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La part des flammes, Gaëlle Nohant

Par Maliae

La part des flammes, Gaëlle NohantRésumé : Mai 1897. Pendant trois jours, le Tout-Paris se presse à la plus mondaine des ventes de charité. Les regards convergent vers la charismatique duchesse d’Alençon. Au mépris du qu’en-dira-t-on, la princesse de Bavière a accordé le privilège de l’assister à Violaine de Raezal, ravissante veuve à la réputation sulfureuse, et à Constance d’Estingel, qui vient de rompre brutalement ses fiançailles. Dans un monde d’une politesse exquise qui vous assassine sur l’autel des convenances, la bonté de Sophie d’Alençon leur permettra-t-elle d’échapper au scandale ? Mues par un même désir de rédemption, ces trois rebelles verront leurs destins scellés lors de l’incendie du Bazar de la Charité.

Avis : L’histoire va tourner autour de l’incendie du Bazar de la Charité de mai 1897, et de quelle façon cet incendie va changer le destin de deux femmes, principalement. Violaine de Raezal et Constance d’Estingel. La première vient de perdre son mari et cherche à tout prix à se faire une bonne place dans la société, quand la deuxième est manipulée soit par sa mère qui veut à tout prix la marié, soit pas la directrice de son école qui veut en faire une religieuse. Violaine et Constance vont se retrouver dans l’incendie et leur vie va prendre une tournure inattendue.

Si j’ai eu du mal avec la mentalité de Violaine au début, qui voulait aider la duchesse d’Alençon que pour avoir une place dans le Bazar de la Charité, et par la même dans la bonne société, qui voulait seulement se faire bien voir auprès des autres femmes de la bonne société, son évolution m’a énormément plu. Elle change totalement après l’incendie, elle s’intéresse moins à sa réputation et plus à sa propre vie. À elle-même, et à ce qu’elle désire elle. Aidé par Mary, une amie de Sophie d’Alençon, et par la tante de celle-ci, elle va pouvoir vivre selon ses propres désirs.
Constance, elle, va être très touchée par l’incendie, subir un grand stress et choc psychologique, et son entourage ne va pas vraiment l’aider. J’ai détesté ce qu’on lui faisait subir, que ce soit sa mère ou la religieuse de son école. Chacun veut lui faire vivre une vie, sans se préoccuper de ce que Constance désirerait elle.
Le livre dépeint la difficulté d’être une femme à cette époque, comment la beauté est la seule chose qui compte pour une femme, comment leur vie dépend des hommes, comment, aussi, on se débarrasse d’elles dans les asiles facilement, si elles ne conviennent pas à ce que les hommes veulent d’elles. Hop elles étaient étiquetés hystériques, très facilement.

C’était une histoire assez difficile, tout le passage de l’incendie est dur, mais ce qu’il se passe après, l’est aussi. L’écriture de l’autrice est très prenante, ce que j’ai aimé c’est qu’elle utilisait beaucoup le vocabulaire du feu, de l’incendie, bien avant que celui-ci se déploie sur le Bazar de la Charité. Ce qui est très bien pensé.

Il y a beaucoup de personnages, tous bien travaillés, tous avec une personnalité, certains sont horripilants, il y en a d’autres qu’on apprends à mieux connaître et sans les aimer, à mieux les comprendre. J’ai adoré Violaine, Mary, Constance, mais aussi certains hommes comme Joseph ou Lazlo. L’histoire est romancé, les personnages sont fictifs, à part la duchesse d’Alençon et son époux. Et pourtant, on s’y croirait, dans ce paris de 1897, dans cette période difficile après l’incendie du Bazar de la Charité, on croirait à l’existence de ces personnages tant ils sont bien travaillés, et la lecture est délicieuse.

En bref, c’était une très bonne lecture, j’ai passé un très bon moment avec ce livre, je l’ai lu sans le voir passer tant il était prenant.

Phrases post-itées : 
« Et Paris était cette ville bouillante et mortifère ou plus de deux millions d’êtres espéraient ne pas se réveiller un matin en toussant. »

« Constance serait-elle sa drogue, son viatique, empoisonnant son sang d’une passion funeste qu’il n’aurait plus qu’à laisser s’égoutter de sa plume sur le papier. »

« Elle avait des morceaux brisés dans le cœur, les secouer était douloureux. »

« L’aimait-il assez pour ne pas la réduire aux dimensions de son vouloir ? »

« Elle en était venue à aimer sa souffrance physique parce qu’elle accaparait par moment toute l’attention de son cerveau, la délivrant d’un mal plus souterrain. »

« – Je trouve que le courage, c’est plutôt de survivre quand on voudrait mourir »

« Violaine de Raezal se disait que s’il était un bonheur possible sur cette terre, on ne pouvait y accéder qu’en laissant mourir certaines choses en soi. »

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