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Public Enemy « Nothing is Quick in the Desert (except death) » @@@½

Publié le 29 juin 2017 par Sagittariushh @SagittariusHH
Public Enemy « Nothing is Quick in the Desert (except death) » @@@½ - Hip-Hop/Rap

Public Enemy « Nothing is Quick in the Desert (except death) » @@@½

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De 1987 avec la sortie de Yo! Bum Rush the Show chez Def Jam à cette année, cela fait 30 ans de carrière dans les jambes de Public Enemy. De fait, le groupe emmené par les légendaires Chuck D, DJ Lord et Flavor Flav tient le record de longévité dans la musique rap et pour fêter cet anniversaire, ils ont fait cadeau de cet opus inédit titré Nothing is Quick in the Desert (except death), temporairement téléchargeable gratuitement sur BandCamp (mais plus maintenant, c’était jusqu’au 4 juillet, flûte!).

2017, les papys font la résistance dans le Hip Hop, plus que jamais. Bonne ou mauvaise chose, chacun aura son mot à dire alors que s’est installé un clivage générationnel. La philosophie révolutionnaire Public Enemy était faite pour durer, quoi qu’il arrive, et tant que l’énergie est là, il n’y a pas de raison valable pour la formation new-yorkaise de débrancher le micro. À vrai dire, c’est l’énergie négative partout dans le monde qui est leur source d’énergie, un carburant inépuisable.

Et c’est qu’ils ne nous ménagent pas les méninges pendant 40minutes, triturant nos tympans avec un son hybride rap/rock, conjuguant beats old school, samplings, scratches démoniaques avec riffs de guitares électriques et supplément de batterie. Avec eux, toujours cette tradition des noms à rallonge et ces jeux de mots (« Terrorwrist« , « Sells Like Teens Hear It » avec un passage du joker Flavor Flav). Et c’est dans ce brouhaha contrôlé que Chuck D assène ses paroles écrites avec le cerveau, le coeur et les tripes, éternellement révolutionnaire dans l’âme, même si leur message est devenu plus global (« sPEak!« ). Même Ice-T en guest sur « Yesterday Man » y va de son jugement: « Kanye marrying Kim, bougie turned to fem » et un peu plus loin « Andre 3 Stacks ain’t making songs » se plaint-il. De leur point de vue, beaucoup de rappeurs de la génération actuelle sont paumés et par corollaire, ils assument appartenir au passé et sont en retour un peu paumés en voyant le plateau du moment. L’illustration de la pochette a de quoi rendre nostalgique les 80s babies et jeunes quadragénaires en présentant du matériel hi-fi et informatique limite préhistorique.

Raison de plus pour eux de ne pas changer de fusil d’épaule. C’est du agressif, du brutal, du anti-cool (« SOC MED Digital Heroin » avec la redoutable rappeuse Solé pour ceux qui se rappellent d’elle). Hé, ce sont les putain de légendaires Public Enemy bande de Bisounours, pas Pudic Enemy. Un peu triste de constater cependant que bien qu’ils adoptent du rock abrasif sur leurs instrus, ils n’ont pas totalement acquis ce statut de rock star dans notre ère digitale. Dire qu’ils ont été les pionniers de l’offre digitale au début des années 2000 avec l’avènement du mp3. Paradoxal. Mais peut-être qu’ils rebondiront à la rentrée avec leur super-groupe Prophets of Rage, avec les Cypress Hill et Rage Against The Machine.

Passé la revue nécrologique « Rest in Beats part 1 & 2 » conluant Nothing is Quick in the Desert, exercice très classique vous conviendrez, on réalise tout le chemin parcouru par le groupe en voyant qu’ils ont survécu à tous ces rappeurs et rappeuses, et très récemment cette très lourde perte, celle du soldat Prodigy des Mobb Deep. Rien n’empêchera les Public Enemy de continuer leur route, ni l’âge, ni même la mort, leur discours et leur musique y survivront.


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