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[Revue de presse] Rencontre avec Ringo Starr : «Nous étions quatre garçons qui s’aimaient» #RingoStarr #GiveMoreLove

Publié le 16 septembre 2017 par John Lenmac @yellowsubnet

Ringo Starr, ex-batteur des Beatles, sort son 19e album ce vendredi. Rencontre à coeur ouvert à Londres.

On a du mal à croire que Ringo Starr a 77 ans, qu'il est le doyen des légendes des sixties. En jean et baskets, portant un collier avec le symbole pacifiste et une boucle d'oreille en forme d'épingle à nourrice, c'est un éternel jeune homme que l'on rencontre mercredi à Londres. En bon Américain d'adoption qu'il est devenu en déménageant à Los Angeles dans les années 1980, Ringo Starr ne vous serre pas la main, pour éviter de partager vos miasmes, mais claque son coude contre le vôtre en souriant... Et il ne se cache pas derrière la promotion de son 19 e album solo, " Give More Love " (lire notre critique ci-dessous), pour éviter de parler des Beatles. Au contraire, le batteur des Fab Four aime partager ses souvenirs.

Alors que beaucoup de stars des sixties sont en panne de créativité, vous sortez votre 2 e album en deux ans. Comment l'expliquez-vous ?

Ringo Starr. Je ne peux pas dire que je me sente jeune, ça non, mais je me sens bien, plein d'énergie. Je fais attention à ce que je mange, je prends soin de mon corps, j'essaye pour mon esprit. C'est important d'avoir des choses à faire. Et je fais ce que j'aime, jouer de la batterie, écrire, passer du temps avec des musiciens, partir en tournée. Le public sent que je l'aime, il m'aime en retour, mes concerts sont de grandes fêtes de l'amour.

Dans votre album comme sur les réseaux sociaux, vous parlez beaucoup d'amour.

Tout le temps ! " Peace and love ! " (Il fait le V avec ses doigts en le disant.) Je suis un produit des sixties, du " flower power ". Je ne l'ai pas inventé mais je veux garder vivante cette tradition. Car on a bien besoin d'amour. Je suis aussi un enfant de la guerre (NDLR : il est né en 1940 à Liverpool). Le chaos, l'enfer, j'ai connu cela toute ma vie. Et je rêve qu'un jour le monde soit " peace and love ". Mais ce n'est pas un slogan politique.

La pochette de l'album "Give me more love".

Votre album est très éclectique. Pourquoi ?

J'ai toutes ces musiques en moi. Le blues, la country, la pop, le folk, le rock, les ballades. Il y en a une pour ma femme, Barbara.

Sur laquelle joue un certain McCartney...

Oui, mon très bon ami Paul est venu à Los Angeles. J'étais en train d'enregistrer et je lui ai demandé de jouer de la basse sur " Show Me the Way ", chanson pour ma femme qui me tenait à coeur. Il a accepté. Et puis je lui ai parlé de cette autre chanson sur un groupe qui repartait sur la route, " We're on the Road Again "... Il m'a dit OK, et c'était un bonheur.

"Nous étions très proches, quatre garçons qui s'aimaient, et nous faisions de la musique géniale"

Votre amitié est indestructible ?

C'est mon frère pour toujours. Quand il vient à L.A., on se voit toujours. Pareil quand je viens en Angleterre.

Vous avez peu joué ensemble sur scène depuis la fin des Beatles, en 1970. Pourquoi ?

Il fait ses tournées, je fais les miennes. Nous sommes d'une époque où nous voulions juste jouer. Dans des clubs, des mariages, n'importe où. Au départ, personne n'imaginait que ce serait si gros. Et nous jouons encore, c'est génial.

Une tournée ensemble est impossible ?

Impossible ! Nous ne le ferons jamais. Nous étions quatre dans le groupe, pas deux. Je ne parle pas pour Paul, mais je pense qu'il est sur la même longueur d'onde. Depuis six albums, je raconte beaucoup mes souvenirs, je rends hommage aux musiciens qui m'ont marqué, mais ça s'arrête là.

