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[Critique] Outlaw King

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Outlaw King

[Critique] Outlaw King
Disponible depuis le 9 novembre dernier sur Netflix, Outlaw King retrace l’histoire vraie et inédite de Robert Bruce (Chris Pine), noble vaincu de l’Écosse médiévale devenu roi contre son gré puis héros hors-la-loi en l’espace d’une année. Contraint à se battre pour sauver sa famille, son peuple et son pays de l’envahisseur anglais, Robert Bruce s’empare de la couronne écossaise et rassemble une troupe de soldats hétéroclites. Avec eux, il devra affronter la colère de l’armée la plus puissante au monde, menée par le féroce roi Édouard 1er (Stephen Dillane) et son imprévisible fils, le prince de Galles (Billy Howle).

Cinéaste britannique à la filmographie séduisante (Perfect Sense, Les poings contre les murs, Comancheria), David Mackenzie confirme avec Outlaw King, sa dernière œuvre, son statut de réalisateur à suivre. Il ne faut d’ailleurs que le magistral plan séquence introductif de 8 minutes pour s’en convaincre. Non seulement le metteur en scène y fait intervenir sans difficulté des dizaines de figurants, mais il y retranscrit aussi des actions aussi immersives qu’un duel à l’épée ou un lancement de feu grégeois par une catapulte. Rien que ça ! Si cette ouverture a le mérite de dicter immédiatement le ton du film, elle témoigne également de l’ambition générale du projet. Une ambition tout à fait nécessaire pour permettre au long-métrage de ne pas (trop) souffrir de la comparaison avec l’immense Braveheart, dont il fait forcément écho d’un point de vue strictement historique (le récit débute juste après la mort de Wallace). Techniquement, le film se révèle ainsi d’excellente facture, bénéficiant d’une réalisation soignée et d’une reconstitution historique sans faille. On appréciera notamment la violence graphique qui se dégage des séquences de batailles, un paramètre – bien trop souvent édulcoré – qui accentue ici grandement le réalisme de l’œuvre.

[Critique] Outlaw King
La dimension formelle n’est toutefois pas l’unique atout du film, celui-ci pouvant également s’appuyer sur la prestation convaincante de ses acteurs. Sans être forcément étincelant, le casting livre en effet une performance tout à fait concluante. En particulier d’ailleurs Chris Pine et Florence Pugh. Si le premier impressionne par sa capacité à retranscrire, avec subtilité, toute la mélancolie et la vulnérabilité d’un personnage qu’on n’imaginait pas aussi profond au départ, la seconde – découverte dans The Young Lady – illumine, quant à elle, chaque scène de sa présence magnétique. C’est peu de dire que le duo constitue le cœur du film. Surtout compte tenu du propos familial que Mackenzie insuffle à son scénario. Le scénario, parlons-en justement ! Extrêmement classique dans sa construction, il demeure néanmoins d’une redoutable efficacité. Certes, la multiplicité des protagonistes rend l’installation quelque peu laborieuse, de même que la durée resserrée (à peine 2 heures) donne parfois l’impression d’expédier les événements, mais l’ensemble reste cependant prenant de bout en bout. L’émotion subtile qui émane de certaines séquences confère aussi au long-métrage une véritable valeur ajoutée.

Avec Outlaw King, Netflix confirme donc sa volonté de délaisser la production de téléfilms mineurs au profit d’œuvres ambitieuses, mises en scène par des réalisateurs de talent. Malgré un scénario extrêmement classique, la dernière réalisation de David Mackenzie s’impose ainsi comme une épopée médiévale de grande qualité. Peut-être d’ailleurs la meilleure de ces dernières années !


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