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Vers l’uberisation des métiers de services..

Publié le 25 septembre 2017 par Fouzi53 @fouzi53

Vers l’uberisation des métiers de services..

La régie des Transports Londoniens «  Transport of London » annonce le retrait de la licence d’exploitation attribuée à UBER dès le 30 Septembre 2017. Cette annonce sonne le glas pour 40000 chauffeurs privés qui exercent dans la capitale anglaise et réconforte les syndicats et les chauffeurs des taxi traditionnels qui voyaient en UBER une menace pour leur métier et la fin d’un monopole vieux de quelques décennies, si ce n’est des siècles.

L’affaire n’est pas pliée pour autant, car la startup américaine compte faire appel et connaissant l’armée d’avocats dont elle dispose, les chauffeurs de Black Cab ont encore du mouron à se faire.

Derrière cette décision, il y aurait une volonté des autorités Londoniennes de faire payer à UBER, un prix exorbitant pour renouveler sa licence soit 2,9 millions de Livres (36,58 millions de dirhams) pour les cinq prochaines années. Il faut dire qu’au Royaume Uni, vous pouvez tout obtenir à condition d’y mettre le prix et à ce prix, je ne suis pas sûr que les chauffeurs d’Uber restent compétitifs.

Au Maroc et à ce jour il semblerait qu’Uber exerce en toute illégalité à Casablanca (et bientôt à Rabat) au grand dam des chauffeurs de taxi (Grands et Petits) qui manifestent leur désapprobation avec des méthodes toutes aussi illégales. Le touriste lui, qui n’est au courant de rien, se trouve souvent mêlé à des rixes qui lui font prendre peur pour sa sécurité, voire pour sa vie quand on voit le degrés d’invectives et de violences qui accompagnent les actions punitives des chauffeurs de taxi.

Alors on est en droit de se demander, jusqu’à quand cette situation va durer ? Qu’attendent les pouvoirs publics pour régler ce problème qui nuit à notre image et qui fait que les touristes réfléchissent à deux fois avant de revenir.

Je ne fais nullement le procès des chauffeurs de taxi, ni l’apologie d’Uber, mais il faut dire qu’une solution doit être trouvée et le plus rapidement possible car cette situation ne saurait durer.

Au vu de la loi, les chauffeurs d’Uber ne sont ni plus ni moins que des clandestins à cols blancs, avec de belles voitures, qui ne déclarent pas leurs courses, ne payent pas d’impôts, ne sont pas inscrits à la CNSS etc…. bref, ils travaillent au noir.

Et les chauffeurs de taxi, font ils mieux ? Eux aussi ne sont pas déclarés, ne déclarent pas leurs courses et ne payent pas d’impôts. En fait c’est le système des agréments de taxi qui pose problème, car contrairement aux pays ou il existe une licence de taxi, chez nous persiste un système d’agréments attribués à des personnes par le Ministère de l’Intérieur aux personnes indigentes, handicapées ou dans une situation de vulnérabilité. Par définition, ces personnes ne peuvent pas conduire de taxis, alors ils louent leurs agréments à de tierces personnes qui doivent fournir le véhicule, l’assurance, le carburant et le chauffeur. C’est ce dernier qui trinque car il doit assurer la recette du locataire, payer les charges, les contraventions et essayer avec tout ça de subvenir à ses besoins. C’est généralement mission impossible et du coup, le service qu’il est amené à rendre est très en deçà des attentes des consommateurs.

Alors que doit faire l’Etat ?

Ce que vivent aujourd’hui les chauffeurs de taxi est également vécu par d’autres métiers de services : les hôteliers avec Airbnb, les agents de voyages avec Viator et demain ce sera au tour des restaurateurs, des loueurs de voitures et des guides. Ce phénomène est maintenant universel et s’appelle par extension l’Uberisation.

Un Ubérisateur est un nouvel entrant qui s’affranchit des règles historiques du marché et qui propose de nouvelles manières de faire, de nouvelles manières s’adresser à la clientèle et nouvelles manières de penser le travail.( Source: l’observatoire de l’Uberisation)

Contrairement à ce que peuvent penser certains, ce phénomène est loin d’être une menace, mais une opportunité qui doit être utilisée dans ce qu’elle a de mieux : la qualité de service qui répond en tout points aux attentes des clients.

Alors Ubérisons nous!

Pour information, le 25 Janvier de cette année, l’association des agences de voyages de Marrakech-Safi a organisé une journée de réflexion sur le thème «  Les agences de voyages face à la désintermédiation » qui a vu la participation d’une centaine d’acteurs et notamment les représentants du Ministère du Tourisme et de l’ONMT.

Des recommandations ont été faites mais malheureusement sans suite de la part des acteurs publics, un peu comme ces études dont tout le monde reconnaît l’utilité, mais qui ne sont hélas, jamais mises en œuvre…..


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