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L’édition génomique entend éliminer le VIH

Publié le 18 mai 2017 par Pnordey @latelier

En utilisant la méthode controversée de l’édition génomique, au travers du système CRISPR, des scientifiques américains sont parvenus à éliminer les virus responsables du VIH sur des souris.

Selon les derniers chiffres, près de 37 millions de personnes vivraient avec le VIH dans le monde en 2015. Si une majorité d’entre elles provient des pays du Sud, le plus souvent de pays pauvres d’Afrique ou d’Amérique du Sud, on recense plus de 4 millions de porteurs dans les pays du Nord. En France, selon les derniers chiffres de Santé Publique France, près de 152 000 personnes seraient porteuses du virus. Pour eux, comme pour les 5 925 personnes découvrant leur séropositivité chaque année, un espoir de traitement émerge au sein de la communauté scientifique. En effet, des chercheurs de la Temple University, aux Etats-Unis, ont expérimenté la technique de l’édition génomique, c’est-à-dire la modification artificielle de certains gènes, pour tenter d’éliminer le VIH sur des souris. A la tête du pôle de recherche, Kamel Khalili exprime qu’aujourd’hui «  l’actuelle thérapie antirétrovirale est très efficace pour supprimer la reproduction du virus. Mais cela n’élimine pas les copies du virus qui se sont intégrées au sein du gène, donc dès lors que le patient ne prend pas son traitement, le virus se propagera ». Ainsi, l’équipe a donc pour ambition d’éliminer purement et simplement le virus. Pour ce faire, ils ont utilisé la solution CRISPR/Cas9, dont nous relevions les espoirs et les craintes, pour exciser directement le gène infecté.

L’expérience a été menée sur trois espèces différentes de souris : une infectée au niveau des cellules, une autre au niveau du système en entier et une dernière ayant reçu des greffes de cellules humaines immunes et contaminées. Le défi est d’arriver à éditer le gène contaminé, en éliminant toutes les parties contenant le virus, sans pour autant nuire au système immunitaire. Sur les trois cas présents, le test a été un succès. Cependant, il convient encore de voir si ces ablations génomiques ne touchent pas d’autres parcelles d’ADN saines. Pour être certain que ces manipulations seront réplicables à l’homme, les chercheurs entendent tester leur méthode sur des primates dont l’ADN ressemble plus encore à celui des humains. Si le test est concluant alors il s’agit d’une nouvelle réjouissante qui, pourquoi pas, pourrait être étendue à certains cancers.


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