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Stand-by, Saison 1, 1/4, de Bruno Pellegrino, Aude Seigne et Daniel Vuataz

Publié le 23 mai 2018 par Francisrichard @francisrichard
Stand-by, Saison 1, 1/4, de Bruno Pellegrino, Aude Seigne et Daniel Vuataz

Les séries télévisées sont les héritières des feuilletons de jadis, télévisés ou pas. Zoé cite parmi les feuilletonistes littéraires célèbres: George Sand, Honoré de Balzac et Émile Zola. Du beau monde, tout à fait fréquentable, n'est-ce pas ?

Si l'on excepte, des oeuvres telles celles d'Alexandre Dumas qui étaient collectives sous la direction du signataire, les feuilletons étaient plutôt oeuvres individuelles, qui faisaient connaître leurs auteurs tout en alimentant les gazettes.

Avec les séries télé, l'individualité s'éclipse: des scénaristes les écrivent souvent ensemble sans que le spectateur sache quelle est la part de chacun dans l'ouvrage. C'est ce modèle qui a été retenu par les trois auteurs de Stand-by.

Les auteurs de cette série littéraire sont trois, deux garçons et une fille. Par ordre alphabétique: Bruno Pellegrino, Aude Seigne et Daniel Vuataz. Ils savent que, dans trois têtes, il y a, en principe, plus de choses que dans une seule.

La série littéraire de ces trentenaires fourmille de détails vrais qui ne pourraient être que le fruit de plusieurs expériences de vie actuelle. C'est donc bien une série, dont l'unité de ton est remarquable et qui emprunte au langage des séries télé.

L'année 2018 est ainsi celle de la Saison 1, dont le lecteur sait d'emblée qu'elle est composée de quatre épisodes, dont les deux premiers ont déjà parus, en janvier et en avril, et dont les deux suivants paraîtront en juin et en août.

Dans le premier épisode, le lecteur apprend pourquoi la série porte ce titre court, anglo-saxon, de Stand-by, qui, en français, signifie en attente ou en suspens: C'est dans cette situation que se retrouvent en effet les protagonistes.

C'est une lapalissade de dire aujourd'hui que les distances se sont raccourcies entre les différents points connectés de la planète. Mais, en l'occurrence, un phénomène naturel, local, va, au lieu de les réduire, les rétablir.

Des jeunes gens finissent leur Service climatique au Groenland. Deux ados en accompagnent un autre à Kotor, au Monténégro, où son père est mort. Une jeune femme, arrivée de Genève, est en transit à Roissy, destination New-York.

L'éruption d'un volcan dans la région de Naples met tous ces protagonistes en attente, là où ils se trouvent, ce qui rappelle inévitablement celle du volcan islandais, en 2010, dont le nom était si difficile à dire et à écrire: Eyjafjallajökull.

Ces histoires concomitantes n'ont que des liens ténus entre elles: la jeune femme à Paris connaît une des jeunes femmes parties au Groenland, le père d'un des ados de Kotor est parti là-bas lui aussi. Mais elles ont en commun l'effet volcan.

Un volcan, c'est un point de contact direct avec le cosmos. Un tunnel qui relie les entrailles d'un corps planétaire à son atmosphère. Le rappel que nous vivons sur une braise, sur sa surface extérieure, refroidie, qui peut se raviver à tout moment. 

L'épisode, qui se déroule dans un futur proche, s'arrête vingt-quatre heures après le début de l'éruption. Ce ne sont pas seulement les protagonistes qui sont en stand-by: le lecteur l'est aussi, depuis qu'il a lu: (à suivre), à la fin du volume...

Francis Richard

Stand-by, Saison 1, 1/4, de Bruno Pellgrino, Aude Seigne et Daniel Vuataz, 176 pages, illustré de dessins de Frédéric Pajak, Zoé


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