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Cleverman (Saison 2, 6 épisodes) : les créatures et leurs super pouvoirs

Publié le 04 août 2017 par Delromainzika @cabreakingnews


Raconter une histoire aborigène n’est pas ce qu’il y a de plus facile. La première saison de Cleverman avait notamment ses défauts de ce point de vue là alors qu’elle passait son temps à construire un monde sans véritablement le développer. Mais la première saison était pleine d’ambitions et de promesses qui pouvait délivrer quelque chose par la suite. Et dans un sens, je me demande si le côté fourrure et griffe n’est pas l’un des plus grands défauts de Cleverman encore en saison 2. Les thématiques sont variées mais pas nécessairement développées comme on pourrait l’espérer, même dans une saison 2 qui tente de faire oublier les défauts de la première, notamment en accélérant l’histoire et en lui donnant un peu plus de pep’s. Ce qui est visible dans cette saison dans un premier temps c’est surtout que les intrigues que la série veut nous conter sont mieux inscrites dans l’ADN de la série. Il y a cependant toujours trop de personnages, trop d’intrigues diverses et variées qui ne semblent pas coller les unes avec les autres, trop de choses que l’on ne sait pas sur certains personnages et des mystères qui n’ont plus lieu d’être en saison 2. Sauf que si, Cleverman veut encore rester mystérieuse et ne pas tout nous dévoiler. Ce qui finit par devenir un problème à un certain moment.

Si les problèmes sont là, il y a aussi pas mal de trucs que l’on peut apprécier dans une série comme celle-ci. Surtout qu’elle semble ici avoir de nouveaux buts et accélérer les choses de façon drastique. Peut-être que les scénaristes ont finalement écouté les téléspectateurs déçus de la première saison afin de les faire revenir et les accrocher cette année. On sent donc que les intrigues font un vrai bon, ce qui est encourageant, quand la Zone s’est faite assiégée par la Containment Authority. J’avais oublié une bonne partie des intrigues et des personnages de la première saison mais dès le premier épisode on est plutôt bien remis dans le bain même si les enjeux restent encore flous au premier abord. Il faut attendre le second épisode afin que Cleverman dévoile un peu plus ce qu’elle veut faire dans cette saison 2. Maintenant que Koen est mort, et retenu dans un labo de Slate Industries, entre les mains de l’ambition sinistre et étrange de Jarrod Slade, les choses vont de l’avant car l’on peut enfin comprendre un peu mieux où est-ce que Cleverman veut en venir. La série veut jouer sur tellement de tableaux en même temps que cela finit par moment par devenir un brin problématique. On ne peut pas tout raconter et n’importe quoi dans une telle série, il faut un minimum de cohérence entre les personnages et les intrigues afin de créer un sens de la globalité.

Car le scénario est là pour faire se rencontrer des intrigues et des personnages, pas pour raconter tout d’un côté et d’un autre. Il cherche à créer une espèce dotée de nouvelles facultés que les êtres humains n’ont pas. Il cherche à mélanger l’ADN humain à l’ADN Hairies avec tout ce que cela peut comporter comme dangers. C’est assez drôle de voir à quel point Cleverman tente au moins de rester assez intelligente de ce point de vue là alors que la vie des Hairies est en train de devenir l’aspect le plus ennuyeux de toute la série. L’an dernier, alors que Cleverman installait ses personnages et ses intrigues, je trouvais que c’était les Hairies les plus intéressants. Ils apportaient une certaine émotion dans une série qui racontait des tas de trucs que l’on avait l’impression d’avoir déjà vu. Du coup, je suis assez heureux du résultat et je n’en attendais pas moins de Cleverman. Et puis Koen n’est jamais mort très longtemps dans une série comme Cleverman alors la série joue le coup de la surprise avec un peu de mal alors que l’on pouvait rapidement devenir ce qu’elle voulait réellement raconter. Et puis cette histoire de Darth sous la forme de son demi frère Waaru est un peu tirée par les cheveux. Je ne dis pas que Cleverman ne fonctionne pas mais disons qu’elle veut trop mettre de trucs fantastiques, de science fiction et scientifiques. Elle mélange le tout sans chercher à ce que cela soit réaliste ou cohérent.

Car si ce n’est pas une série qui veut être réaliste, elle peut au moins créer un sentiment de cohérence et c’est assez compliqué à entrevoir. Cleverman fait écho à Star Wars par moment, mais aussi à des trucs différents comme Superman pour le côté super-héros. Et ces échos sont presque la meilleure chose qui peut arriver dans cette série alors que c’est une allégorie qui est assez bien utilisée dans la mécanique narrative. On va dire assez bien car cela pourrait vraiment être beaucoup mieux. Mais on ne peut pas trop en demander encore une fois. Finalement, cette saison 2 de Cleverman a beau tenter de corriger les défauts de la première saison, les Hairies ne sont pas la partie la plus passionnante de la série. Les histoires de Slade sont bien plus sympathiques et peuvent faire échos à Orphan Black dans ce que cette dernière a pu faire de mieux (et aussi de médiocre). Il y a des défauts qui sont difficiles à gommer mais les scénaristes ont au moins eu la présence d’esprit de tenter de les gommer ce qui est déjà un effort intéressant qui pourrait porter ses fruits si jamais une saison 3 voyait le jour.

Note : 5.5/10. En bref, l’ambition retrouvée, Cleverman évolue et corrige certains de ses défauts.


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