Magazine Environnement

Big Sur et les oranges de Jérôme Bosch

Par Anne-Sophie

Il est des livres qui marquent leur temps.

Que l’on oublie.

Puis qui reviennent, plus actuels que jamais.

Big Sur et les oranges de Jérôme Bosch fait sans conteste parti de ceux là.

Big Sur et les Oranges de Jérôme Bosch - Henry Miller

Henry Miller y décrit son lieu de vie et ses habitants avec sa verve habituelle : caustique, directe, pleine d’humour et de questionnements.

Mais ce livre est également une réflexion datant des années 50 sur le mode de vie consumériste, sur notre relation à la nature et aux autres.

Henry Miller se livre également à la critique des communautés qui naissaient ici et là, chacune proposant un modèle à sa dimension.

Il cite notamment Helen et Scott Nearing :

“Ce que nous voudrions montrer, c’est que le simple fait d’aller s’installer à la campagne pour y mener une “vie simple” ne résout pas le problème d’une existence faite d’agitation et de frustrations. La solution ne peut venir que d’une attitude envers une expérience humaine qui fait de la réduction des besoins physiques et économiques une nécessité morale et esthétique. C’est la plus haute destination de la vie qui donne à ses entreprises mineures - se nourir, se loger, se vêtir - leur harmonie et leur équilibre essentiels. Les gens rêvent si souvent d’une vie idéale “en communauté” qu’ils oublient que “communauté” n’est pas une fin en soi, mais un cadre permettant aux valeurs supérieurs de s’épanouir : les qualités de l’esprit et du coeur. Fonder une communauté n’est pas une formule magique pour faire apparaître le bien et le bonheur ; une communauté, qu’elle soit constituée par une famille ou par plusieurs, est l’expression variable à l’infini de l’excellence des êtres humains, et non leur cause…”

Dans ce livre Henry Miller se promène et nous présente ses voisins, connus ou inconnus, comme la famille Doner :

“L’extraordinaire indulgence dont font preuve les Doner n’est pas une marque de faiblesse ou de soumission. Elle vient d’une surabondance d’âme. Elles se porte vers tout ce qui est susceptible de croître, que ce soit une plante, un animal, un enfant, un artiste ou une idée.”

Mais ces 412 pages (en édition de poche) sont surtout une ode à la nature flamboyante de cette région au sud de San Francisco, et depuis 1957, même cela n’a pas trop vieilli : Big Sur, reste une région faiblement peuplée et préservée. Les changements les plus notables sont les “keep out” à l’entrée des chemins et l’exploitation commerciale de la star locale…


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