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Recréer un tissu social

Par Roger Garaudy A Contre-Nuit

RECREER UN TISSU SOCIAL. CONTRE LES PARTIS,
LA PARTICIPATION ET LE " RÉSEAU "

Recréer un tissu social exige des communautés de

base et la participation de chacun.

Il est urgent de remplacer la notion périmée de

" partis " par celle de " réseaux " contre la nouvelle

" occupation étrangère " des esprits comme de la

La bataille pour une économie à visage humain se

perdra ou se gagnera sur le terrain des mentalités et de

l'opinion. Au niveau de ce qui est le premier pouvoir :

Aujourd'hui, nous subissons une " occupation " plus

insidieuse encore : l'occupation étrangère à l'homme

par l'aliénation des esprits.

L'occupant est partout, dans les cerveaux et dans les

coeurs, comme il le fut autrefois dans nos villes. Est-ce à

dire que cette " occupation " écrasante ne puisse être

vaincue, son pouvoir fissuré, lézardé, comme autrefois

par une " résistance " qui semblait espérer contre toute

[...]
Contre les monstres de l'information, des médias, de

la télévision, faire pousser des milliers de feuilles sur

l'arbre de la vie. Des feuilles [...] , ayant un double objet :
tout d'abord, informer sur ce qui nous est caché [...]

Second objet : réfléchir sur le sens de ces informations

pour faire naître des prises de position communes

à partir du rappel des finalités sur les problèmes d'un

peuple ou du monde.

Cette action première de dévoilement du non-sens, à

partir de communautés de base, a besoin d'être coordonnée

pour multiplier sa force par l'échange et

Pourquoi substituer la notion de réseau à la notion de

parti ? La démocratie ne se fonde pas sur le pluralisme

des partis mais sur la participation de la base à toutes

les décisions dont dépend son destin.

Le réseau est fondé non sur une direction, comme

les partis, mais sur une coordination où aucun groupe

n'a d'autre prééminence sur les autres que son pouvoir

de proposition, d'initiative, dans la contribution au

Ainsi, le réseau est l'inverse du parti. L e but commun

étant fixé : se libérer des tyrannies de l'argent et du

monothéisme du marché, chacun peut apporter sa

pierre à la prise de conscience, à la " conscientisation ",

selon l'expression, en Amérique latine, des " communautés

de base " et des théologiens de la libération.

Le rappel de finalités humaines contre la logique

aveugle et mortelle du marché et du profit, permet la

mise en oeuvre de nouvelles formes d'action.

Les initiatives de la base ont un rôle moteur. Mais il

ne suffit pas de dénoncer et de refuser. De même que

l'éclairage du quotidien à partir de finalités prépare des

alternatives, de même l'action ne saurait être seulement

négative mais orientée par les fins dernières, et traçant

des perspectives d'avenir.

Telle pourrait être l'esquisse des formes d'organisation

- le réseau et non plus le parti - et des formes

d'action - non l a seule négation des excès du système

mais la reconversion, en fonction de finalités humaines, de

l'ensemble des activités.

Il existe, en France et dans le monde, suffisamment

de gens qui mettent en question les fins et le sens de

l'ordre actuel et qui prennent conscience de sa perversité

fondamentale et de ses périls, pour qu'une entreprise

de " renaissance " devienne possible.

Ces réseaux peuvent naître dès demain, et partout,

pour créer le tissu social nouveau, faire jaillir la petite

étincelle qui deviendra brasier, comme autrefois une

résistance longtemps obscure est devenue libération.

Cela exige un énorme effort, et d'abord sur soi-même,

pour que chacun chasse les prétentions à la vérité

absolue et à l'hégémonie de sa propre communauté, de

son parti ou de sa chapelle.


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