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" Barney Wilen. Blue Melody " Yves Buin

Publié le 23 avril 2017 par Assurbanipal

Castor Music.

Editions Le Castor Astral, Paris, 2011, 126 p.

" Je me souviens de Barney Wilen " ( Georges Pérec). Enfin, Georges Pérec se souvenait surtout de Lester Young, le Président, jouant avec son jeune disciple, Barney Wilen. Je me souviens de Barney Wilen en duo avec Alain Jean-Marie dans un bar de Rennes le 29 mai 1992. C'était le cadeau d'anniversaire de mon père pour mes 21 ans. Cela ne s'oublie pas. Ce duo fut enregistré au Cully Jazz Festival en Suisse en 1991. Album " ".

Yves Buin nous offre avec ce livre " Blue Melody " une biographie courte mais complète de Barney Wilen (1937-1996). Né à Nice d'un père Américain, juif et dentiste et d'une mère comtesse provençale. En 1940, son père n'attendit pas que les Nazis arrivent en ville et prit sagement le bateau pour les USA avec toute la famille. Retour à Nice en 1946 une fois la République française rétablie grâce à l'aide des Etats Unis d'Amérique. Bernard Jean dit Barney Wilen s'est gavé de radio aux Etats Unis, s'est déjà mis au saxophone et sa grand-mère est une amie de Blaise Cendrars. A 16 ans, il monte à Paris. A 17 ans, il gagne un prix spécialement créé pour lui. A 20 ans, il accompagne Miles Davis pour la musique du film de Louis Malle " Ascenseur pour l'échafaud " et en tournée en Europe. A 21 ans, il enregistre avec Donald Byrd la musique d'un film qui ne fut jamais tourné.

Puis le Be Bop l'ennuie. Il se tourne vers le Free Jazz, les courses automobiles, les musiques du monde, le Rock'n Roll (" Dear prof Leary "), voyage en Afrique d'Alger à Dakar en y mettant plusieurs années et en ramenant " ", OVNI musical inégalé depuis. Il disparaît dans les années 1970, fâché avec les maisons de disque et le show business, surgissant un soir de 1978 à la Grande Parade du Jazz de Nice comme invité spécial de Dizzy Gillespie et Stan Getz.

On le dit mort mais il joue avec Marie Moör, sa compagne chanteuse. Une BD inspirée de sa vie " Barney et la note bleue " de Loustal et Parringaux le ressuscite en 1987. Il enregistre un album sous le même titre, revient à ses premières amours, entre Bop et Cool et casse son bec en 1996 alors que son ami Christophe voulait le recruter pour son nouvel album.

Tout cela, et bien plus encore, Yves Buin nous le raconte chronologiquement accompagnant sa biographie de quelques entretiens avec ce magicien sonore qu'était Barney Wilen et concluant par une discographie complète et sélective.

Barney Wilen ce n'est pas forcément une musique triste. Comme sur cette version énergique de " No problem " en club à Paris en 1958 avec Clark Terry (bugle), Bud Powell (piano), Pierre Michelot (contrebasse) et Kenny Clarke (batterie). La jeunesse, la classe, l'élégance et l'aisance, tel était Barney Wilen.


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