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Ingrid Bétancourt libérée par le président Uribe

Publié le 02 juillet 2008 par Dedalus

Ingrid Betancourt, libre : "Je veux d'abord rendre grâce à Dieu et aux soldats de Colombie"


En ce moment de joie intense, il serait assez insupportable à beaucoup d'entre nous qui avons si longtemps espéré qu'on en arrive à ce dénouement heureux, que Nicolas Sarkozy tente de tirer un profit politique personnel de cette libération par une de ces manoeuvres de récupération émotionnelle dont il a le secret. Il n'y a aucune incongruité à évoquer dès maintenant ce sujet tant on sait le personnage coutumier de ce genre d'indécence, tant on peut nourrir de méfiance quant à sa capacité à l'humilité respectueuse, à ne pas tirer éhontément la couverture à lui.


Ingrid Bétancourt
Ce mercredi 2 juillet, le ministre de la défense colombien a annoncé la libération d'Ingrid Bétancourt. Enfin !

Une opération menée par les forces armés colombiennes a permis la libération, mercredi 2 juillet, de l'ancienne candidate à l'élection présidentielle Ingrid Betancourt ainsi que de trois citoyens américains et onze militaires colombiens qui étaient séquestrés par les FARC. Juan Manuel Santos, ministre colombien de la défense, a annoncé la nouvelle depuis Bogota, en précisant que la libération est intervenue près de San Jose del Guaviare, dans le sud-est du pays.

"Je veux d'abord rendre grâce à dieu et aux soldats de Colombie", a déclaré l'ex-otage dans une première déclaration à la radio Caracol. Ingrid Betancourt, âgée aujourd'hui de 46 ans, ex-candidate écologiste à la présidence de la Colombie, était otage des Farcs depuis plus de six ans.

La libération d'Ingrid Betancourt a été rendue possible par une négociation des services de renseignements colombiens avec des groupes dissidents des Farc, déclare l'ex-mari de la Franco-colombienne, Fabrice Delloye. "Le gouvernement colombien a tenté de trouver des solutions, une solution était bâtie sur le fait que des groupes se distinguaient du secrétariat général et cherchaient une solution pour quitter la guérilla sans être emprisonnés des années."

En annonçant la libération des otages, le ministre de la défense a en effet fait le récit d'une opération de renseignement et d'infiltration de très haut niveau. Il a notamment affirmé que les otages se trouvaient détenus en trois lieux différents et qu'afin de permettre leur libération, il a été nécessaire pour les forces armées colombiennes d'infiltrer le secrétariat, l'instance de direction collective de plus haut niveau des Farc. C'est dans ce contexte qu'il a été décidé par les responsables du mouvement de guerilla de rassembler les otages afin de les placer sous le contrôle unique d'Alfonso Cano qui a pris la tête de Farc après le récent décès de Manuel Marulanda, dit "Tirofijo".

Selon le ministre, cette opération a été réalisée avec l'appui logistique d'une "organisation fictive" disposant d'un hélicoptère qui était en réalité un appareil de l'armée colombienne. Les forces armées colombiennes avaient également infiltré, toujours selon le ministre, le front numéro 1 des Farc, dirigé par Gerardo Antonio Aguilar, dit "Cesar", qui detenait une partie des otages. Ce responsable a été arrêté alors qu'il acheminait, à l'aide de l'hélicoptère de l'armée, des otages vers le point choisi pour rassembler les trois groupes et les remettre à Alfonso Cano.

A la demande du président Uribe, un travail de renseignement d'une ampleur jusque là inconnue, incluant le paiement d'informations et la protection des témoins, a été développé au cours de la dernière année par les forces armées et la DAS - département administratif de sécurité - avec l'aide de consultants israéliens, pour la plupart officiers en retraite de l'armée d'Israël.

Une très forte mobilisation médiatique en faveur de la libération d'Ingrid Betancourt, détenue depuis février 2002, existait en Europe. Mais l'espoir de la voir libre avait été plusieurs fois déçu. D'abord en 2003, lorsque Dominique de Villepin, alors premier ministre, avait monté une mission de négociation et dépêché un avion. Puis en mars 2008, lorsque la diplomatie française et le président vénézuélien, Hugo Chavez , avaient participé à l'envoi d'hélicoptères dans la zone où l'otage a finalement été libéré. La dernière preuve que l'otage était encore en vie, une vidéo où elle apparaissait immobile, avait été diffusée en novembre 2007.


Les conditions de cette libération démontrent de manière limpide que Nicolas Sarkozy n'est absolument pas impliqué dans l'opération qui l'a rendue possible, et c'est heureux tant cela devrait nous épargner toute fanfaronnerie de la part de celui-ci. En effet, en ce moment de joie intense, il serait assez insupportable à beaucoup d'entre nous qui avons si longtemps espéré qu'on en arrive à ce dénouement heureux que le petit président français tente de tirer un profit politique personnel de cette libération par une de ces manoeuvres de récupération émotionnelle dont il a le secret. Il n'y a aucune incongruité à évoquer dès maintenant ce sujet tant on sait le personnage coutumier de ce genre d'indécence, tant on peut nourrir de méfiance quant à sa capacité à l'humilité respectueuse, à ne pas tirer éhontément la couverture à lui. Qu'il nous laisse donc en paix savourer notre joie !


Bienvenue parmi nous, Madame Bétancourt. Nous vous appelions Ingrid.


Source : Ingrid Bétancourt libérée par le président Uribe


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