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Histoire de faussaire

Publié le 18 novembre 2017 par Alexcessif

Faussaire

Histoire de faussaire

La baigneuse Jean Antoine Gros

  Empathie, politesse sociale, mensonge, schizophrénie. Nous ne sommes pas obligés de descendre ces quatre marches vers l’enfer. Pourtant, avec la désinhibition des réseaux sociaux ou d’autres addictions, bien planqué derrière un clavier, les egos sur-vendus peuvent, à l’épreuve de la rencontre, tenter l’aventure de poursuivre dans la mascarade de la camaraderie pénétrant dans les cœurs par effraction sur le registre tendancieux de l’amitié. Amitié, trahison, découverte, déception et c’est au tour de "l’autre" s'il fait le choix d'être une victime, de descendre de quatre marches conduisant  vers l’autre enfer en embuscade, celui de la perte de confiance, de l’estime de soi, de la suspicion et de la paranoïa. Lassé de simuler, le faussaire quand à lui, est soulagé d’être découvert. Ou en colère !  Cette seconde réaction le fait entrer dans la catégorie des pervers manipulateurs. L’un est soluble dans l’amour, la compréhension, l'amitié et le pardon,  l’autre relève de la psychiatrie ou des tribunaux.Il y a cette immensité où l’on se perd parfois parmi les lois supposées du fonctionnement de l’inconscient « ce haut lieu de désirs dégueulasses et peu avouables » comme disait Freud
  J'ai, pour ma part renoncé à courir derrière les usurpatrices à l'image photoshopée, ou pas, qui sacrifient un temps précieux à leur aspect glissant vers une fatuité qu'il faudra payer de beaucoup de réticence. A l'effeuillage, il y a beaucoup de pétales interdits et une corolle pleine de déjà vu, sans compter les figures qu'elles s'imposent comme un label de compétence et qu'elles exécutent sans spontanéité écartant sans le savoir la volupté  du hors pistes. Et ma velléité d'intermittent affectueux, du coup!
   Récemment je me suis vautré dans de la chair souple, prodigue et authentique très éloignée des standards normés et assez proche des formes généreuses des peintres italiens de la renaissance. En fait de renaissance ce fut la nôtre. J’ai bandé comme je ne me souvenais plus que l’on pouvait bander aussi vite, aussi dur et aussi longtemps. J’ai caressé des rides et pétri des replis, du bout des doigts ou à pleine mains, j’ai léché des fentes, écarté des lèvres et sucé des fêlures, à pleine langue, à pleine bouche d'un corps extraordinaire de beauté inversée, implacable et somptueuse dont je me suis servi et que j’ai servi, que j’ai déplacé comme un meuble avec soin ou vigueur selon sa fragilité ou sa docilité, un instant suspendu quelques part dans les limbes et la confusion d’un enfer décadent ou d’un paradis perdu. J’ai bu et inondé de souillure ou de nectar le meilleur de ce que nos organes avait promis d’échanger. Nous nous sommes repus de nous, de claquement de chair en bruit de succion, jusqu’au point de non retour. Celui où l’âme se souvient qu’elle est au service des sens. Une entité bicéphale et désespérée extraordinairement humaine, disponible et sans défense. J’ai éjaculé comme on sabre le champagne. A chercher sa bouche pour introduire une extension de moi et rester au plus loin et au plus profond d'Elle, nous n’étions plus que viande dégoulinante et ravie, la dignité accrochée à un croc de boucher pornographique. Pendant que je cédais à l’irrésistible attraction cosmique de ce vortex où disparaissaient la lumière et la substance, j’entendis une longue plainte d’animal vaincu dont j’étais incapable de savoir si elle émanait d'Elle ou de moi. De nous deux certainement. Sans doute sommes-nous des voyageurs épuisés, égarés dans l’oasis de l’acceptation de soi, éblouis comme de vieux mômes par un hasard inespéré enfin comblé.   Depuis je n’ai de cesse de recommencer dans l’abandon et la déraison avant de payer l’addition de l’absence et de l’oubli
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