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Eric Schenker, La Source

Publié le 09 septembre 2017 par Doudonleblog

Jusqu’au 1er octobre, Galerie La Source, Fontaine lès Dijon, Eric Schenker expose « Écritures de l’instant ». Du mercredi au dimanche inclus, 15h30-18h30. Présence de l’artiste les week-end.

Une qualité de cette exposition d’Eric Schenker c’est l’évident réseau de correspondances que l’artiste a tissé entre les œuvres. Aux colonnes répondent d’autres colonnes. Aux graphismes répondent d’autres graphismes. Mais ce n’est jamais ni tout à fait semblable ni tout à fait différent. Subtilités des échos.

L’expo s’ouvre sur trois colonnes blanches grand format. L’entrée d’un temple! Sur leurs quatre faces quelques élégants signes à l’encre noire attendent qu’on les déchiffre!

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Et, surprise, sur chaque peinture accrochée aux murs, on distingue une petite excroissance blanche, garnie de ces mêmes graphismes (ou leurs cousins, en tout cas). Comme si les colonnes de l’entrée se projetaient en miniature ici.

Trois belles céramiques occupent aussi ce rez de chaussée. Colonnes elles aussi. Mais chaotiques, bousculées. On y retrouve les traces de la mystérieuse écriture (assez proche, décidément, de la calligraphie).

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Et quand on voit les silhouettes de colonnes déstructurées peintes en couleurs vives  sur les tableaux des murs, on sait qu’on va suivre une déclinaison de ces thèmes tout au long de l’expo.
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Gagné! A l’étage, les volumes en grès alternent avec les encres et les peintures, prolongeant le travail du rez de chaussée. Beau dialogue. On évoque souvent l’archéologie: émouvantes pièces ruinées qui gardent des empreintes du passé. On pense à une inspiration orientale: traits d’encres épurés ou caractères de style asiatique sur grosse toile.

Pour moi, Eric Schenker reste avant tout un céramiste. Même si j’aime les parallèles  avec les dessins.

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Cliquer sur les visuels pour agrandir, en deux fois

Il y a un an, j’avais écrit un texte sur son travail, qu’il a utilisé pour son carton d’invitation. Je le remets ici:

Ça tient…

Quand Eric Schenker dessine, il bâtit.

De quelques traits d’encre, il construit.

Ses architectures sont des défis à l’équilibre et à la verticalité.

Je me demande si ses échafaudages tiennent davantage par leurs pleins que par leurs vides.

Parfois des lignes légères s’échappent de la construction.

Ténues, flottantes.

Je crois deviner ici et là une échelle ou quelques marches improbables.

Ça tient…

Mais ces graphismes pourraient bien être des ombres.

Les ombres de sculptures rêvées.

Des possibles. Des éventuels. 

Car, soudain, oui, le dessin prend matière.

Il devient volume.

Eric Schenker échafaude en grès.

Des choses dressées. Debout.

Des stèles, des totems, des menhirs, des tablettes, des colonnes…

Qui se tendent vers le ciel.

Et … C’est étonnant…

Le dessin est toujours présent.

Il a laissé son empreinte. Il est là.

Comme si la céramique en avait gardé la trace.

Je le vois…

Peut-être son squelette par transparence.

Ou un tatouage…

Céramique tatouée ?


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