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Diary of the dead

Publié le 06 juillet 2008 par Sébastien Michel
Cinema

A l’instar de Dario Argento, George A. Romero est une légende du cinéma fantastique. Il nous revient trois ans après son remarquable « Land of the dead » pour son cinquième film de zombies où il plonge cette fois-ci dans l’horreur un groupe d’étudiants en cinéma, aussi victimes que témoins de ce jeu de massacre planétaire.
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Non content d’avoir inventé et codifié le cinéma de zombies, George A. Romero a su aussi profiter de ses longs-métrages pour distiller ses messages engagés. Ainsi, « Le jour des morts-vivants » est une métaphore de la guerre du Vietnam, « Zombies » est une critique de la société de consommation, « Le jour des morts-vivants » est une critique du rapport de l’humanité à la science et ses dérives, et « Land of the dead » met en scène la revanche de zombies prolétaires sur de cyniques et riches humains embourgeoisés.
Le réalisateur américain profite cette fois-ci de son dernier film pour recadrer le genre reprit depuis par d’autres comme avec « 28 jours plus tard » et sa suite, « REC », ou encore « L’armée des morts », remake de « Zombies » précédemment cité. En mettant en scène un film dans le film et en faisant de ses héros des étudiants en cinéma, c’est comme si Romero s’adressait directement à son spectateur. Il ouvre le champ à la réflexion sur le genre qu’il a créé et distille de nombreux mots d’auteur, le plus fameux étant lorsque le réalisateur du film s’adresse à ses comédiens en disant « un zombie ne court pas », croche-pied direct à la tendance nouvelles des réalisateurs contemporains à dynamiser les films de zombies en faisant courir ces derniers.
Mais le film traite également et avec finesse du pouvoir des images et de la responsabilité de ceux qui veulent les tourner et/ou les montrer. Nouvelle métaphore du réalisateur qui par ce biais met en scène les propres interrogations auxquelles il a dû lui-même se soumettre au cours de sa carrière.
Il en découle que le long-métrage n’est ni vraiment gore, ni vraiment effrayant car son but ne réside finalement pas là. Amateurs de sensations fortes et d’images choquantes, attendez-vous donc à être déçus même si bien entendu le film distille son lot d’horreurs. La mise en scène est par ailleurs très réussie et confirme la maîtrise du genre par son auteur qui cette fois-ci, un peu comme Brian de Palma dans « Redacted », se sert de plusieurs supports vidéos (caméra de surveillance, caméra de téléphone, caméra à l’épaule, etc.) pour donner du relief à son œuvre et son propos.
Si les comédiens font juste ce qu’il faut (courir, hurler, tuer, tout ça), il faut évidemment rendre hommage au remarquable travail effectué sur les décors, les lumières, la photo, la musique, le maquillage qui donnent vie à cet univers d’effroi.
« Diary of the dead » n’est pas le film qui va forcément faire le plus peur, mais il va indubitablement faire réfléchir son audience déjà conquise par les œuvres du maître. Un long-métrage pas seulement réservé aux aficionados, mais qui demande un minimum de connaissances filmiques et esthétiques sur le genre mis en scène. Moins abordable que le récent film espagnol « REC », le dernier Romero explose la concurrence par la puissance de sa narration et de ses thèmes sous-jacents.
Date de sortie : 25 Juin 2008
Réalisé par George A. Romero
Avec Michelle Morgan, Shawn Roberts, Nick Alachiotis
Film américain.
Genre : Epouvante-horreur
Durée : 1h 35min. Année de production : 2007
Interdit aux moins de 12 ans


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