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Journal (un peu) décalé d'icelui qui blogue depuis neuf ans

Publié le 25 mai 2017 par Francisrichard @francisrichard
Journal (un peu) décalé d'icelui qui blogue depuis neuf ans

23 avril 2017

Avant même que d'aller voter, en ce jour du premier tour de la présidentielle française, je sais que, quoi que je vote désormais, ce sera inutile. L'ami Philippe Karsenty, sur les réseaux sociaux, a prévenu que les jeux étaient malheureusement faits, ce que confirme le sondage publié par la RTBF à mi-journée.

Emmanuel Macron sera opposé à Marine Le Pen au second tour, autant dire qu'il sera le prochain président de la République française, même s'il sera élu avec moins d'ampleur que Jacques Chirac en 2002. Dans les médias, l'hystérie anti-fasciste succédera à la bienveillance dont a bénéficié la présidente du FN jusque-là: on jouera à se faire peur; ce sera pour mieux vous baiser mes enfants...

Le crime était donc finalement parfait. L'assassinat politique de François Fillon aura bien profité à Emmanuel Macron, comme je le prévoyais dès le 1er mars. J'espérais seulement que la résilience du candidat de la droite et du centre finirait par être récompensée et que les électeurs comprendraient qu'il en irait du redressement de la France de voter pour lui.

Au second tour, avant même que de voter au premier (c'est surréaliste), je sais donc que je voterai blanc. Mais je ne serai certainement pas le seul à être dégoûté de cette comédie électorale, où il aura été question de tout sauf des vrais enjeux. Car, avec Macron, on prendra les mêmes, mélangés à des têtes nouvelles, et on recommencera l'interventionnisme.

Avec Macron, en effet, on continuera de redistribuer toujours et encore, de protéger toujours et partout. On lancera des plans quinquennaux (50 milliards € pour l'investissement et 5 milliards € pour la transition agricole), comme aux heures les plus radieuses de l'URSS. On moralisera la vie publique: ce sera l'hôpital qui se foutra de la charité, après l'élimination minutieusement préparée de François Fillon.

Alors il ne restera plus qu'une chose à faire: mettre à profit les cinq ans qui viennent, d'avance perdus, pour combattre l'hégémonie culturelle de la social-démocratie et de l'État-providence, à l'origine du mal français, en défendant la liberté en tout, sans omettre, comme d'aucuns, la liberté économique sans laquelle il n'est que misère et ruines.

Ce sera peut-être alors le renouveau de la France, aussi florissant, j'espère, même si je ne suis pas sûr de le voir, que les primevères qui ont jailli spontanément dans mon jardin de Chatou il y a un mois...   

Journal (un peu) décalé d'icelui qui blogue depuis neuf ans

5 mai 2017

Depuis huit mois je souffre de douleurs aiguës au bras gauche. Cela coïncide peu ou prou avec la disparition de ma soeur Chantal, le 2 septembre 2016.

Au cours de ces huit mois j'ai subi des examens: neurologique, IRM, clinique. J'ai pris des médications: Ibuprofen, Lyrica (médicament que l'on prescrit contre l'épilepsie...), Neo Citran. J'ai fait des séances de physiothérapie, d'ostéopathie.

La seule chose qui ait la vertu de me soulager est de nager. Alors je nage, 2 kilomètres par jour, tous les jours. Et pendant deux, trois heures, après, je n'ai plus mal: un répit que je mets à profit pour m'avancer dans mon travail au bureau...

J'ai cru dès le début que je somatisais. La faculté n'y croyait pas. Le fait est cependant que j'ai rechuté aussitôt après une rupture d'amitié, le 4 décembre 2016, et que mes tentatives pour renouer ayant en fait échoué, ma douleur physique n'a fait que persister et embellir.

(La personne qui a rompu et moi-même sommes quittes - nous ne nous reverrons sans doute jamais, et peut-être est-ce mieux ainsi - puisque nous garderons chacun un souvenir de l'autre, à mes frais...)

Quoi qu'il en soit, je suis obligé de plus en plus de renoncer à des événements auxquels je suis invité ou qui sont organisés par des associations dont je suis membre. Je ne peux en effet rester en place plus d'un quart d'heure. J'appréhende sérieusement de devoir abandonner l'idée d'aller demain à un colloque sur l'Actualité de Benjamin Constant...

Quand on a pratiqué, comme je l'ai fait, pendant quinze ans, un art martial, on sait qu'il y a des liens étroits entre le corps et l'esprit. C'est pourquoi je tente quelque chose aujourd'hui, en dépit de ce que peut penser et me dire la faculté: je me rends à 17 heures à une séance avec le magnétiseur Denis Vipret, au World Trade Center de Lausanne.

Nous sommes vingt-cinq dans la salle. Arrivé en retard, je n'ai pas assisté au tour que Denis Vipret vient d'y faire, s'arrêtant derrière chacun, posant ses mains sur ses épaules, avant de passer au suivant.

Nous sommes trois retardataires. Quand mon tour arrive, je sens que deux ou trois fois Denis Vipret pose ses mains sur mes épaules. Ce faisant, que tout mon corps en est comme secoué...

Quand je passe le voir, après lui avoir remis le billet de 50 francs convenu, il me parle de mes jambes qui le préoccupent, puis quand je désigne mon bras, il me dit: Le bras gauche? et, faisant un geste comme si ce n'était pas bien grave, il me dit:

Tu as une bonne santé générale. Je m'en occupe.

