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si on regardait la télé flamande? Dossier « C’est tout vu » @belrtl #teledufutur

Publié le 22 juin 2017 par Fashionmama @lafashionmama

Nous vivons dans le même pays et pourtant, nous semblons ne pas connaître la culture de nos voisins et compatriotes flamands. J'ai donc branché ma lucarne sur le côté nord du plat pays.

si on regardait la télé flamande? Dossier « C’est tout vu » @belrtl #teledufutur http://www.rtl.be/videobelrtl/video/632793.aspx

à côté, mais méconnue..

Toutes ne sont pas accessibles, mais les chaînes publiques le sont : Een, Canvas, Ketnet. Een, c'est la chaîne familiale, qu'on pourrait comparer (mais vite fait) à la RTBF. Canvas, c'est une chaîne aux contenus un peu plus ciblés et qualitatifs, équivalente de ...rien du tout. Ketnet est une chaîne dédiée aux enfants. Ensuite vous avez la VTM, privée, plus large, plus grand public qui fait partie de Medialaan, comportant également des radio est des chaînes de télé thématiques. Ensuite le groupe SBS a créé sur le tard les chaînes vier, vijf et depuis peu zes.

Et pour les programmes?

Concrètement, les contenus sont propres. Au début, c'était un peu comme chez nous : la télé hollandaise prenait une grosses part d'audience. Petit à petit a émergé la nécessité de développer ses propres contenus qui reflètent l'identité flamande. La télé étant le reflet d'une identité territoriale et régionale, la plupart des flamands ne se reconnaissaient pas dans les programmes hollandais.

La VTM, donc privée, a ouvert le bal et les stations de la VRT furent quasi-obligées de suivre en investissant 25% de son budget en production propre. Enorme. Pour les autres, c'est entre 5 et 10%.

C'est ainsi que de nombreux studios et maisons de production indépendantes ont pu émerger et nourrir les écrans flamands. Avec comme conséquence évidemment des écrans de pub plus importants, donc plus de sous pour produire, et une plus grande fidélisation de l'audience qui se reconnaît dans les programmes. C'est ce qu'on appelle un cercle vertueux.

Des émissions phares

Chaque chaîne a ses émissions stars, (Thuis, Familie, Wat als, Slmiste Mens) force est de constater qu'ils arrivent non seulement à faire plaisir à ceux qui les regardent mais en plus à exporter à l'international leurs contenus. Surprenant si on part de l'idée d'une identité flamande plutôt fermée et pas super accessible, comme on peut parfois l'imaginer dans l'imaginaire culturel francophone.

En fait, ils définissent leur identité comme "ancrée mais ouverte sur le monde". Een produit la série Thuis, emblématique, Beau Séjour, et ce n'est pas la première, a achetée par la BBC, Wat Als a eu l'Emmy Award de la meilleur comédie, Vermist a été exporté dans plus de nonante pays, Double vie a séduit l'Inde et les Etats Unis, ce qui n'est pas une mince affaire lorsqu'on connaît la culture de la série aux Etats-Unis. Ces séries qui s'exportent, comme par exemple Beau Séjour, diffusées en France (si si)et en Allemagne via Arte, dispo bientôt sur Netflix (si si, encore) contribuent à inscrire avec d'autres séries locales comme la Trêve et Ennemi public, la Belgique comme les petits pays de la sériemania.

Des audiences probablement jamais vues chez nous.

Je vous épargne les chiffres, mais vous voyez juste. Ce sont les résultats d'années et d'années d'investissements. Culture populaire et culture avec un grand C trouvent leur équilibre et se renforcent naturellement. C'est un petit marché mais avec beaucoup de chaînes, beaucoup de producteurs, beaucoup de dynamisme et, surtout, ça tourne, dans tous les sens du terme. L'évolution des chiffres d'audience est révélatrice : les chaînes néerlandaises avaient 45% d'audience, à peu près les mêmes chiffres que chez nous pour les télés françaises, et aujourd'hui, seulement 5 % environ de l'audience zappe sur les chaînes hollandaises. En fait, les contenus stars, qui ne sont en réalité que 10% de la programmation, déterminent 90% de l'image de la chaîne.

Ces fameuses BV

Ce sont les premiers à avoir inventé le concept de BV : bekende vlaming. Chez nous, ça ferait Wallon Connu, ou WC. On a va peut-être trouver autre chose... La télé a façonné ces personnages qui animent jeux télé, émissions (la culture populaire ayant beaucoup de place dans la vie des gens, un peu comme du côté wallon finalement - à ne pas confondre avec Bruxelles, faut-il encore le préciser?). Si vous prenez le Dag Allemaal, équivalent de notre Cine Tele Revue, il consacre systématiquement sa Une à une personnalité locale, ce qui contribue à créer la proximité. La présence sur les réseaux sociaux est également plus forte. chez nous, Ciné Télé Revue ne montre qu'un Wallon connu que dans 38% de ses Unes. Disons qu'en fait, les francophones s'identifient à la langue alors que les Flamands s'identifient à leur région. Les chaînes ont par ailleurs développé tout un modèle sur le second écran et sur la télé en replay qui leur permet d'être tout le temps présent. La semaine dernière, on parlait d'immersion, on est en plein dedans. Si je puis dire.

Des créations originales et lucratives

La production de contenu pour enfants est super dynamique : Samson et Geert, ça vous dit qq chose ? (un duo Boule et Bill mais sauce mayo) Studio 100 produit non seulement des dessins animés qui s'exportent, mais déroule tout le merchandising qui en découle et des personnages clés très proches des gens, contrairement aux héros américains qui sont plus dans un idéal plastique et de caractères. Comme les chaînes pour enfants ne font pas de pub, ils s'en sortent autrement 🙂

Vous avez des émissions sur Canvas où l'on reçoit des politiques ou personnalités connues partout sauf sur un plateau : en voyage en Bolivie, dans des lieux inattendus...on aime la culture du la télé réalité, du show, presque à l'américaine mais avec cette touche d'humilité d'influence luthérienne qu'on peut distinguer ! Mais c'est sur Vier et Vijf que j'ai trouvé mon chouchou : Jani. On l'a aussi mis à plusieurs sauces, toujours à la belge : émissions de relooking, équivalent du bachelor (mijn gelieve is vrijgezel) une sorte de Christina Cordula flamand, en plus caustique et plus drôle. Comme le dit Catherine Deneuve, quand c'est méchant, vaut mieux que ce soit drôle et il le réussit. "Ce n'est pas une couleur, mais du caca de bébé" face à un jaune douteux. ou, en voyant des ongles en bleu "tu reviens du pays des schtroumpfs"? Un personnage qui vit hors de la lucarne et qui incarne ce concept de BV - nourrissant cette culture flamande. La même culture qu'on retrouve à différents aspects sur le petit écran. ça donne vraiment envie de s'y mettre. La question qui reste : les auditeurs et téléspectateurs, suivront-ils ? Avons-nous envie de retrouver plus d' identité wallonne/belge à la télé?


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