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Room 104/ The Guest Book (2017): si les murs pouvaient parler

Publié le 22 août 2017 par Jfcd @enseriestv

Room 104 est une nouvelle série de 12 épisodes diffusée sur les ondes de HBO aux États-Unis et au Canada depuis la fin juillet. Comme son titre l’indique, chaque semaine l’action se déroule dans ladite chambre d’hôtel alors que des clients différents s’y installent et vivent des choses pour le moins terrifiantes jusqu’ici. De son côté, The Guest Book est offerte aux abonnées de TBS aux États-Unis depuis plus ou moins la même date. C’est dans le Froggy Cottage au milieu d’un village tranquille que des couples ou relations de toutes sortes se donnent rendez-vous l’espace d’une fin de semaine… qui tourne souvent au vinaigre. En raison de leurs lieux de prédilection, on ne peut s’empêcher de comparer les deux séries qui ont la difficile tâche d’accrocher leur public avec un renouvellement au casting chaque semaine. En tous les cas, pour le moment c’est chose faite, quoique le contraste entre deux chaînes câblées, l’une populaire, l’autre plus haut de gamme n’a jamais été aussi frappant.

Room 104 : dans la lignée des frissons temporaires

On n’est pas au Hilton ici : la chambre dotée de deux lits jumeaux est modeste et dans le premier épisode (Ralphie), nous avons Meg (Melonie Diaz) qui s’y rend pour garder le petit Ralph (Ethan Kent) qui ne cesse d’affirmer qu’il cache son frère Ralphie (Gavin Kent) dans la salle de bain. Dans le second (Pizza Boy), un livreur de pizza (Clark Duke) se retrouve malgré lui au cœur d’une chicane de ménage au sein d’un couple (James Van Der Beek & Davie-Blue) qui n’en est pas vraiment un. Dans le troisième (The Knockadoo), Deborah (Sameerah LuQmaan-Harris) fait appel au prêtre d’un culte (Orlando Jones) afin d’atteindre une transcendance spirituelle.

Room 104/ The Guest Book (2017): si les murs pouvaient parler

La formule n’est pas nouvelle : aux anthologies de plus en plus populaires, c’est aussi à même les épisodes que la technique est de mise dans certaines séries. Le danger en changeant constamment de personnages et d’histoire est d’en voir plusieurs de qualité inégale, d’autant plus que dans le cas de Room 104, le scénario et les réalisateurs alternent de semaine en semaine. Mais à l’image de Inside no 9 de BBC Two, c’est le ton macabre qui représente la marque de commerce de la nouveauté d’HBO. En effet, durant les trois premiers épisodes, l’ambiance au départ est joviale, voire grotesque, pour finalement tourner au dramatique et se terminer avec un effet-surprise. Jusqu’ici, la conclusion a été assez forte pour nous donner envie d’y revenir la semaine prochaine. Dans Ralphie par exemple, la folie de l’un se révèle être la folie de l’autre et ça vaudrait la peine de le revisionner puisque notre point de vue de la dynamique entre les deux personnages changerait du tout au tout. À l’inverse, ce sont de petits détails qui font la différence dans The Knockadoo. À un moment, le prêtre insère un DVD intitulé « Roots » dans le lecteur. Le fait que le casting ici soit entièrement noir et que la protagoniste cherche à s’émanciper de ses « chaînes matérielles » constitue un intéressant clin d’œil à la série culte de 1977 (et son remake de 2016). À en croire des critiques qui ont eu accès à un plus grand nombre d’épisodes, le terrifiant ne sera pas la seule ambiance exploitée : certains seront plus rigolos dans l’ensemble, d’autres plus touchants. Reste que jusqu’ici, l’objectif est atteint : nous engager émotionnellement dans une historiette tout en nous faisant réfléchir sur leur portée dans notre environnement de 2017.

The Guest Book: impact plus qu’éphémère

Dans le premier épisode, nous avons un couple à la dérive, Tim (Danny Pudi) et Sandy (Lauren Lapkus) qui tente de s’offrir un petit weekend de détente. Cependant, le mari se met dans l’eau chaude quand la danseuse érotique Vivian (Carly Jibson) et son acolyte Frank (Lou Wilson) tentent de le faire chanter avec une vidéo d’une « séance érotique » à laquelle il s’est adonné au début de son séjour. Dans le second épisode, nous avons les parents Jill (Stockard Channing) et Jeff (Holmes Osborne), deux fervents catholiques qui décident de baptiser leur future belle-fille Lynn (Mary Lynn Rajskub) pendant un sommeil forcé. Mais lorsque cette dernière en conséquence doit se rendre à l’hôpital, le couple remet en question sa foi. La semaine suivante, John (Desmin Borges) et de sa femme (Michaela Watkins) invitent leur employeur (David Zayas) pour un weekend de chasse, mais la rencontre fortuite entre l’inconnue Marcia (Stephanie Weir) et l’épouse est la cause de quiproquos qui résulteront en une descente de police.

Le fait que la série d’HBO soit sortie plus ou moins aux mêmes dates que celle de TBS ne sert assurément pas cette dernière en raison d’une comparaison inévitable. À l’inverse de la première qui privilégiait une expérience télévisuelle, la seconde tente davantage d’attirer son auditoire (beaucoup plus large) avec l’ajout d’un guest star chaque semaine. Pourtant, après trois épisodes, on n’exige pas beaucoup d’eux et leurs rôles s’apparentent plus à du Vaudeville qu’à un jeu de composition. Le ton est très léger et aucune des histoires jusqu’ici ne semble aboutie à l’apparition du générique.

Room 104/ The Guest Book (2017): si les murs pouvaient parler

Il y a aussi l’emplacement comme tel qui fait défaut. Dans Room 104, l’action ne sortait pas des quatre murs de la chambre. Dans The Guest Book, nous avons des personnages récurrents pour toute la saison, soit, les propriétaires du cottage, Carly et Frank évoqués plus haut et aussi le Dr Brown (Garrett Dillahunt), un père divorcé qui passe tous les weekends dans une maison  voisin en compagnie de son fils. Ces différents personnages ont beau assurer une certaine stabilité à la série, en revanche, ils n’apportent rien de bien concret au développement des intrigues. Brown reste l’éternel spectateur des sautes d’humeur des locataires et le couple du bar de danseuse cherche toujours à extorquer de l’argent par le même moyen. Bref, un roulement constant de personnages, mais la redondance s’installe malgré tout.

Enfin, c’est aussi ici que le format télé « old school » finit par nous décourager. Avec le générique du début, un récapitulatif de ce qui s’est passé la semaine précédente, un avant-goût sur ce qui nous attend au prochain épisode ainsi que trois pauses publicitaires, il ne reste pas plus de 16-17 minutes de contenu dans une case horaire de 30… Un peu mince comme offre.

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