Magazine Insolite

Ceci n'est pas une plage

Publié le 13 septembre 2017 par Didier Vincent
Ceci n'est pas une plage

C'est comme tombé là au hasard et, tout de suite après ou peut-être juste en même temps, cela fait sens, et encore après, histoire de quelques secondes réflexives, on retrouve le hasard, mais en anamorphose - ou en métamorphose. On est trop accoutumés, acclimatés aux impressionnistes pour les voir bien et, lorsqu'on rencontre une toile d'un peintre inconnu, j'allais dire secondaire (?), on peut imaginer comment, dans un premier temps (printemps) le public voyait les Monet, les Seurat, les Van Gogh. Un incessant dialogue entre l'incongruité de ce qui est là, comme complètement hasardeux, fragile, involontaire et ce qui, peu à peu, transcende la subjectivité de l'instant qui a placé, au gré d'une certaine fantaisie, une tache rose ici, un pétale vert là, un crénelage bleu et blanc quelque part, remontant vers une harmonie, une unicité qui apparaît dans le ravissement de ce regard incertain sur la toile. L'impressionnisme, c'est l'impression du spectateur et sans doute, plus encore que  dans la séminale mise en abyme des Ménines, sa prééminence, le lent cheminement d'un regard qui, peu à peu, mature du chatoiement apparemment indécis des touches, des zébrures, des agencements, des juxtapositions. L'éblouissement ne se pose, comme un insecte léger sur la surface de l'eau, que sur les fausses excentricités de la toile si méticuleusement hasardeuses.

Peinture de Sally West : site


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Didier Vincent 10389 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine