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Publié le 25 juillet 2017 par Mainsdoeuvres

BIOGRAPHIE de Pierre Amoudruz

Vidéaste, scénographe et touche-à-tout numérique, cet artiste s’approprie les médiums du son et de l’image au fil de ses recherches artistiques, qu’il préfère collaboratives ou participatives. Directeur Artistique de l’AADN depuis 2005, il a à cœur de défendre des projets engagés, questionnant les usages et l’impact des technologies au quotidien. Il initie, écrit et réalise plusieurs créations pour la scène (Reverrance 2011, Dématérialisé 2016) ou pour l’espace public (Les Hommes Debouts 2009, Là-Haut… 2016, De Chair et d’O.S 2017). Parallèlement, il assure la curation ou la direction artistique de créations pluridisciplinaires et in situ (Labo Mapping 2012, Blind Sceno 2011). Il dirige les projets du Labo des Usages de l’AADN (@home 2011-2013, Avatar’s Riot 2014-2015, Espèces d’Espaces Publics 2016-2017). Si la vidéo temps réel est son medium de prédilection et l’urbanisme au coeur de sa formation, sa pratique est maillée d’apprentissages éclectiques et de coopérations artistiques qui l’amènent à s’approprier la programmation, l’électronique, le design d’objets dans une droite philosophie d’autodidacte.

PROJET À MAINS D’ŒUVRES

Là-haut le Cloud, ici le Soleil, est une intervention artistique en espace public, une joyeuse mystification scientifique, une vraie-fausse enquête techno-ethnologique, une fenêtre ouverte en pop-up dans le quotidien d’un lieu pour générer un courant d’air dans les représentations du numérique. C’est une création qui mobilise avant de faire rêver, qui s’écrit et résonne dans le lieu qui l’a invitée.

Elle se déroule en trois volets :

– Le déploiement d’une Zone de Fouilles Cybergraphiques – chantier ouvert au public, installation d’accélérateurs d’imaginaires, mobilisation d’habitants, relevés oniriques d’usages numériques, repérages et marquage physique de la ville.

– Une déambulation projetée sur les murs de la ville qui fera apparaître l’étranger, l’avatar, cet être né de nos identités en ligne, de l’autre côté de l’écran, et qui descend de son nuage pour nous joindre sur le pavé.

– En guise de conclusion, c’est un diagnostic électro-sensible du territoire, une dimension art-science atypique, une cartographie analytique des pratiques numériques, un kit de survie pour les smart-habitants de nos smart-cities.

À l’heure de la disruption décrite par Bernard Stiegler, ce projet réagit à la mutation des rapports sociaux dans un système qui paradoxalement, tout en démultipliant quantitativement des relations sociales, produit in fine de la solitude. Que cherchons-nous de l’autre côté de l’écran : un prestige social, une dose d’endorphines médiatiques, un aperçu du « Meilleurs des Mondes » ? Quelle qualité d’interactions attendons-nous, que notre environnement physique ne nous apporte pas déjà ?

Il s’agit d’ausculter la manière dont ce « sentiment de solitude du citadin hyper-connecté » – qui mêle individualisme moderne, repli sur soi et narcissisme numérique – transforme nos rapports à l’espace public et dans l’espace public, de questionner le rôle que nous pouvons y jouer, individuellement et collectivement.

Une version pilote a été proposée à travers une déambulation « dédiée » sur le quartier des Brosses à Villeurbanne, en octobre 2015 avec le Soutien du Fond d’Expérimentation pour la Jeunesse. Cette expérimentation a été récompensée par le Trophée EDF.


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