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Interstices : 11 regards sur la ville invisible

Publié le 09 mai 2017 par Miss Acacia @GrainedAcacia

Interstices : 11 regards sur la ville invisible

Du 2 au 14 mai 2017, l'Espace Oppidum nous invite à voyager dans les Interstices de la ville au travers du regard de onze photographes.

Un regard différent sur la ville

La première exposition Interstices s'est tenue du 24 février au 12 mars 2017 à la galerie associative 60 AdaDa à Saint-Denis. Dix photographes nous avaient embarqués dans un voyage hors du temps dans des lieux abandonnés, en marge de la vie quotidienne, invisibles à nos yeux.

Onze photographes ont choisi de renouveler l'expérience pendant deux semaines. Cette fois ça se passe au coeur de Paris, à l'Espace Oppidum. A travers leurs photos, ils portent sur ces lieux un regard attentif qui part de la contemplation pour créer ensuite une vision onirique, en insérant à nouveau l'humain dans ces lieux.

Au-delà d'une évocation d'une vie passée, l'abandon de la fonction première du lieu laisse libre cours à la sensibilité de l'artiste explorateur de la ré-interpréter d'une façon nouvelle ou décalée. Et grâce à ces points de vue contrastés qui réinventent implicitement ou explicitement une vie à ces lieux, ils nous invitent à ressentir la fragilité de ceux qui nous abritent aujourd'hui : non pas pour la craindre, mais pour que nous y portions un regard attentif et responsable.

Le voyage dans l'Espace Oppidum se fait au fil des photos mais également des poèmes qui balisent le parcours.

C'est le double d'un Monde,
le double de notre Monde,

l'ancien, l'inutile,

celui que nous avons laissé derrière nous
à cause d'un changement de vie,
d'un revers de fortune,
d'un soubresaut de l'Histoire.

Les lieux sombres,
silencieux, apaisés,

s'éclairent faiblement,
d'une lumière étrange

qui projette sur les murs
la danse d'ombres ou d'esprits libérés,

ou qui dévoile à travers les verrières anciennes
une silhouette délicate, familière et lointaine.

11 photographes, 11 regards

Olivier Dexheimer : Il s'est intéressé aux traces tantôt douloureuses, tantôt poétiques, laissées par les transformations profondes que vit notre société : en particulier, l'industrie du fer, à la base de notre civilisation depuis 3000 ans. Son travail met en perspective les sites industriels du fer qui ont croisé son chemin tout au long de ces années, en exprimant leur relation les uns avec les autres, avec l'objectif de retrouver le lien depuis la terre qui nous porte jusqu'aux portes des industries de transformation, qui fabriquent notre quotidien.

Diane Dufraisy : Exploratrice et photographe passionnée d'histoire, son travail s'articule autour de 2 axes : la photographie documentaire et la photographie artistique. Elle réalise des reportages sur les souterrains et lieux abandonnés dans un but documentaire et réalise des photos témoignages afin de garder une trace de ce patrimoine oublié. Ses séries de photos artistiques, réalisées dans des lieux abandonnés deviennent le décor de mises en scène où elle exprime son ressenti des lieux, les sublime et les fait renaître le temps d'une image, en mélangant rêve et réalité afin de s'approprier le lieu.

Louis-Adrien Le Blay : Souterrains urbains, paysages industriels délaissés, galeries nébuleuses...C'est dans ce décor brut qu'évoluent les figures du jeune photographe. N'hésitant pas à creuser le bitume, Lotus nous ouvre les portes d'un patrimoine précieux trop peu révélé. A cette exploration s'allie une proposition esthétique : la majesté impassible de ces lieux est troublée par la présence de ces modèles. Ainsi, les silhouettes se détachent d'un royaume de pierre et de métal, la couture dessine une nouvelle géométrie, les tissus habillent les squelettes de fer. Le temps n'est plus, l'espace se présente à nous, à perte de vue.

Caroline Crête : Cette photographe-auteure est une exploratrice passionnée par les lumières et les divergences. On délaisse, on détruit, on reconstruit pour abandonner à nouveau... La valse du bâti est souvent déroutante. Caroline s'attarde sur le devoir de mémoire en captant la fragilité des objets et de la pierre.

LenaJ : Photographe-vidéaste observatrice et contemplatrice, la vision est pour elle une grande source d'informations et d'émotions. Toujours attirée par le monde de l'image, elle a étudié la photographie, le multimedia, et récemment la vidéo.

Nobad : Pochoiriste, agitateur artistique et autodidacte débrouillard, il découvre dans les carrières de Paris la vitalité des subcultures. Il y décline au pochoir des peintures classiques et des identités urbaines qui reluisent dans l'obscurité. Témoin curieux de son temps et attentif à ses contemporains actifs, il présente ici une série hommage aux explorateurs photographes d'Interstices I.

Anthony Rauchen : Né à Charleroi, il est reporter photographe. Rapidement plongé dans l'univers de la photographie grâce à sa grand-mère photographe dans les années folles, il s'intéresse à tous les styles de photo, puis il s'oriente vers l'industrialisation sidérurgique à l'abandon en Belgique. Passionné et autodidacte, il n'a de cesse de parcourir l'Europe pour étancher sa soif d'aventure et d'histoire.

Jean Roulin : Passionné par les lieux abandonnés et mystérieux, J.R. passe une partie de sa vie sous la surface, loin des gens et du bruit. Photographe de l'obscurité, c'est dans les anciennes carrières abandonnées qu'il réalise ses plus beaux clichés. Il sublime la beauté de ces lieux oubliés en y apportant sa vision artistique, au travers d'une mise en scène de lumières chaudes et froides. Ses créations photographiques invitent au rêve autant qu'au voyage, à la découverte d'un nouveau monde.

Maxime Rouge : D'abord photographe de rue et portraitiste, il ramène de ses voyages son émerveillement permanent des gens et des espaces. Inspiré par les démarches artistiques non mercantiles, il suit le street artist Nobad dans ses descentes interdites pour réinterpréter en lumière les oeuvres qui vivent dans le noir des dessous parisiens afin de valoriser ce patrimoine foisonnant.

Herèm : Photographe amateur autodidacte, il s'initie à la photo à l'adolescence et devient photographe de concert. Adepte d'aventures et ayant un esprit intrépide, il découvre l'exploration urbaine à travers les Catacombes de Paris. Polyvalent, tout ce qui se dérobe aux yeux du public l'attire. D'instinct, il va allier ses 2 passions pour retranscrire l'ambiance particulière qui accompagne ses expéditions et partager l'intemporelle beauté de ces lieux dérobés, mystérieux et oubliés.

François K : En quête d'aventures urbaines et de dépaysement, il aime explorer les lieux inaccessibles et interdits au public. Ces lieux dont le but premier n'est pas nécessairement d'être beau mais simplement fonctionnel : galeries techniques, toits carrières, industries. Pratiquant la photographie, immortaliser ces atmosphères est devenu une évidence. Son travail se porte sur des ambiances évoquant des scènes de science fiction et mettant en lumière des environnements atypiques.

Un avant-goût pour découvrir Interstices

Bon, s'il y a bien une chose qui ne sert à rien, c'est quand même de prendre en photo des... photos... Surtout quand il s'agit d'oeuvres d'artistes de talent. Alors je dépose quelques images mais, vraiment, elles ne peuvent remplacer un tour à l'Espace Oppidum ou au moins sur les sites des artistes.

Espace Oppidum
30 rue de Picardie
75003 Paris

Lundi au vendredi de 13h à 21h
Samedi et dimanche de11h à 20h

Après une petite recherche, j'ai trouvé une chanson qui est (presque) dans le thème... City of Blinding Lights de U2...


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