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Paul-Jean Toulet

Par Florence Trocmé

« Toulet, too late. ». Toulet aimait mettre en valeur cette homophonie rattachant son nom prononcé à l’occitane (qui fait sonner le t final) à un "trop tard" anglais qui tout naturellement, fait penser au célèbre propos de La Bruyère : "Tout est dit, et l’on vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu’il y a des hommes, et qui pensent." Le poète ne pouvait qu’être d’accord avec l’auteur des Caractères, encore que, homme de grande culture, il comprît l’étonnante effervescence de ces années 1900 auxquelles il ne négligea pas de participer. Célérité, insouciance, ère (déjà) du spectacle, avant le chambardement de la Grande Guerre – les premières contrerimes datent de 1910. Alexandrin de la Belle Époque, inclassable classique, Toulet ne se recommanderait-il à la postérité que par l’ironie, celle que lui semblait mériter une modernité où il s’efforçait de se sentir à l’aise ?... (incipit de la présentation de Jean-Luc Steinmetz au livre Toulet, Contrerimes, nouvelles contrerimes, collection GF, Flammarion, 2008)

Jean Toulet est né le 5 juin 1867 à Pau d’un père planteur à l’île Maurice et d’une mère créole, qui meurt deux semaines après l’accouchement. Ancêtres béarnais ou créoles mais aussi une trisaïeule descendante de Corneille et proche parente de Charlotte Corday.
L’enfant est élevé par son grand-père et un oncle et une tante. Il fait ses études à Pau, à Bayonne, à Bordeaux et à Saintes. C’est en 1884-1885 qu’il adopte le prénom Paul-Jean. Il séjourne à l’île Maurice puis à Alger. En 1898 après maintes pérégrinations, il s’installe à Paris. Il publie très régulièrement livres et contributions nombreuses dans des journaux et revues. En 1912 il quitte Paris définitivement et s’installe au château de la Rafette, entre Bordeaux et Libourne où habite sa sœur Jane. A partir de 1913, il se préoccupe de plus en plus de sa poésie et il devient chef de file d’un groupe de poètes (Carco, Derème, Pellerin, Vérane, Bernard). Il met au point un premier manuscrit de ses contrerimes mais ce document est égaré. Il se marie en 1916 et s’installe à Guéthary. Il continue à donner de très nombreuses contributions à des revues. Il meurt d’une hémorragie cérébrale le 6 septembre 1920. Les Contrerimes seront publiées en février 1921 et l’ensemble de l’œuvre, en partie posthume, continuera d’être publiée par les soins d’Henri Martineau aux éditions du Divan.
(Ces informations sont extraites du livre Toulet, Les Contrerimes, nouvelles contrerimes, présentation Jean-Luc Steinmetz, collection GF, Flammarion, 2008.)

Eléments de bibliographie.
Œuvres complètes (poésies, romans, nouvelles et contes, théâtre, essais et notes, journaux et correspondance), édition présentée et annotée par Bernard Delvaille, Robert Laffont, « Bouqins », 1986, rééd. 2003.

Les Contrerimes (précédée d’une introduction méchante empruntée à Paul Léautaud)
sur le principe de la contrerime

 


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