Magazine Culture

Critique Ciné : Patients (2017)

Publié le 02 août 2017 par Delromainzika @cabreakingnews

Patients // De Grand Corps Malade et Mehdi Idir. Avec Pablo Pauly et Soufiane Guerrab.


Il y a quelque chose de très poétique dans Patients qui m’a tout de suite frappé et touché. Il faut dire que le roi du slam Grand Corps Malade est derrière ce film, sobre mais touchant racontant une histoire déprimante avec un vrai rayon de soleil par dessus. Le sujet est assez lourd finalement mais Patients ne cherche jamais à se morfondre mais au contraire à nous offrir un vrai spectacle. C’est toujours ou presque très juste, drôle et romanesque à sa façon. Parler de handicap n’est pas facile mais Grand Corps Malade, qui est lui même handicapé, sait comment parler de ce sujet à la fois pour rendre le film réaliste mais aussi pour tenter de faire passer la pilule le plus tendrement possible. Les dialogues sont donc toujours soignés, afin de nous plonger dans cette histoire sans en tomber dans un pathos étouffant (ce qui aurait été le cas dans un film américain classique ou encore dans un téléfilm). En faisant passer du rire au larmes sans nous prévenir, Patients sait aussi nous surprendre abruptement certes mais intelligemment. Car le film est toujours là où on ne l’attend pas forcément. La scène d’ouverture est déjà un premier signe de réussite, nous plongeant au travers du regard de Ben et de ce qu’il a vécu jusqu’à ce que l’angle de caméra change et l’on nous éveille alors à la dure réalité de la chose.

Se laver, s'habiller, marcher, jouer au basket, voici ce que Ben ne peut plus faire à son arrivée dans un centre de rééducation suite à un grave accident. Ses nouveaux amis sont tétras, paras, traumas crâniens.... Bref, toute la crème du handicap. Ensemble ils vont apprendre la patience. Ils vont résister, se vanner, s'engueuler, se séduire mais surtout trouver l'énergie pour réapprendre à vivre. Patients est l'histoire d'une renaissance, d'un voyage chaotique fait de victoires et de défaites, de larmes et d’éclats de rire, mais surtout de rencontres : on ne guérit pas seul.

Mais le film garde sa poésie jusqu’au bout. Grâce à quelques séquences décalées et originales, sur fond de musique joviale et amusante, Patients sait comment nous lécher les yeux après nous faire pleurer. Mais Patients sait aussi très bien comment s’y prendre pour parler d’un combat, de la persévérance et du fait que cela paye toujours à un moment ou à un autre. Le film sait comment agrandir sa vision et sa profondeur de champ petit à petit, au fur et à mesure. Patients vient alors rappeler la sortie du premier album de Grand Corps Malade alors que ce dernier racontait en slam son histoire personnelle et ce qui a fait l’homme qu’il est aujourd’hui. Patients est un peu la même chose, mais avec des images et une histoire qui n’est pas celle de Grand Corps Malade mais pourrait s’en approcher. Finalement, avec un ode à la vie comme celui-ci, Patients donne envie de se battre malgré les épreuves de la vie. Quand on voit le combat de Ben et la façon dont ce dernier prend confiance en lui, on a envie d’être fort comme lui. Même si ce n’est pas facile tous les jours, Patients est là pour nous rappeler que tout tient à un fil et que l’on a de la chance d’être en vie, alors profitons en. Je pense que c’est la belle morale qu’il y a à ressortir de là dedans mais je reste encore ému.

Note : 8/10. En bref, une très belle histoire avec de la poésie, de l’humour et de l’émotion, mixés intelligemment.

Date de sortie : 1er mars 2017


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog