Magazine Cinéma

Irina Palm

Par Rob Gordon
Il y avait de quoi être effrayé par un sujet qui sentait la tragédie sociale british et grisâtre, comme un film de Ken Loach où le Prozac remplacerait le talent. Heureusement, Sam Garbarski a pris un autre parti, celui de la tendresse et de l'humour. La maladie du gamin n'est qu'un prétexte bien trouvé pour pousser une grand-mère solitaire à quitter sa retraite pour aller empoigner des messieurs. Irina Palmobserve ce qui se passe de l'autre côté des glory holes, là où des mains expertes et inconnues prodiguent quelques faveurs à des messieurs en demande. Le film pratique un humour assez british, utilisant la gène comme un véritable moteur comique, et rendant les situations à la fois réalistes et désopilantes. Il faut voir cette sexagénaire pratiquer son (hand)job comme un véritable sacerdoce, allant jusqu'à attraper un penis elbow.
Pour autant, on ne verse pas dans la comédie grasse. Garbarski sait parfaitement que la gaudriole a ses limites, et recadre parfaitement son sujet lorsqu'il le faut. Devenue une star dans sa spécialité, Maggie (pseudo Irina Palm) se retrouve obligée de slalomer entre les conventions, les conflits d'intérêts et l'objectif qu'elle s'est fixée. Sachant rebondir pour éviter la redite, le scénario trouve un second souffle étonnant au moment même où s'attendait à se qu'il décline. Et l'on finit, ému et hilare, séduit par cette dame d'âge mûre au talent singulier, peut-être pas la mamie qu'on rêverait d'avoir, mais en tout cas une femme formidable à laquelle le film rend parfaitement hommage. La mise en scène souffre parfois de devoir se contorsionner pour éviter de montrer ce qui n'est pas tout public, mais, globalement sage et appliquée, elle pèse de tout son poids pour faire la réussite de cet attachant portrait de femme.
7/10

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Rob Gordon 109 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte