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Festival : un rock « pure, froid et brutal » en ouverture des ex-Téléphone

Publié le 28 juillet 2017 par Ralph
Festival : un rock « pure, froid et brutal » en ouverture des ex-Téléphone

Le groupe français Miss America Band. Tommy Roves (chant et guitare), Mathilde Malaussena (basse), Dimitri Walas (guitare) et Morgane Taylor (batterie). Crédit photo: Ladli/Newest/Miss America Band

NICE, par Ralph Bechani

Avec un minimum d’anachronisme, les nostalgiques du rock français des années 80 avaient un boulevard devant eux, samedi 22 juillet, place Masséna, lors du coup d’envoi de l’édition 2017 du festival Nice Music Live.

Le public niçois a profité du retour sur scène des ex-Téléphone, Les Insus, avec la présence notamment de Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac.

L’an passé, l’événement, Nice Music Live, avait été annulé tout comme le Nice Jazz Festival au lendemain de l’attaque terroriste de la Promenade des Anglais qui a fait 86 morts et des centaines de blessés.

Pas grand-chose à dire s’agissant du groupe mythique, séparé en 1986 pour le plus grand malheur de ses fans. À l’évidence, l’atmosphère n’avait rien à voir avec l’époque mais pour parler peu et bien disons que nos « vieux routards » et leurs tubes n’ont pas pris une ride.

Durant près de deux heures de concerts, les Insus ont fait le job, succès après succès, « tout le monde connaît la chanson ». Face à eux, un public conquis d’avance, fan de la première heure ou presque, et forcément âgé de plus de 30 ans.

On reconnaît à vue d’œil cette génération qui jubile toujours à l’idée de vivre et revivre encore cette même mélodie, « Un autre Monde », « Cendrillon », « Hygiaphone », Argent trop cher », « La bombe humaine »…

Aujourd’hui, fort de ce répertoire ancré dans l’histoire de la chanson française, les ex-Téléphone sont plus que jamais une machine à vendre, efficace, récurrente, et toujours aussi énergique voire palpitante.

Rock’n roll attitude

Finalement, notre attention a surtout été attirée par la première partie de la tournée des Insus. C’est Louis Bertignac, lui même, qui a choisi le groupe de rock Miss America Band.

Quatre artistes surfant sur une énième vague générationnelle, à peine essoufflée par l’ignorance des radios FM, de la télévision et des nouveaux médias comme les réseaux sociaux.

Face à ce relatif « black out », au profit d’une musique extrêmement formatée, particulièrement sophistiquée et souvent trop sucrée à notre goût, il existe, ici ou là, un regain d’intérêt pour un son brut, instinctif, pure, froid et brutal.

Bref, nous avons aimé l’audace, les riffs de guitares endiablés, ce look universellement rock et pour ne rien gâcher la « mixité artistique et sociale » du groupe qui, c’est rare, joue la carte de l’égalité des sexes, deux hommes, deux femmes.

D’ici à faire une comparaison avec le climat politique, moral et éthique de notre époque il n’y a qu’un pas.

Les Insus à Nice (juillet 2017)
Les Insus à Nice (juillet 2017)
Les Insus à Nice (juillet 2017)

Miss America Band à Nice Juillet 2017
Miss America Band à Nice juillet 2017
Miss America Band à Nice Juillet 2017

Miss America Band c’est surtout une ambition. Depuis sa création en 2012, le groupe est parti à la conquête d’une carrière internationale. Fans de Led Zeppelin et de Queen, notamment, ils semblent vouloir s’affirmer dans une forme d’authenticité.

Peu ou pas de claviers, ni de DJ ou de sons « mixés », ici on aime le rock et rien que le rock. Peut-être qu’avec un peu de blues en plus nous serions totalement fans, mais clairement tout porte à croire que le répertoire de Miss America Band mélange habilement punk, rock et rock’n roll.

Pas de balades non plus, et à l’opposé vous n’entendrez pas de son « métal » chez ses rockeurs au cœur froid.

Un groupe de rock international, donc. L’interprète Tommy Roves, guitariste également, chante exclusivement en anglais. Sa voix s’inscrit clairement dans la lignée des grands noms du rock’n roll, notamment celle du chanteur de Nickelback, Chad Kroeger, c’est surprenant.

Un premier album en 2018

A ses côtés, il y a un second guitariste, Dimitri Walas, souvent énervé, sur scène en tout cas, et dans une énergie captivante, émouvante. Mathilde Malaussena, elle, est à la basse.

Brûlante et glaçante, la musicienne est littéralement habitée par son instrument, tout comme Morgane Taylor à la batterie. Lors de ce concert à Nice, nous n’avions pas pu capter d’images de sa prestation, mais c’est bien à coups de boutoir que la batteuse s’impose.

C’est rare de voir les femmes s’orienter vers la pratique de cet instrument, elle est le plus souvent réservée aux hommes, telle une catégorie singulière d’artistes. Plus que jamais, à l’image du regretté John Bonham, du groupe Led Zeppelin, les batteurs sont des OVNIS.

La dernière femme ayant su transcender le genre à la batterie c’est Megan Martha « Meg » White, du groupe The White Stripes, elle accompagnait son ex-mari Jack White dans le début des années 2000.

Miss America Band c’est un véritable coup de cœur. Le groupe entre en studio avant la fin de l’année, et sortira un premier album courant 2018.

D’ici là, les dates de leurs concerts et toutes les infos sur le groupe sont disponibles sur leur site web: www.missamericaband.tv/band

Le concert de Miss America Band, le 22 juillet 2017, à Nice, a été filmé avec une technologie 3D, par la société de production Mediart Design. Les images seront à découvrir prochainement, notamment sur la chaîne de télévision TF1.


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