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Brussels Summer Festival 2017 - day four - Lescop/ Fishbach/ Jain - Mont des Arts -Bruxelles, le 9 août 2017

Publié le 09 août 2017 par Concerts-Review

Brussels Summer Festival 2017 - day four - Lescop/ Fishbach/ Jain - Mont des Arts -Bruxelles, le 9 août 2017

Mercredi, ouverture de la troisième scène du festival avec un programme hexagonal comprenant Lescop, Fishbach et Jain, le jeune public était surtout attiré par la Toulousaine Jeanne Galice qui a littéralement embrasé la place, Lescop et Fishbach n'ont pas déçu, bref, une réussite totale!

Mathieu Peudupin a pris son temps pour sortir un second palet, 'Echo', surgit quatre ans après ' Lescop', fameux grâce au single ' La Forêt'.

Toujours en 2012, il était au même programme que son inspirateur, Daniel Darc, lors des Nuits Botanique, tu t'en souviens en versant une larme, forcément, Daniel Darc n'est plus.

Lescop se présente sur scène accompagné par Cédric Le Roux, Antoine Rault, Wendy Killmann et Maud Nadal.

Cédric, le flamboyant guitariste, tu l'as croisé aux côtés de Phoebe Killdeer, il accompagne également Saez ou Mélanie Pain.

Antoine accompagnait Daniel Darc, et tient la guitare chez Forever Pavot, l'énigmatique Maud se partage entre les synthés ou la guitare et se charge des backings, elle dirige son propre projet, Halo Maud.

Le mystérieux ' Echo' ouvre, et tu dis que peu de choses ont changé en quatre ans, l'ombre d' Etienne Daho ou de Taxi Girl plane toujours, Lescop n'a manifestement pas abandonné la sphère post punk, son esthétique de dandy distant et glacé n'a pas disparue.

La basse amorce ' David Palmer' et on remercie Lescop de nous avoir rappelé que Pierre Clémenti a existé.

Terrible morceau, au demeurant, le style de plage obsédante qui t'étreint et ne desserre pas sa prise.

Retour au premier album avec 'Ljubljana' , Cédric, un sosie de Phil Lynott, nous la fait guitar hero tandis que la basse typiquement New Order fait mal, très mal.

Après ' Quelqu'un à qui penser' et son imaginaire à la Pier Paolo Pasolini, vient un second titre issu du premier LP, ' La nuit américaine' , il n'a pas pris une ride.

' Flash', qui évoque les boîtes de nuit aux lumières stroboscopiques, précède ' Marlène', une insolente, aux cheveux blonds et aux yeux bleus, qui ne passe pas inaperçue.

'Dérangé', au ton narratif, pourrait être autobiographique, Lescop est forcément plus proche d' Oscar Wilde que de Sylvester Stallone.

L'inquiétant 'Suivie' dominé par la basse et 'Un rêve' nous conduisent vers la dernière ligne droite.

Un comble pour un artiste cold wave, il nous demande comme un vulgaire funambule issu du monde de la variété si on est chauds, on te pardonne, Mathieu, si tu nous joues ' La Forêt'.

Prière exaucée et c'est avec ' Le vent' que s'achève le dernier concert de sa tournée estivale.

Bon vent, Lescop!

Quand le 9 août 2016, lors du même BSF, tu fais la connaissance de Flora Fischbach, tu l'avais pressenti, cette fille ne mettrait pas 10 ans avant de se trouver en tête d'affiche.

En France, il n'y a qu'à Saint-Bonnet-le-Chastel que les autochtones ignorent son nom, sinon elle était de tous les festivals et comme Fishbach est de consonance germanique et que la demoiselle va rendre visite à Berlin à la fin du mois, on peut supposer que, à l'instar de Patricia Kaas, elle devienne rapidement une grande madame chez Fraulein Angela.

Sans crier gare, elle entre en scène, l'air hautain, comme un garçon, les mains dans les poches, en 2016, elle s'amusait toute seule à la Madeleine, ce soir elle est escortée par une équipe solide: Alexandre Bourit (machines, claviers, guitare) / Michelle Blades basse, claviers, vocalises ( a Mexican-Panamanian artist raised in Miami, dont le nom est sur toutes les lèvres du côté de la Seine) et Nicolas Lockhart (claviers).

Un premier full album ( A ta Merci) est dans les bacs depuis début 2017.

La demoiselle de Charleville ouvre les débats par le plus ancien et brumeux ' Tu vas vibrer', Michelle, raide, vocalise, la voix grave semble venir d'outre-tombe, l'accompagnement musical est réduit au minimum, bienvenue dans l'univers magnétique de Fishbach.

Miss Blades a saisi sa basse, Flora une guitare, on peut fixer les étoiles et contempler ' Ma voix lactée' , sur fond d'electro/new wave aux consonances 80's.

Titre emballé, Bruxelles est salué, bonjour, je m'appelle Fishbach, un salut qu'elle répétera plusieurs fois, comme si elle se foutait de nous.

C'est fou le nombre de groupes français actuels qui remettent le post punk au goût du jour, on ne peut pas dire que Lescop ou Fishbach soient analogues, mais du moins ils s'inspirent du même genre musical.

