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#OFF17 – Après une si longue nuit

Publié le 17 juillet 2017 par Morduedetheatre @_MDT_

#OFF17 – Après une si longue nuit

Critique d’Après une si longue nuit, de Michèle Laurence, vu le 15 juillet 2017 au Théâtre du Roi René
Avec Elodie Menant, Slimane Kacioui, Maxime Bailleul, et Olivier Dote Doevi, dans une mise en scène de Laurent Natrella

La passionnée de la Comédie-Française que je suis ne peut envisager de se retrouver au Festival du Théâtre sans y renouer, d’une manière ou d’une autre, avec cette Maison. Ils sont toujours là, quelque part, les comédiens Français, en tant qu’acteurs ou à la mise en scène, et cela fait plusieurs années que je les rate. Cette année, Laurent Natrella revient avec deux mises en scène déjà présentes dans le OFF l’année dernière, et j’ai enfin réussi à en caser une dans mon programme !

On découvre quatre personnages dans la salle d’attente d’un hôpital, dont on comprend rapidement qu’ils sont venus rendre visite à leur mère adoptive. Ils sont tous les quatre orphelins, issus des quatre coins du monde, et ne se sont pas vus depuis un bon moment. Il y a Tékitoi, jeune homme africain qui court depuis l’enfance pour oublier les horreurs qu’il a vécues, Sarah et Samir, qui ont fui le conflit Israélo-Palestinien chacun d’un côté différent de la bataille, elle à Jérusalem, lui à Bagdad, et Pierrot, trouvé dans une rue d’Argenteuil et qui ne sait rien de sa famille. En se retrouvant ce soir-là, ils vont revivre leurs souvenirs d’enfance et nous permettre de découvrir ce qui les unit.

C’est un thème passionnant qui est abordé dans ce spectacle, et j’ai beaucoup apprécié la manière dont il est traité. Les différences de culture, la manière de vivre lorsqu’on a connu la mort et l’abandon si jeune, la construction personnelle par-dessus les horreurs de la guerre sont autant de thèmes abordés ici et de manière finalement assez légère mais sans être simple. C’est la vision des enfants qui nous est livrée, c’est-à-dire un mélange de la naïveté de la jeunesse et des idées reçues trop obtues pour être innées ; ainsi, l’approche qui nous est proposées n’est pas tant philosophique que frontale et permet d’aborder ces sujets profonds avec une certaine fraîcheur.

J’étais curieuse de voir l’influence de Laurent Natrella sur le spectacle et j’ai cru reconnaître sa patte dans la direction d’acteur. A sa manière, les comédiens composent leurs personnages de manière plutôt cérébrale, avec cette gestuelle très précise, ce rythme tonal, cette réflexion sur la personnalité de chacun qu’on lui connaît. Les quatre comédiens sont excellents, mêlant fraîcheur et maturité, franchissant une juste barrière entre leurs périodes de jeunesse et l’adulte qu’ils sont devenus. Il manquerait juste un peu d’émotion.

Une recherche de vérité réussie.   



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