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Pleurs sur la ville

Publié le 10 décembre 2017 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Recherche par tags (mots-clés) Recherche d'évènements (agenda) L’unanimité quasi parfaite des médias et des déclarations des officiels rend difficile l’exercice de la critique ou de la dérision, pourtant et absolument nécessaire face à tout événement. La mort d’un homme ou d’une femme quels qu’ils soient, est toujours triste et notre compassion s’adresse directement aux familles et amis qui restent et qui pleurent le disparu.

Il fallait se décider, soit parler de ces deux événements dont les Français ont pourtant les oreilles rebattues, soit parler de la réalité quotidienne dont ces mêmes Français connaissent tout autant le sujet. Il faut accepter que ces derniers aient besoin de héros quels qu’ils soient et souvent imparfaits - comme nous tous. Le premier, Jean d'Ormesson, correspond à une certaine "vieille" France - aristocratique, de droite - pas forcément un pléonasme d’ailleurs - cultivé, maîtrisant la langue et avec le temps consensuel et qui dans notre société médiatisée a même réussi à devenir populaire à droite comme à gauche…

Le second fut lui aussi populaire mais dans les deux sens du terme. On pouvait échapper à d’Ormesson, on ne pouvait pas échapper à une chanson de Johnny Hallyday. Lui aussi de droite, mais d’une droite différente. Celle de ceux qui ont commencé avec peu et qui se sont battus pour avoir plus en suivant un parcours bien tracé. Ceux qui ont pu se reconnaître dans le chanteur. Ceux qui l’ont aimé jeune et qui revendiquent de l’aimer vieux. Les reproches faits à l’artiste les font sourire. Eux aussi, s’ils le pouvaient, ils payeraient moins d’impôts. Eux aussi aimeraient avoir ce qu’ils estiment être le courage, de changer de femmes. Une jeune contre l’usagée qui veillerait sur eux jusqu’au bout.

Le décès de ces deux célébrités offrait au président français une occasion trop belle pour la laisser passer. Car rappelons-le, le rôle du chef de l’État est entre autres de veiller à l’unité de son pays et d’en être le ciment. Les discours de ce dernier ont été comme le reste salués à l’unanimité. Cultivés, sincères, émouvants, tous les adjectifs y sont passés pour saluer la prestation d’Emmanuel Macron. L’exercice n’était pas aisé et il faut reconnaître le succès du président français toujours très à l’aise à l’oral, parfois trop, mais là aucun couac à déplorer. La France à quelques exceptions près, lesquels n’ont pas trop osé la ramener, comme un seul homme et femme, fut derrière son président.

De Victor Hugo il fut question ces derniers jours, certain osant comparer le parcours du poète à celui du chanteur, les deux pourtant diamétralement opposés. Celui qui était né légitimiste avec le siècle et mort républicain a pourtant un trait commun avec le chanteur, l’utilisation par le personnel politique contemporain de leur décès. Une république naissante et à consolider d’un côté, une unité nationale à maintenir de l’autre. "Les temps primitifs sont lyriques, les temps antiques sont épiques, les temps modernes sont dramatiques", disait Hugo et c’est pourquoi il sera toujours temps plus tard de parler de Trump et de son choix de transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem. Ou de la venue du Premier ministre Netanyahou à Paris aujourd’hui, de la visite du président français en Algérie où le passé ne passe pas encore, des paradis fiscaux où va justement être enterré Johnny Hallyday, des transferts à millions dans le sport face à des clubs locaux qui ne vivent que grâce aux bénévoles, etc…


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