Une ballade, Bruxelles?

' Un beau langage', il y a du Françoise Hardy dans cette belle chanson.

Exit les complices, c'est en solitaire que la séduisante Flora interprète le sensible et poétique 'A ta merci' .

Elle allume une cigarette, dans les volutes, se dirige vers le synthé (c'est Lauren Bacall, cette nana aux attitudes affectées) pour entamer un titre non inclus sur le LP, ' Boîte en papier', qu'elle achève assise sur le bord du podium, c'est dans cette position que démarre ' Le meilleur de la fête'.

La sensualité glacée et la gestuelle théâtrale troublent nos esprits, elle s'en balance, nous toise , tandis que le guitariste lance quelques riffs lynchéens pour amorcer le surf rock brûlant ' Feu'.

Je vous laisse deviner le thème réjouissant de la suivante, ' Le château' .

Tu savais, pour l'avoir déjà vue sur scène, qu'il s'agissait du suicide.

Le dansant et à la fois romantique 'On me dit tu' est suivi par les aboiements prétentieux annonçant 'Invisible désintégration de l'univers' .

Présentation des complices avant ' Mortel' évoquant ' Voyage Voyage' de Desireless.

Ils s'échangent des regards, la qualité du son n'est pas top, qu'à cela ne tienne, le voyage arrive à son terme, ' Y crois-tu' , la reprise allumée de Bernard Lavilliers, 'Night Bird' ( Petit Monstre), et enfin ' Un autre que moi' terminent un concert ayant tenu ses promesses!

Celle que tout le monde attendait se pointe avec près de 20' de retard.

Jeanne Galice peut être considérée comme un phénomène, elle foule les scènes depuis quelques années à peine, mais sa carte de visite mentionne déjà plusieurs récompenses aux Victoires de la Musique, un MTV award comme meilleure artiste française, un European Border Breakers Award etc...

Mérité, produit préfabriqué?

Amplement mérité, tu ressors d'un concert de Jain le sourire aux lèvres, comme des milliers d'autres, tu as dansé, sauté, hurlé, chanté et ri, sa bonne humeur est communicative, son énergie débordante ( une gazelle bondissante) et son sourire est désarmant!

Tout le monde est d'accord pour reconnaître ses mérites?

Non, une rédactrice du Standard, présente à Werchter, n'y voit qu'un' marketing plan' , ze leek op een overgroeide peuter...

D'accord l'image de la jeune fille prude, look les soeurs Brontë, petit chignon, collerette, ensemble short élégant, est étudié, mais nous on s'en fout, on l'aime comme ça, le globetrotter de Toulouse.

Grosse clameur dès son apparition, elle lance les bandes, un voisin, fan aveugle, a reconnu ' Hob', sur l'écran géant tu remarques que toute la place se trémousse aux sonorités electro/africaines de cette rengaine.

Oui, Simon?

JAIN est une pépite d'une autre galaxie.

Un météorite?

La pile électrique enchaîne sur 'Mr Johnson' mixant afrobeat/hip hop/pop.

Le jeu de lumière impressionne, elle vient de lancer ( sans doute) 'Son of a sun', avant d'accueillir quatre musiciens qui vont l'accompagner pour la suite du concert, Jean-Michel Coret ( basse), Thomas Broussard ( gt) , Feed Ferbac ( percus) et Olivier Soumali ( keys).

Toute cette smala envoie ' Hope', l'ambiance vient de monter d'un cran.

' Heads up' et sa chorégraphie africaine ne va pas calmer la foule en délire, puis Jain reçoit une guitare et entame la ballade ' All my days' apportant un semblant de calme sur le Mont des Arts.

Composé avec Don Corleone à Kingston, voici le reggae ' Lil Mama' suivi par la bombe 'Come'.

Elle descend de scène pour tendre le micro vers tes voisins qui hurlent le refrain, la foule lui mange dans les mains.

Revenue sur scène, elle nous propose une sortie en boîte dans les années 90 et envoie le disco tune' Dynabeat' rappelant les Jackson Five.

Vous êtes le meilleur public de France...

Ouh, ouh...réplique Manneken Pis!

C'était une blague, voici 'Paris' une ville que j'ai appris à aimer sur le tard, le nom des victimes des attentats défilent sur l'écran, Jain a encore fait mouche.

Retour sur la piste de danse avec l'efficace ' Makeba', tout Bruxelles saute sauf le Roi Chevalier sur son canasson.

La dernière pour se quitter l'âme en paix, ' So peaceful'.

Mais non, reviens, Jain, reviens!

Elle nous a entendus et propose ' Soldier' qu'elle chante en s'accompagnant à la guitare, le titre fait référence au massacre d'Orlando.

Puis elle se permet un petit clin d'oeil à l'Inspecteur Gadget avec 'Imposter Gadget' un hip hop basé sur un sample du générique du dessin animé.

Bruxelles, on peut vous refaire ' Makeba' avant d'aller se doucher?

D'une voix la foule hurle 'Oui' avant de rebondir en mesure!

Quelle fête!

photos- jp daniels/michel ( concert monkey)

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