Notre tête-à-tête n'a duré qu'une minute, tout au plus. Je pars et me rends à pied à la librairie La proue, où a lieu un vernissage organisé par les éditions Hélice Hélas. Ma douleur au bras gauche n'a jamais été aussi aiguë... et je dois renoncer au souper qui suit dans une pizzeria...

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18 mai 2017

Il y a encore une semaine, j'aurais dit non à Barbara Polla. Elle m'a invité ce soir à souper avec elle et Ornela Vorpsi, l'auteur de Ci-gît l'amour fou. Pour me convaincre de venir, elle m'a envoyé une magnifique photo d'elles deux...

Comme mon bras me fait moins souffrir - est-ce l'effet Vipret ou les exercices que je pratique tous les matins pendant un quart d'heure? Je ne sais, Dieu le sait - j'accepte son invitation. Rendez-vous est pris à 19 heures 15, à la galerie fondée par Barbara, Analix Forever, rue Hesse, à Genève.

En attendant Barbara, qui présente ailleurs son dernier livre, Femmes hors normes, Chiara Bertini, la directrice de la galerie, me fait visiter et me commente l'exposition Full moon, où sont notamment accrochées des oeuvres de Sara Conti, de Mounir Fatmi et d'Ornela Vorpsi...

Les oeuvres de cette dernière, qui sont présentées ici, sont les originaux de peintures qui illustrent son recueil de poèmes, Pyjama aux chats. Quand Ornela et Barbara arrivent, la seconde me laisse avec la première à l'étage...

De sa voix grave, à l'accent charmant, la belle amourologue albanaise me lit et commente lesdits poèmes. Elle ne comprend pas que ces poèmes, dédiées à sa fille, aient été refusés par une maison d'éditions de livres pour enfants, parce qu'il y est question de saucisses: les gens ont décidément l'esprit bien mal tourné...

Pour leur donner tort, je ne résiste pas à la tentation de citer le début du Pyjama d'Angelica:

Dans ce vaste monde il y a tant de choses,

Des pyjamas gris des pyjamas roses.

Mais si tu trouves le pyjama aux chats

Cours, cours vite en faire l'achat.

Quand la nuit tombe les chats se réveillent,

Sortent du pyjama et dansent à merveille,

Ils te raconteront saucisses et hiboux,

La lune, les oeufs, les tombes des fous.

L'une des oeuvres exposées d'Ornela représente justement un chat noir avec, au-dessus de lui, en coupe, un oeuf dur qui symbolise tour à tour, selon que le blanc est bu ou que le jaune est avalé, le jour et la nuit... 

De la galerie, nous partons pour le Lyrique tout proche. Nous sommes une dizaine de convives. Je suis en agréable compagnie. Le timide que je suis en public se révèle, comme d'habitude, volubile en privé...

En quittant Barbara et ses amis, qui m'ont fait passer une soirée inoubliable et oublier ma douleur, je ne sais pas encore que je vais mettre deux heures pour rentrer chez moi, les derniers trains en Gare de Genève Cornavin, ayant été supprimés et remplacés par des bus jusqu'à Nyon, où un train, qui s'arrêtera à toutes les gares, m'emportera à petite vitesse à destination de Lausanne... où je passerai une nuit blanche, à lire.

Journal (un peu) décalé d'icelui qui blogue depuis neuf ans

24 mai 2017

Aujourd'hui, ce blog a neuf ans.

J'aurai écrit pas loin de mille huit cents articles pendant ces neuf ans. Pas mal pour quelqu'un dont un oncle est mort en écrivant, comme aurait dit feue ma mère en plaisantant...

C'est un anniversaire qu'il n'y aurait pas lieu de célébrer s'il n'y avait pas eu toutes ces lectrices et tous ces lecteurs pour me porter et m'obliger. C'est à eux, d'abord, que j'exprime ma gratitude. Sans toutes ces personnes, connues ou inconnues, qui me lisent, aurais-je tenu la distance?

Ce blog, qui mélange un peu tous les genres, est tout de même de plus en plus littéraire. Il faut dire que la lecture et l'écriture sont devenues mes deux béquilles dans l'existence.

C'est pourquoi il me faut exprimer ensuite ma gratitude à toutes celles et à tous ceux qui écrivent et que je lis. Grâce à elles et grâce à eux, je vis plus d'existences que si j'avais mille ans...

Comment qualifier les articles que j'écris sur les livres que je lis? Je ne porte pas de jugement ou très peu. C'est un trait de mon caractère: je ne suis pas capable d'être juge; j'essaie d'être le meilleur avocat possible.

Avec un peu d'expérience, mes lectrices et mes lecteurs savent à quoi s'en tenir sur ce que je pense... Qu'ils sachent en tout cas que si je parle d'un livre c'est qu'il trouve quelques grâces à mes yeux et que, si je n'en parle pas du tout, c'est pour ne pas en dire du mal, ou que je suis dépassé par le temps...

Enfin je tiens à exprimer ma gratitude à mon Créateur, qui me prête vie et qui peut me l'ôter quand Il veut. Je Le remercie surtout pour Son indulgence, car je ne sais pas toujours comment Lui être agréable...

Francis Richard


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