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Le premier été, Anne Percin

Par Maliae

Le premier été, Anne PercinRésumé : Deux sœurs se retrouvent une fin d’été en Haute-Saône afin de vider la maison de leurs grands-parents décédés. Catherine, la benjamine, s’est tenue loin de ce village. Pourtant, chaque coin de rue ou visage croisé fait surgir en elle des souvenirs précis et douloureux…

Avis : J’ai réussi à me situer dans cette lecture pour avoir vécu en Haute-Saône un bon bout de ma vie, je bondissais chaque fois qu’il était écrit « Luxeuil », comme si je m’y reconnaissais et aurait pu décrire précisément les rues de la ville. Bon l’histoire ne se passe pas à Luxeuil même, mais voilà. Je pouvais entendre l’accent prononcé des hautes-saônois et je me suis retrouvée dans les expressions utilisées. Ce qui m’a tout de suite jeté dans le décor de cette histoire.

Une histoire dont il est difficile de parler, c’est celle de Catherine et de son ressenti sur un été en particulier qui l’a changé à tout jamais. Elle était en vacances chez ses grands-parents comme tous les étés, avec sa grande sœur. Les deux ayant une relation très proches, mais voilà que sa grande sœur l’abandonne un peu pour courir après un garçon, et que leurs chemins se séparent. Catherine se sent un peu délaissé, un peu au bord de la route, mais elle va avoir son propre secret en rencontrant un garçon qui se balade nu dans les bois. Cette rencontre va être comme un choc pour elle, va la toucher à l’intérieur et va l’emmener à grandir plus vite que prévu.

C’était merveilleusement bien écrit, c’était touchant et broyant tout à la fois. Ça faisait super mal par moment, et c’était tendre d’autre fois. En tout cas c’était hyper prenant. C’était une histoire sur l’adolescence et la difficulté de l’être, la peur du jugement des autres, la façon dont les mondes se rencontrent et peuvent se détruire. Ça parlait de la brutalité de certains vis à vis de la différences.

J’ai beaucoup aimé Catherine, j’ai ressenti beaucoup d’empathie pour elle, et ses choix, bons ou mauvais, ne donnent pas envie de la juger. Au contraire, elle m’a blessé parce qu’on sentait les regrets à travers ses paroles. Par moment on aurait voulu posséder un sablier pour lui permettre de tout changer, de faire d’autres choix. C’était terrible d’être dans sa tête, on ressentait tout ce qu’elle ressentait et des fois on se sentait bien, et d’autres fois c’était la tempête.

La fin m’a fait pleurer même si elle n’est pas forcément surprenante au vu du début. Elle m’a quand même vachement fait mal.
C’était une vraiment superbe lecture, avec une écriture d’une grande beauté.

Le détail en plus : il y a un film, mais j’oserai jamais le voir, je vais tellement pleurer.

Phrases post-itées : 
« J’hésite. J’essaie, je fais quelque pas. Je voudrais que quelqu’un me tienne la main, mais je suis trop loin du monde. Je voudrais finir de disparaître. »

« Je veux me perdre avec l’intention de me retrouver. »

« Il n’a pas un geste pour me toucher, mais il me regarde d’une telle manière que je crois qu’il le fait. »

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