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Francofolies. Nos coups de cœur du vendredi

Publié le 25 juillet 2017 par Efflorescenceculturelle
Francofolies. Nos coups de cœur du vendredi
En ce troisième jour de festival, place à une soirée pop-rock sur la grande scène ! À la suite de l'envoûtante Camille, nous avons rendez-vous pour vivre l'aventure malienne de -M-. 14 juillet oblige, une pause feu d'artifice est au programme (aux pieds de la plage s'il vous plaît) ! Enfin, c'est avec l'émouvante prestation de Julien Doré que la soirée se conclue.
Camille, concert envoûtant pour la Fête Nationale

Camille monte sur la scène Jean-Louis Foulquier dans une ambiance bleutée, de sa robe aux tenues originales de ses musiciens (le pianiste est en jupe !). Le décor et les lumières sont aussi dans un camaïeu de bleu. Malgré une arrivée discrète et le peu d'interaction avec son public, Camille a l'air heureuse d'être aux Francofolies. On sent que la scène est son élément.

Avec des mimiques, des mouvements et un phrasé qui ont fait son succès et sa singularité, la chanteuse nous emmène dans son monde. Voir un spectacle de Camille s'est s'impliquer dans son univers artistique et vivre le moment à fond. La chanteuse nous raconte son vécu en interprétant des titres comme Fontaine de lait et Je ne mâche pas mes mots, issus de son dernier album Ouï. L'occasion pour elle de nous montrer ses grandes capacités vocales et scéniques. En live, Camille est transfigurée : sur scène, elle vit, allant même jusqu'à sauter, marcher à quatre pattes et ramper pour mieux nous transmettre ses émotions. Lors d'une chanson, elle et ses trois choristes ont carrément dansé en cercle telle des indiennes !

Mais le point culminant du spectacle est sans aucun doute le moment où l'auteur-compositeur- interprète invite le public à danser... la bourrée, une danse traditionnelle du centre de la France. Deux hommes et deux femmes déboulent sur scène et y vont à fond les ballons. L'ambiance est festive et enjouée. Camille nous a véritablement impressionnées sur la grande scène ce soir. Bien que l'on regrette la distance qui s'installe à certains moments entre les festivaliers et la chanteuse, la voir en live est une expérience déroutante, fascinante, et en même temps épatante...

Le coup de cœur des Francos : Lamomali de -M-

S'il y a bien un concert que l'on retient de ces trois journées rochelaises, c'est celui là ! Il est 22 heures, le soleil commence à tomber sur la grande scène. La fosse est archi-complète : tout le monde attend -M-. Guitare en main, le chanteur monte sur scène, veste jaune et bleue en wax sur les épaules, un rappel aux magnifiques imprimés africains dont sont vêtus tous les musiciens. Dès les premières notes de son tube Mama Sam, on sait que ce concert sera un succès. On connaît toutes les chansons par cœur ! Surprise au moment d'interpréter son dernier single Bal de Bamako : Oxmo Puccino lui-même débarque sur l'esplanade Saint-Jean d'Acre, pour une intervention rap ovationnée.

Pour mieux inviter l'Afrique sur scène, -M- a fait venir tous ceux qui ont contribué à la réalisation de Lanomali, son dernier album. On retrouve ainsi la chanteuse Fatoumata Diawara, dont la présence, la voix puissante et la joie de vivre ne sont qu'un plus au spectacle. En particulier lorsqu'ils reprennent ensemble Sauver l'amour de Daniel Balavoine. Le refrain est interprété dans un dialecte africain par Fatoumata. Elle et Matthieu Chédid sont accompagnés par Toumami et Sidiki Diabaté, des joueurs de kora (une harpe- luth qui vient d'Afrique de l'Ouest) ultra-connus. Une chose est sûre, l'univers rock de -M- et l'atmosphère malienne s'accordent parfaitement. Il y a à la fois une vraie énergie et une ambiance poétique, notamment dans des titres tels que Une Âme.

Au milieu du concert, Matthieu Chedid chausse ses fameuses lunettes lumineuses en forme de M, et chante Machistador : le public est en feu ! " Les Francos c'est une famille. Il vaut le vivre pour le comprendre " nous confiaient les Part-Time Friends à notre arrivée à La Rochelle. Ce soir, cette idée se confirme : aux Francos, 33 éditions, c'est 33 fois la possibilité de créer des souvenirs qui marquent... Autant les esprits que l'histoire du festival. On pense par exemple à la soirée des 20 ans, quand Jean-Louis Foulquier a laissé le flambeau à Gérard Pont. Le groupe Au P'tit Bonheur avait clôturé en invitant tous les artistes et équipes à chanter leur tube " J'veux du soleil " sur scène, avec le public.

Et ce soir, on a vécu un autre de ces moments. -M- et son spectacle malien, emplit de partage, propose aux musiciens et à ses amis Camille, Albin de La Simone, Oxmo Puccino, Philippe Jaroussky, de tous venir conclure le concert avec le titre Solidarité (dont on vous conseille d'écouter les paroles !). Nous avons droit à deux improvisations live : une du contre-ténor et l'autre de Camille, le tout accompagné par Albin de La Simone, qui s'est mis au synthé ! Moment de partage et d'émotion exceptionnels, sous les détonations des premiers feux d'artifice du 14 juillet. En somme, assister à un concert de Lanomali, c'est découvrir et expérimenter un vrai moment de partage, entre deux cultures si différentes, et pourtant si complémentaires. C'est beau, et on en redemande.

Émouvant Julien Doré

Il est l'heure pour nous d'assister à notre dernier concert sur l'esplanade Saint-Jean d'Acre. C'est Julien Doré qui clôt cette soirée aux Francofolies 2017. Une esperluette géante et lumineuse fait office de décor, comme un écho au titre de son dernier album, &. D'ailleurs, c'est avec Le Lac, l'un des singles de celui-ci, que le chanteur commence sa prestation. Puis l'ambiance se réchauffe lorsque l'on aperçoit le panda présent dans le clip de son single Coco Câline. Tout le monde balance les bras et chante en rythme. Galvanisé, l'interprète va même jusqu'à sauter dans la foule qui le fait voyager jusqu'à la régie, au milieu de la fosse.

Plus le concert avance, plus on se rend compte que Julien Doré est véritablement un artiste polyvalent. Chanteur, compositeur-interprète, il joue non seulement du piano mais aussi, plus surprenant, du ukulélé, notamment sur son titre Winnipeg, issu de son album Bichon : " La Rochelle, on va chanter tous ensemble. Tu vas voir, c'est très simple ! " Les paroles sont entraînantes, et le public se prête au jeu. Julien Doré en profite pour interpréter quelques uns de de ses vieux succès, comme Les Limites ou encore Kiss Me Forever.

Puis, soudain, le chanteur devient grave. Nous sommes le 14 juillet : le feu d'artifice vient de s'achever. Niçois d'origine, Julien Doré est très ému : impossible pour lui de ne pas avoir une pensée pour les victimes des attentats de l'année dernière. " Ce soir, on doit relever la tête, et vivre, tous ensemble ". Malgré les larmes qui le guette, il continue donc son show, et va d'ailleurs chercher sa fameuse moto pour l'amener jusque sur scène, coiffé de son casque que l'on peut voir sur la pochette de & ! Le concert se termine comme une caresse, en piano-voix sur le titre De mes sombres archives. Une dernière fois, Julien transporte le public ailleurs, entre monde réel et rêvé.


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