Weekend et MGMT. Non pas parce que ça nous arrive tout chaud de l'Angleterre pop fantasmée, ni parce que le NME en a fait ses choux gras, juste parce que ça semble évident. Les Wild Beasts sont pourtant comme les autres, quatre gars avec des guitares, qui font des chansons. Mais ils sonnent sur un premier album instantanément intemporels en ce sens qu'il pourraient bien provenir du futur, ou avoir été enregistrés il y a des dizaines d'années. Pardonne moi Tore Johanson mais ta production d'ordinaire étiquetable (Franz Ferdinand, The Cardigans) est ici habilement contournée pour laisser s'exprimer le côté instinctif de ces quatre bêtes sauvages. Le passé a fait que le futur soit en marche.
C'est d'abord dans le choix de leur patronime que se situe la première ambition, courageuse. Wild Beasts, c'est littéralement "fauves" en hommage au fauvisme, mouvement artistique du 20ème siècle qui favorisait l'audace et la recherche de nouvelles chromatiques. Matisse et Braque en furent les principaux représentants et créèrent le scandale. Tout ça parce qu'à un moment donné, on assiste à un accord momentané entre de jeunes artistes indépendants soumis au même climat d'époque. Et si c'était pareil pour la musique contemporaine dite rock? Des accointances à Montréal, à New York, à Leeds, c'est possible. Alors si précurseurs que ça les Wild Beasts? L'avenir nous le dira, mais le présent nous offre ce sommet de romantisme lyrique pop qui repousse les limites de ce qu'on imaginant possible il y a peu.
Par contre, passage obligatoire par la case "je ne suis pas allergique aux voix en falsetto" parce que Hayden Thorpe place sa voix au centre de la musique, telle une diva glam de rock opéra. Derrière lui, Tom Flemming le couvre à la basse et au chant ténor, formant l'une des deux grandes réussites de ce disque, le mélange de ces deux organes vocaux, et la créativité sans limites de seulement, et c'esr rare, quatre jeunes hommes. The club of fathomless love et Brave bulging buoyant clairyoyant (Quels titres!) sont deux exemples qui démontrent un niveau de maturité assumé. Leur propre son. Un équilibre choquant entre voix et guitares, auxquels on ne peut, fan ou pas du registre de tête, qu'adhérer. Ascendants et descendants, les rythmes semblent constamment avoir un train d'avance sur ce à quoi on s'attend.
She purred, while I grrred (Encore!), multiplie les moments les plus fous, un peu comme dans vos boîtes de nuit d'adolescence: quatre salles quatre ambiances. Et même s'ils ne sont pas toujours parfaits, c'est une erreur égale une réussite. Débordants de tous bords, le nouveau meilleur groupe anglais du moment n'est pas qu'une simple curiosité. Et gaffe aux deux meilleurs slows d'opéra rock jamais créés, Please, sir et Cheerio chaps, cheerio goodbye (Décidément!). Et les éructions De Hayden, sur Woebegone wanderers (Je me demande si tous ces mots existent!), à vous filer la chair de poule un après-midi d'août. Je bouclerai la boucle avec The devil's crayon, premier single et aussi le plus dansable, presque funk. Et ainsi de réaliser que j'ai quasiment cité tous les titres, incapable de me décider, tant tout est bon dans le cochon. Trêve de plaisanteries et place aux Wild Beasts et à leur Limbo, Panto bouillonnant et historique.
En bref : Enfermez les Sparks, Orange Juice et The Coral dans une machine à voyager dans le temps, mettez leur un bon coup de pied dans les couilles et vous obtiendrez cette révélation anglaise et cet album prochainement indémodable. _
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Le Myspace et le site officiel
Le clip de The devil's crayon :

A lire aussi : Pete & The Pirates - Little death (2008)


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