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Critiques Séries : Twin Peaks. Saison 3. Episodes 9 et 10.

Publié le 31 juillet 2017 par Delromainzika @cabreakingnews

Twin Peaks // Saison 3. Episodes 9 et 10. The Return, Part 9 & 10.


Avec ces deux épisodes, Twin Peaks part en sucette. C’est très correct mais loin d’être éblouissant. Alors que la saison a été un vrai sans faute jusqu’à présent, Twin Peaks retrouve les travers qu’elle a connu lors de sa seconde saison. Peut-être est-ce dû au fait qu’il y a trop d’épisodes dans cette saison 3 (il y en aura 18 tout de même !) alors forcément il faut faire un peu de remplissage. Inutile. Quand la série décide de tomber dans l’exposition complète alors cela donne « Part 9 » sauf que c’est bien loin d’être transcendant. Je trouve cela dommage car finalement jusqu’à présent Twin Peaks avait su trouver un bon rythme de croisière alors quand la série décide plus ou moins de changer de cap, le truc ne fonctionne pas autant que prévu. Au centre de « Part 9 » c’est le massage de Maj Briggs à son fils. Et le Major a fait en sorte de créer un message codé que seul Bobby pourrait comprendre. L’idée n’est pas mauvaise mais la série cherche un peu trop à nous éloigner de ce qu’elle a pu faire faire jusqu’à présent dans cette saison notamment avec les deux Cooper. Je sais bien que Twin Peaks doit aussi éparpiller le tout afin de raconter l’histoire de plusieurs personnages et donc ne pas trop canaliser l’attention sur l’un des personnages. Sauf que le résultat est ici un peu en demi teinte, bien que cela ne soit pas le plus mauvais exemple de ce que Twin Peaks a fait au fil des années.

Il y a de bien pires épisodes dans Twin Peaks, dans la saison 2 notamment. Car cela reste compréhensible ici, et cela ne part pas complètement en sucette non plus. Ce qui dans un sens est assez rassurant mais j’aurais apprécié que Twin Peaks aille un peu plus loin. Je pense qu’il faut aussi prendre cette saison 3 de Twin Peaks un peu moins comme une série mais plus comme un film de 18 heures (ce qui est simplement énorme) car la continuité de la chose fait justement que ce n’est plus vraiment narré comme une série mais plus comme un film avec ses moments à chaque heure qui passe. Cet épisode souffre de la nature épisodique de la série. Surtout après « Part 8 » qui est pour le moment le meilleur épisode de la saison. Ici, Twin Peaks tente alors de renouer avec son côté procédural sauf qu’il aurait fallu faire les choses de façon un peu différente à mon goût afin de ne pas trop entrer dans cette procédure narratif dont je ne suis pas forcément le plus grand fan. Mais cet épisode a aussi des avantages derrière ses inconvénients. Il y a pas mal de pions à bouger sur l’échiquier ce qui est plutôt rassurant dans son ensemble finalement. C’est juste que l’on sait déjà pas mal de choses qui sont faites dans cet épisode alors forcément ce n’est plus très frais et pas assez efficace à mon goût : Dougie n’existe pas dans un but précis, Dark Coop veut voir Dougie mort, etc.

Mais ce n’est pas tout, l’affaire Blue Rose est toujours l’affaire Blue Rose. Mais Twin Peaks aime nous rappeler des tas de trucs que l’on a vu dans les saisons précédentes ou même cette année car la série joue énormément la carte de la nostalgie. De toute façon, comme toujours dans Twin Peaks, ce n’est pas ce qui est dit mais plutôt la façon dont les choses sont dites qui importe dans Twin Peaks. Encore une fois, « Part 10 » est un épisode qui chercher à placer des personnages et des intrigues à certains endroits afin d’aller de l’avant. Sauf qu’une fois de plus, même si c’est bien mieux fichu que dans l’épisode précédent, ce n’est pas exceptionnel pour autant non plus. Cet épisode est un peu l’épisode qui cherche à raconter l’histoire d’une histoire. C’est complexe mais c’est aussi ce que veut la narration de David Lynch et son esprit labyrinthique. C’est pour ça qu’on aime cette série finalement. Janey-E Jones continue de me plaire dans Twin Peaks car mine de rien, David Lynch sait quoi faire de Naomi Watts. Ce n’est pas la première fois qu’il la dirige et cela se voit, se ressent aussi. Le fait est que Twin Peaks a toujours été une histoire sur la façon dont les histoires sont contées. C’est un sentiment d’introspection qui donne aussi tout l’intérêt à la série. Bien qu’ici on sent la mise en place, pas toujours passionnante, on sait aussi que cela peut mener à de grandes choses par la suite.

C’est tout ce que j’espère en tout cas. Le mythe de Twin Peaks est en parti construit autour du fait que certaines pièces du puzzle restent mystérieuses, ni vues ni dites. Et puis il y a des trucs plus comiques qui sortent de nulle part comme Lucy Brennan qui continue d’être l’élément comique de la saison. Son histoire de fauteuil dure environ une minute mais m’a fait hurler de rire. A ma grande surprise car une telle scène, absurde comme elle est, aurait pu être un échec total. Mais ça fonctionne comme bien d’autres trucs très légers et humoristiques dans Twin Peaks. Cela fait partie du côté bizarre de cette série et la fascination qu’il peut y avoir autant. Finalement, j’espère que la suite de la saison sera de bonne facture même si je ne me fais pas trop de soucis sur le sujet. Je sais ce dont est capable David Lynch même si Twin Peaks a connu aussi un chemin sinueux au fil des saisons.

Note : 5/10 et 5.5/10. En bref, deux épisodes laissant un peu sur le carreau un téléspectateur qui a faim d’histoires.


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