"Peace and love", c'est le mantra de Ringo Starr. LP/F.D.

Vous rendez aussi hommage à votre femme, avec laquelle vous vivez depuis trente-sept ans...

Oui, je parle de Barbara (NLDR : Bach, une ex-James Bond Girl) dans cinq chansons. (Il rit.) Nous nous sommes sauvés mutuellement. Mais elle m'a sauvé plus que je ne l'ai sauvée. Il y a eu aussi des bas, des larmes... J'essaye d'être le plus honnête possible.

Vous pensez souvent aux Beatles ?

Et comment ! Vous ne pouvez pas ouvrir une radio sans entendre les Beatles. Nous étions très proches, quatre garçons qui s'aimaient, et nous faisions de la musique géniale. Il n'y a pas eu que des super moments mais, musicalement c'était toujours bien. Je ne passe pas cependant ma vie à parler des Beatles, je ne m'assois pas pour me gargariser qu'on a fait ça ou ça. Mais j'ai beaucoup aimé le documentaire " Eight Days a Week ". C'était très émouvant, cela m'a rappelé tant de bons souvenirs.

"John et George me manquent. Je les aime"

Et les spectateurs ont appris plein de choses...

Vous savez pourquoi on a arrêté les tournées ? Sur scène, on ne s'entendait pas. Notre matériel n'était pas du tout adapté. De si petits haut-parleurs pour de si grands stades ! On entendait plus les cris que notre musique... John et George me manquent. Je les aime.

Est-ce difficile d'être un Beatle ?

C'est beaucoup plus facile qu'à l'époque, vous voulez dire. La pression des années 1960 et 1970 était dingue. On me reconnaît toujours, mais j'ai appris à vivre avec. Il n'y a plus de pression.

VIDEO. Rencontre avec l'ex-batteur des Beatles.

Paul McCartney nous a dit qu'il allait sans problème au supermarché. Vous aussi ?

Bien sûr. J'adore faire les courses, du shopping. Quand je suis en tournée, j'aime aller dans les magasins d'alimentation diététique et comparer les produits.

Que faites-vous quand vous ne faites pas de musique ?

Je peins, je médite... Je fais de la médiation transcendantale depuis 1968, depuis la rencontre des Beatles avec le Maharishi (NDLR : leur gourou indien).

Cela fait longtemps que vous n'avez pas joué à Paris. Reviendrez-vous ?

On parle d'une tournée pour l'an prochain et évidemment Paris sera au programme. Une petite salle, 2 000 à 4 000 places pour moi. Les salles de 10 000 places, c'est pour Paul !

Du beau monde et de bonnes chansons : 3/5

" With A Little Help From My Friends " : Ringo Starr fait sienne la chanson des Beatles - qu'il chantait lui-même il y a cinquante ans - en enrôlant de nombreux amis sur son 19 e album, qui sort aujourd'hui. Il y a du beau monde : Paul McCartney, sur deux titres, Dave Stewart d'Eurythmics, Steve Lukather de Toto, Joe Walsh des Eagles, Peter Frampton, les producteurs Van Dyke Parks et Don Was... Mais le plus important, c'est qu'il y a de bonnes chansons. Du bon vieux rock américain comme " We're on the road again " et " Speed of sound ", une jolie ballade pop dédiée à madame, " Show me the way ", des références aux Beatles, à Bob Marley... Rien de révolutionnaire ou de surprenant, comme on peut l'entendre parfois chez son compère McCartney, mais de solides compositions. Qui rappellent que Richard Starkey, de son vrai nom, a toujours été bien plus que le batteur des Beatles.

[Revue de presse]  Rencontre avec Ringo Starr : «Nous étions quatre garçons qui s’aimaient» #RingoStarr #GiveMoreLove

Source : Le Parisien


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