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Max | Observer

Publié le 08 mai 2017 par Aragon

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Ce tableau hivernal de Breughel l'Ancien est le plus célèbre des paysages de neige de toute l'histoire de la peinture.

Les flocons ne tombent pas, comme dans d'autres tableaux, mais de nombreuses nuances de blanc, où dominent les teintes vertes, suggèrent avec vraisemblance l'atmosphère d'une campagne enneigée depuis fort longtemps.

Toits, branches d'arbres et murs permettent au peintre de conférer à la neige des qualités plastiques. Au premier rang, il dispose des ronces qui percent le manteau neigeux et en laissent deviner le poids. S'en revenant de la chasse avec leurs chiens, des hommes laissent dans la neige de profondes traces de pas, leur descente vers la vallée accompagne le regard du spectateur qui y découvre une multitude de scènes hivernales : de divers jeux sur un étang gelé, à un feu de cheminée. À l'horizon, sur la droite, des rochers escarpés font contrepoint à la diagonale de la colline au premier plan et marquent de leurs formes minérales le caractère rebutant de l'hiver. Le tableau est signé en bas au milieu avec BRVEGEL. M.D.LXV

Ça, c'est le fabuleux Wikipédia qui décrit ainsi le tout aussi fabuleux tableau de Breughel l'Ancien, le grand Ancien. Entrez dans Wiki, vous pouvez à loisir passer de longs instants à zoomer sur des détails infinis, vous pouvez marcher avec ces chasseurs, patiner avec les enfants, vous réchauffer à la flambée qui brûle devant l'auberge, grimper prudemment sur l'échelle pour déneiger votre toit, au fond, en bas dans la vallée, au plus près, au plus profond de l'essence, de l'âme du tableau.

J'ai toujours aimé m'abîmer en contemplation, en longues, patientes et invisibles rêveries contemplatives, comme si j'embarquais à destination d'un monde nouveau, par moi seul découvert, par moi seul connu, comme si j'ouvrais une porte, comme si j'entrais dans un nouveau monde, comme si on m'en accordait la possibilité.

Les paysages réels, les objets, les gens, les choses, patiemment observés, depuis ma plus tendre enfance, mais aussi la peinture, le dessin, l'estampe, m'emportent à chaque fois vers d'éblouissantes Cythères, observer, j'ai toujours aimé observer...

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Des couvertures du "Chasseur Français" quand j'étais enfant, jusques aux entrées wikipédiques où l'oeil peut boire à profusion, l'âme s'alimenter à satiété.

Observer la fulgurance des formes, celles d'un chou Romanesco, nautile, formule quantique, photo d'Hubble, extase du Bernini, estampes d'Hokusai, insecte et papillon, flocon de neige, millions d'autres nourritures à l'oeil avide d'observance.

Observer, observer encore et toujours sans jamais se lasser, une empreinte, une trace, dans la neige, une trace que rien, jamais, ne pourra recouvrir.

Je n'ai pas l'âme hivernale aujourd'hui dans ce temps d'avant-été, dans ce temps aussi d'espoir, d'embellie politique pour notre pays alors que nous avons failli assister à un vrai retour du mauvais hiver, je n'ai pas l'âme enneigée, mais j'avoue que les paysages de neige m'ont toujours particulièrement émus car je pressens et je sais tout l'espoir par la neige enfermé, contenu. La neige est bien le berceau de toutes les vies possibles et désirées dont l'oeil - lampe du corps - est le révélateur.

Observer pour enfin Voir...


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