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Chroniques de l’ordinaire bordelais. Épisode 230

Publié le 08 mai 2017 par Antropologia

Une valise plus grosse que lui

Ils étaient partis ce matin de Bordeaux…. Cette année, la restructuration des lignes de la SNCF  ne leur permettait plus de choisir leur horaire ni de faire le trajet d’une seule traite … C’était bien dommage! En route pour leurs vacances annuelles … ils voulaient ne se priver de rien, ils avaient pris leur plus grande valise ! Monsieur pas plus haut que trois pommes poussait la dite valise en plastique moulé bleu acier. Elle était presqu’aussi haute que lui. La hisser dans le compartiment ne fut déjà pas chose facile, alors l’attraper  à bout de bras pour la propulser dans le hayon au-dessus des sièges, il ne l’imagina même pas.

Heureusement, dans les intercités, la SNCF a  prévu des réserves de plain-pied pour les bagages  les plus volumineux et notre homme a trouvé son bonheur. Malheureusement à Nantes dans le TER qui devait les conduire à leur destination finale… plus rien n’était prévu en quantité suffisante pour les lourdes et encombrantes objets. Notre homme a eu beau regarder tout autour…RIEN de libre .Il regarda rapidement de haut en bas. Là  encore, RIEN de visible pour le dépanner! Il essaya d’insérer son maudit chargement  au pied d’une banquette libre mais ce dernier s’avéra trop large. Un début de file  commençait à se former derrière lui. Sa femme  s’engouffra sur la banquette près de la fenêtre pour ne pas être un poids supplémentaire pour lui.  Un jeune homme, premier d’une longue file derrière notre vacancier encombré  émit  quelques signes d’agacement. Devant cette situation kafkaïenne, le monsieur se glissa devant la banquette à côté de sa femme laissant la valise bloquer les 3/4 du couloir. Le jeune homme, surpris, ne sut comment contourner l’obstacle. Lui, encore, aurait pu se glisser dans l’espace laissé vacant .Mais  c’était sans compter l’énorme sac qu’il traînait … il hésitait encore quand notre homme leva le regard  et lui proposa d’une petite voix  de soulever son bagage au-dessus du sien… petit sifflement entre les dents du jeune homme, qui,  sans autre choix possible, finit par s’y résoudre! La circulation se fluidifia instantanément malgré le rétrécissement du couloir… Néanmoins, le monsieur, bien gêné de la désagréable situation qu’il occasionnait pour les autres passagers, consulta longuement son épouse …Ensemble ils trouvèrent  Leur solution: ils abaissèrent tous les deux leur tablettes et posèrent dessus leur précieux trésor. Ils avaient maintenant  le bout du nez collé à leur malle tout plastique. Inconfortable mais pour le bien des autres que ne feraient-ils pas! .Une envie pressante les fit refaire la manip à l’envers… à deux reprises. Peu après, le contrôleur passa scanner les billets. Après moult contorsions la main de notre homme jaillit de derrière la masse bleue pour tendre les sésames au préposé. Celui-ci les attrapa,  les scanna, et les rendit à la dite main sans même un regard, un mot ou mieux une solution pour les malheureux clients.  Au moment de descendre, je remarquais alors que la plupart des voyageurs avaient utilisé la 2ème place de la banquette pour installer leur trésor….

La SNCF a quelquefois une onéreuse façon de gérer les bagages et une curieuse notion de service… vraiment minimum!

Virginie  Perchais



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